OPPORTUNITÉS ET DÉFIS DE LA FRANCOPHONIE ÉCONOMIQUE
ENERGIE, EDUCATION, URBANISATION...
La Francophonie économique a de beaux jours devant elle, à condition de relever des défis comme l’accès à l’énergie, l’éducation et la formation, l’urbanisation et la perception risque-pays, estiment des économistes.
Les économistes sont unanimes : avec ses 14 % de la population mondiale – le tiers en 2050 – et ses 16 % du Pib mondial, l’espace francophone représente une force économique non négligeable. en effet, la Francophonie économique a de beaux jours devant elle, à condition qu’elle relève un certain nombre de défis.
Pour le vice-président de la banque mondiale pour l’Afrique, Makhtar diop, ces défis sont l’accès à l’énergie, l’éducation et la formation, l’urbanisation et la perception risque-pays.
« Nous devons travailler de manière intensive à augmenter les facteurs de productivité. L’un des facteurs bloquants est le coût des infrastructures en afrique, en particulier l’électricité. Là où la Francophonie peut faire plus, c’est la possibilité de faire la transition énergétique verte ; ce qui est une opportunité unique », a estimé Makhtar diop.
Il regrette néanmoins le fait que les crédits existants dans ce domaine soient de court terme, invitant ainsi les investisseurs francophones potentiels à ne pas s’intéresser uniquement aux contrats de gestion, mais aussi d’investir dans la production.
Pour ce qui est du facteur humain, il remarque que l’accès s’est accru tandis que la qualité a baissé. L’une des spécificités africaines, indique M. diop, c’est que seulement 25 % des diplômés de l’enseignement supérieur de l’Afrique francophone sont issus des filières scientifiques et technologiques.
Ce faisant, il suggère la création, par les pays francophones riches, de campus scientifiques en afrique francophone.
Quant au phénomène d’urbanisation qui s’accélère de manière fulgurante dans le continent, il « pose des défis mais ouvre en même temps des opportunités ». Selon Makhtar diop, la concentration urbaine permet d’augmenter la productivité et l’accès à la technologie.
Créer des campus scientifiques en Afrique
Concernant la perception risque-pays, il fait savoir qu’elle n’a rien à voir avec la réalité, au regard des fondamentaux de nos économies. « La communauté de culture et la capacité de comprendre un pays qu’offre la Francophonie doit aider à réduire cette perception risque pays », a expliqué le vice-président de la banque mondiale pour l’afrique.
Pour sa part, le vice-président de la société financière internationale (ifc), Jean-Philippe Prosper, insiste sur la nécessité d’améliorer le cadre d’investissement en faveur des Pme. de son côté, Farid toubal, professeur d’économie à Cachan (Paris), relève que 15 % de l’investissement direct étranger entrant et sortant au niveau mondial est francophone, ainsi qu’une immigration dynamique (30 millions d’immigrés dans l’espace francophone).
Cependant, il note des obstacles non tarifaires, c'est- à-dire le contournement des règles standards. a son avis, le défi du futur, c’est l’assouplissement des échanges et de toutes les barrières invisibles.
Pour terminer, Paulo gomes, président de Constelor group, soutient que le français est un avantage pour les hommes d’affaires de l’espace francophones, car leurs homologues anglophones ne font pas l’effort inverse que les premiers font en anglais.