LE SÉNÉGAL RATE SON PLAN DE VOL
PÈLERINAGE À LA MECQUE
Nafissatou Dieye |
Publication 24/09/2014
Depuis plusieurs jours, les pèlerins sont confinés au hangar de l’aéroport de Dakar à cause de certaines autorisations liées à l’exploitation des vols malgré des dispositions prises en amont par la compagnie. Senegal Airlines assure que les conditions sont désormais réunies pour les acheminer convenablement. Wait and see.
La Kaaba est si proche du cœur mais loin des yeux. Même si la flamme des pèlerins reste vive. Mais, ils sont dans une position qui rogne leur patience sous le hangar de l’aéroport Léopold Sédar Senghor où ils sont confinés depuis plus 72 h à scruter le ciel sans apercevoir le moindre avion. L’attente est douloureuse de peines pour des centaines de fidèles qui sont harassés par de longues heures d’incertitudes.
Ces derniers jours, les pèlerins font face à de terribles problèmes provoqués par une perturbation du programme des vols. Mise en cause, la compagnie Senegal Airlines, transporteur officiel de cette édition du pèlerinage à la Mecque, soutient que ces perturbations sont dues à un retard dans la délivrance de certaines autorisations, nécessaires à l’exploitation de son deuxième appareil, malgré des dispositions prises en amont par la compagnie.
La Compagnie nationale annonce que ces autorisations ayant été obtenues hier, l’avion en question est finalement arrivé à Dakar ce mardi 23 septembre 2014 et le programme de vols est désormais rétabli.
Selon la compagnie, les vols du gouvernement et ceux des voyagistes privés sont traités de façon équitable, comme à l’accoutumée, et conformément à la chronologie du programme initialement établi. Et elle soutient avoir pris les dispositions pour une parfaite information des pèlerins en temps réel.
Il faut savoir que la compagnie Senegal Airlines, en pleine zone de turbulences, s’est rabattue sur Air Asia pour convoyer les fideles sénégalais aux Lieux saints de l’islam. D’après les échos, les conditions de transport sont loin de garantir certaines commodités qui agrémentent un long voyage.
Cette situation rappelle le traumatisme de Zamzam qui avait donné des sueurs froides aux autorités sénégalaises en 2011.
Il est, en revanche, clair que la compagnie Air Asia est loin d’être une référence sur le plan international. Créée en 2007 et basée à Kuala Lumpur en Malaisie, elle desservait seize destinations à l’été 2013 avec une flotte de 10 Airbus A 330.
Senegal Airlines annonce le retour à la normale
En mai 2007, Tony Fernandes, fondateur d’Air Asia, annonce son intention de desservir l’Australie, à l’aide d’une nouvelle compagnie basée sur un transporteur qu’il possède déjà, Fly Asian Xpress (lancée en 2006, et dont le réseau régional sera cédé à Malaysia Airlines), informe Wikipedia.
Richard Branson, président de la compagnie anglaise Virgin Atlantic, prend 20 % du capital d’Air Asia ; le premier avion est livré en septembre, le vol inaugural vers Gold Coast ayant lieu le 2 novembre 2007. Son réseau s’étend progressivement vers l’Australie, Singapour, Taïwan, la Chine et l’Inde.
Par ailleurs, Air Asia a lance ses premiers vols vers l’Europe en mars 2009, vers Londres puis deux ans plus tard vers Paris. L’expérience est abandonnée fin mars 2012 en raison de l’envolée des cours du pétrole et de taxes trop élevées, les lignes vers Delhi et Mumbai étant également supprimées.
La route vers Téhéran disparaît en octobre 2012, pour cause de «conditions difficiles». En juin 2013, Air Asia lève près de 310 millions de dollars à la bourse de Kuala Lumpur, qui devraient lui servir à lancer des filiales en Thaïlande et Indonésie. En Afrique, elle vole pratiquement dans l’anonymat. Ceci explique peut-être tous ces désagréments.
