CAN: CÔTE D'IVOIRE ATTENDUE, RDC DÉTENDUE DANS LES DEMI-FINALES
La Côte d'Ivoire, qui peut compter sur ses individualités et connaît une montée en puissance dans la CAN-2015, se présente en grand favori de sa demi-finale contre une RD Congo inattendue à ce stade, mercredi (20h00) à Bata.
Les Ivoiriens, présents aux trois dernières Coupes du monde, atteignent le dernier carré continental pour la quatrième fois en six éditions, avec deux finales perdues aux tirs au but (2006 et 2012). Ils possèdent, avec leur capitaine Yaya Touré (quadruple meilleur joueur africain) et leurs attaquants Gervinho, Bony et Gradel, des joueurs en forme et de tout premier plan, aptes à suppléer la légende Drogba.
Après des débuts poussifs (1-1 contre Guinée et Mali), ils ont battu le Cameroun (1-0) en poule et surtout l'Algérie (3-1) en quarts, perçue comme la favorite du tournoi.
En face, les Léopards, qui n'avaient plus connu de demi-finale depuis 1998, sont passés au forceps en qualifications (en tant que meilleur 3e) et en quarts après trois nuls au premier tour, puis en remontant un déficit de deux buts face au Congo (4-2).
"L'objectif primordial n'était pas de venir à cette CAN, mais à celle de 2017, confie à l'AFP leur sélectionneur Florent Ibenge. Donc se retrouver ici, c'est déjà un bonus. L'appétit venant en mangeant, il ne faut rien avoir à regretter".
"On sait que l'adversaire sera d'autant plus difficile à manoeuvrer qu'on l'a blessé : la génération de Yaya Touré n'avait jamais perdu à domicile, ils vont être très revanchards", ajoute-t-il en référence à la victoire 4-3 obtenue à Abidjan en qualifications.
- Gervinho vs Bolasie -
L'ailier Bolasie avait alors délivré trois passes décisives, et son duel à distance avec Gervinho, aux qualités de vitesse et de dribble comparables, se profile comme une clef du match.
Du coup, les équipes pourraient jouer bas, dans un défi tactique entre les deux sélectionneurs, l'expérimenté Hervé Renard, titré en 2012 à la tête de la Zambie, et le novice Florent Ibenge, en train de se faire un nom après sa finale de Ligue des champions africaine en 2014 avec l'AS Vita Club.
"Si vous le (Gervinho) cherchez à 50 mètres du but et manquez l'interception, c'est fini ! Il faut s'adapter à l'adversaire", souligne Renard en établissant un parallèle avec Bolasie.
Et de noter : "On n'a pas une équipe pour promener tous nos adversaires. On a de la solidité, de la rigueur, il faut rester dans ce registre". "La Côte d'Ivoire est moins glamour et beaucoup plus compétitive", abonde en écho Ibenge.
Autres clefs, le duel des buteurs, entre Bony et Mbokani qui ont débloqué leur compteur avec chacun un doublé en quarts de finale. Mais aussi celui des capitaines : Mulumbu reste très incertain après son claquage au premier tour et a transmis son brassard au gardien Kidiaba, encore décisif à 39 ans, fêtés dimanche, alors que Yaya Touré, dans un rôle plus défensif qu'à Manchester City, monte en régime.
Dernier paramètre : la fraîcheur physique. Les Ivoiriens ont eu un jour de récupération en moins, et un voyage Malabo-Bata en plus. "Ce sera important, on ne sait jamais comment les joueurs récupèrent, avance Renard. Mais physiquement on est prêt, d'ailleurs on arrive à finir correctement, voire très bien les matches".
L'autre demi-finale opposera jeudi le Ghana à la Guinée équatoriale, pays hôte.