AFFAIRE HABRÉ : DÉNONCIATION ET TÉMOIGNAGE
Africains, si vous voulez que les autres nous respectent, respectons-nous !
L’affaire Habré a fait couler beaucoup d’encre et de salive. Les juridictions sénégalaises et la Cedeao ont rendu des décisions depuis le début de l’affaire. Toutes en faveur du Président Hissein Habré. Ces décisions n’ont pas été respectées.
Certains dépourvus d’esprit saint me diront que le Président Hissein Habré n’a pas été jugé. Or, une décision judiciaire n’est rendue qu’après un jugement. Dès qu’un jugement est prononcé, on dit qu’il acquiert la qualité d’autorité de la chose jugée.
Il s’agit de l’«ensemble des effets attachés à la décision juridictionnelle, telle la force de vérité légale». L’effet de l’autorité de la chose jugée est d’empêcher les parties de recommencer un nouveau procès qui porterait sur un différend qui aurait été déjà jugé.
A ma grande surprise, sous le régime Wade, j’apprends que l’Union africaine a donné mandat au Sénégal de juger le President Hissein Habré. Un mandat illégal car il n’existe pas un tel article
dans les textes de l’Union africaine. L’Union africaine n’a pas le droit de donner un mandat à un pays de juger un ex-Président.
Si un tel article existait dans les textes de l’Union africaine, les chefs d’Etat africains eux-mêmes ne seraient à l’abri quand ils quitteront le pouvoir. Ce soi- disant mandat a conduit la justice sénégalaise à créer les Chambres Africaines Extraordinaires (Cae) que nous appelons Comité administratif extrajudiciaire (Cae).
Plus grave, Madame le ministre de la Justice sénégalaise de l’époque, Madame Aminata Touré, a fait des faux documents pour signer un accord portant création des Cae.
Elle raisonne en disant qu’elle a reçu pleins pouvoirs du ministre des Affaires Etrangères, Alioune Badara Cissé, pour signer cet accord... sans vergogne devant l’Assemblée nationale sénégalaise, tout en ignorant qu’un ministre ne peut donner pleins pouvoirs à un autre ministre pour signer un accord international. Une cascade de forfaiture... Ou est-ce qu’elle a fait ses études de droit ? En tout cas Dieu seul sait !
Enfin, un autre fait gravissime est que les magistrats des Chambres africaines extraordinaires (Cae) fonctionnent avec les milliards fournis par Idriss Deby. Quel forfait...Ce qui a abouti au kidnapping et au placement sous mandat de dépôt du Président Hissein Habré par les Cae le 30 juin 2013.
Ainsi, quatre commissions rogatoires menées au Tchad par les juges des Cae ont exigé l’extradition de deux co-accusés : Mahamat Saleh Younouss et Mahamat Djibrine. Mais il ressort bel et bien l’hostilité de Deby d’extrader les co-accusés. Détiennent-ils des informations en sa défaveur ? En tout cas, il y a anguille sous roche.
Aujourd’hui le torchon brûle entre Idriss Deby et les juges des Cae car il refuse d’extrader vers le Sénégal les deux co-accusés.
Par ailleurs, rien ne justifiait l’arrestation du Président Hissein Habré et sa détention actuelle.
Jeunesse africaine, nous sommes l’avenir de l’Afrique, nous devons lutter contre toutes violations de droits de l’Homme. Nous devons en ce sens lutter ensemble avec le Collectif Africain de Soutien au Président Hissein Habré (Cas-Habré) pour que la justice triomphe et que l’Afrique retrouve sa dignité.
Sur ce, nous demandons la dissolution pure et simple des Cae et la libération sans condition du Président Hissein Habré.