«MACKY SALL, SON EPOUSE, SES MINISTRES ET DG PRESENTENT DES IMAGES ANTI PSE DANS LES MEDIAS»
DR HADJA MAÏ NIANG SPECIALISTE EN PEDAGOGIE DE L’IMAGE
Spécialiste de la pédagogie de l’image, le Dr Hadja Maï Niang enseignante- chercheure à l’Université de Thiès a passé au peigne fin les images du chef de l’Etat Macky Sall, de son épouse, des membres du gouvernement, des directeurs généraux à travers les différents médias. Et de son analyse, il ressort que toutes ces personnalités de l’Etat dégagent des images anti Plan Sénégal Emergent (Pse).
«Que disent ces images des hommes et des femmes qui ont entre leurs mains le destin d’un peuple, qui défilent tout au long de l’année à la radio et à la télé, dans des cérémonies spectacles et soirées musicales, combats de lutte qui servent à des intérêts personnels ?». C’est par interrogation que le Dr Hadja Maï Niang, enseignante-chercheure à l’Université de Thiès, spécialiste en pédagogie de l’image, commence son analyse de l’apparition quasi quotidienne des pontes de la République sur les écrans de télévision et les ondes des radios.
Et c’est sans détour qu’elle affirme que «le chef de l’Etat Macky Sall, son épouse, ses ministres et ses directeurs généraux présentent des images anti Sénégal Emergent (Pse) dans les médias». Poursuivant son explication, elle déclare : «Il serait juste de voir l’image du Sénégalais plus que jamais fêtard dans ces images du président de la République, de la première Dame, de certains ministres et Dg associés du lundi au dimanche à des soirées mondaines dont les annonces sont diffusées à longueur de journée à la radio et à la télé. Un sage dirait : dites-moi quel genre d’hommes et de femmes d’Etat vous avez, je vous dis quel genre de peuple vous êtes».
De l’avis du Dr Hadja Maï Niang, «danser et chanter font certes partie de la loi de complémentarité fort honnête, mais n’oublions pas que l’image de «la cigale ayant chanté tout l’été et qui s’est retrouvée dépourvue est devenue une loi naturelle à quelques exceptions près». Et pire encore, regrette l’universitaire, ces hautes personnalités qui incarnent le Sénégal émergent tant vanté, sont associées à des soirées dansantes qui virent parfois à l’obscénité. «Ces clichés renvoient à un Etat désorganisé, à la limite cacophonique et elles laissent trimballer l’image du Sénégal dans des conditions anarchiques», martèle-t-elle.
A la lumière de toutes ces considérations, l’universitaire affirme : «Les images du président de la République, de la première Dame, des ministres et Dg qui rivalisent dans des parrainages et patronages de cérémonies mondaines n’augurent rien de bon pour le Plan Sénégal Emergent qui, à ce rythme sera certes un plan, mais ne fera pas un bilan». A moins que le menuisier, le paysan, l’artisan, la vendeuse de cacahuètes aient le droit de parrainer leurs œuvres au nom du président de la République, de la première dame, des ministres et des directeurs généraux, dit-elle, pour que chacun y voie son Plan Moi Emergent (Pme). «Il y a déjà des chanteurs religieux qui, ayant compris la leçon selon la pédagogie de l’image de l’Etat sénégalais, ont déposé leurs valises à Sorano et au Grand Théâtre au nom de l’image, du clinquant et de l’avoir à la première personne », conclut-elle.