LE CONSUL DE FRANCE CLOUE SIX MAIRES A DAKAR
REFUS DE VISA
A l’heure où le XVème sommet de la francophonie était célébré en grande pompe sur le sol sénégalais, l’ambassade de France avait refusé le visa à six maires désireux de se rendre en France sur invitation de leurs homologues de l’Hexagone. Entre autres motifs invoqués par le consulat : les informations communiquées pour justifier l’objet et les conditions du séjour envisagé ne sont pas fiables.
C’est à un scénario pour le moins renversant qu’on a assisté avec la décision du consulat de France de refuser le visa à six élus locaux qui souhaitaient se rendre en France sur invitation de leurs homologues. Un refus survenu à l’heure où le XVème sommet de la Francophonie était célébré dans notre pays qui accueillait des centaines de délégations de l’espace francophone, pour ce rendez-vous des valeurs culturelles des pays ayant en commun la langue française. Au même moment, le Sénégal voit le visa refusé à certains de ses fils qui sont pourtant des invités de la France.
En effet, dans le cadre du 97è congrès des maires et présidents de communauté de France, des invitations ont été adressées à leurs homologues sénégalais depuis le 2 octobre dernier, pour qu’ils viennent assister à la rencontre prévue du 25 au 27 novembre. Ainsi, l’un des élus locaux sénégalais concernés, Malick Dia, maire de la commune de Kandia (département de Vélingara) muni de cette invitation et de l’ordre de mission dûment signé par le président de l’Union des associations des élus locaux (Uael), s’est présenté avec ses collègues à l’ambassade de France pour une demande de visa. Mais ce qui était parti pour une simple formalité a débouché sur un refus du sésame aux postulants qui sollicitaient un visa pour un séjour de douze jours dans l’Hexagone.
Déçus par cette décision dans un premier temps, les élus locaux ont été indignés suite à la lecture de la notification de refus de visa adressée le 24 novembre dernier par le consul adjoint, responsable du service des visas.
En ce qui concerne le maire de la commune de Kandia, deux raisons ont été avancées pour justifier le refus. D’abord, il lui est reproché le manque de fiabilité des informations communiquées pour justifier l’objet et les conditions de son séjour. Ensuite, la volonté du voyageur Malick Dia de quitter le territoire français avec l’expiration du visa n’a pu être établie.
ALAIN JOURET, CONSUL DE FRANCE «IL N’Y A AUCUN ORDRE DE MISSION EMANANT DU BUREAU DU PRESIDENT DES MAIRES»
Des raisons légères avancées par le consul, d’autant que pour le premier motif de refus, l’objet et les conditions du séjour ont été bel et bien spécifiés dans l’ordre de mission. De plus, une autorité aussi respectable qu’un maire ne va pas en France pour ensuite se déjouer des autorités locales et se fondre dans la nature à la fin de sa mission. Malheureusement, les maires des communes rurales de Faroumba, Kandia, Pakour et Néma et les adjoints aux maires de Saré Coly et Linkéring, tous du département de Vélingara, ont raté cette rencontre. Joint au téléphone, le Consul général indique que l’authenticité de certains dossiers envoyés par les demandeurs n’a pas été établie.
«Nous avons joint le secrétariat de Monsieur Baldé qui est le président des maires, mais il n’y a aucun ordre de mission émanant de son bureau», a déclaré Alain Jouret, insinuant l’utilisation de faux documents. Il rappelle aussi le principe qui régit les pays Schengen et qui fait obligation au demandeur de donner des garanties de retour à la fin de la durée de son séjour légal. En l’absence de cela, le Consulat est obligé de refuser le visa, d’après lui. «Pour nous ce ne sont pas des maires, puisqu’il n’y a pas d’ordre de mission signé par qui de droit», a justifié l’autorité consulaire.