EN COULISSES : ENQUETE DE CE MERCREDI

PDS : Le verdict contre Karim Wade casse les manœuvres
On écrivait dans ces colonnes que les choses sérieuses allaient commencer après le prononcé du verdict de Karim Wade dans le dossier de la traque des biens mal acquis. Nous savons de sources dignes de foi que les manoeuvres sont allées crescendo depuis hier. Souleymane Ndéné Ndiaye (photo), pour ne citer que celui-là, a commencé à contacter certains responsables du Pds pour, nous diton, ouvrir une “nouvelle brèche”. Des sources proches de la Police avaient même annoncé une conférence de presse de ce dernier. Mais subitement, la machine s’est arrêtée. Selon nos sources, les principaux lieutenants de Wade ne veulent pas apparaître comme des traîtres qu’ils préfèrent “observer le deuil”, après le prononcé du verdict de 6 ans et 138 milliards de francs Cfa d’amende. On s’y attendait un peu, la hache de guerre ne sera pas déterrée cette semaine, d’autant plus que le débat sur la candidature de Karim Wade a été complètement éteint par le verdict, attaqué en cassation. C’est donc Me Wade qui va continuer à dérouler. En effet, il prévoit de tenir une manifestation vendredi prochain et de prendre l’avion le week-end de la fin du mois pour se rendre à Paris. Le boss du Pds doit en effet se présenter à un rendezvous médical et recharger aussi les batteries.
MASSALY
Mouhamadou Lamine Massaly risque de subir les contrecoups du verdict de Karim Wade. Il (re)faisait face au juge hier pour insultes publiques sur Aminata Tall, présidente du Conseil économique social et environnemental (Cese). Un procès renvoyé jusqu’au 28 avril car la citation directe n’est pas rentrée. Un jour après la condamnation de Karim, il n’y avait pas grand monde libéral pour supporter le président des jeunesses wadistes. A part Bachir Diawara, aucune figure de proue du Pds n’est venue le soutenir. Le verdict d’Henri Grégoire Diop est-il passé par là ? Peut-être ! En tout cas, le conseil de la partie civile, Me Djiby Diallo, estime que ce ‘lâchage’ va rendre le prévenu plus pondéré à l’avenir. “Regardez, il n’y a personne pour le soutenir car ils sont préoccupés par Karim Wade. Ça va lui apprendre à se comporter autrement”, lance-t-il.
MASSALY (SUITE)
Le pool d’avocats qui l’avait entouré pour son face-à-face du 3 mars passé s’est également dégarni. Seul Me Demba Ciré Bathily était à son “chevet” hier. Le conseil a tenu à préciser que son client demeurait en prison pour le délit de diffamation contre la Gendarmerie et non celui d’injures publiques, qui lui a valu la comparution d’hier. Pourquoi cette affaire revient encore alors qu’elle a déjà été jugée ? “Si vous croyez en l’indépendance de la justice, c’est que vous n’avez rien compris”, déclare un Me Bathily énigmatique. No comment !
TOUSSAINT MANGA
Toussaint Manga et neuf de ses camarades de parti ne sont pas encore sortis de l’auberge. Interpellés avant-hier après l’annonce du verdict du procès de Karim Wade, ils ont été placés depuis lors en en garde à vue. De sources proches de l'enquête, il est reproché au secrétaire général de l’Ujtl et ses camarades d’infortune, des actes de vandalisme avec comme conséquence des troubles à l’ordre public et la destruction volontaire de biens appartenant autrui. Des délits qui sont passibles d'une peine d'emprisonnement et d'une amende. Aux dernières nouvelles, ils seront, sauf revirement, présentés ce matin au procureur de la République, qui décidera de la suite à donner à ce dossier.
SONES
C’est le mercredi 1er avril prochain que le tout nouveau Directeur de la SDE, Abdou Baal, devrait s’installer. Ce dernier qui était jusque-là directeur de l’Exploitation a remplacé Mamadou Dia, qui part à la retraite, mais seulement à moitié puisqu’il a été propulsé au niveau du Holding Eranov. Le nouveau boss de la SDE a la réputation d’être compétent, mais on espère qu’il saura gérer de façon…limpide, loin des pratiques obscures constatées ces dernières années, surtout dans le cadre des relations avec la SONES… Allez savoir !
SDE
D’aucuns avaient désigné le tuyau de Keur Momar Sarr “homme de l’année” pour avoir occasionné le déplacement du chef de l’Etat sur place avec une tenue militaire. Malgré tout, la population dakaroise était encore “assoiffée” après cette visite assimilée à une opération commando. Mais cette sombre page semble bien être tournée par la SDE qui a définitivement clos cet incident qui a fait trembler le palais pendant des semaines. Pour preuve, l’Etat a renouvelé, confirme Jeune Afrique après nous, jusqu’en 2018, le contrat d’affermage qui confie à la SDE la production et la distribution de l’eau dans les zones urbaines. Mieux encore, ses prérogatives ont été étendues. Et même si Dakar est mieux lotie que les autres capitales africaines, il n’en demeure pas moins que le déficit actuel en eau s’élève à 20 000 m3/jour. Les besoins additionnels dans dix ans tournent autour de 24 000 m3/jour. Le nombre de clients de la SDE est de 640 000, son chiffre d’affaires s’élève à 46 milliards de F CFA et le résultat net est de 2,6 milliards.
DESSALEMENT
Pour répondre aux besoins additionnels de la population en eau, les autorités sénégalaises, d’après Jeune Afrique, misent sur le dessalement de l’eau de mer. Ainsi, une première usine est prévue en 2017 avec une production de 50 000 m3/jour dans le cadre d’un partenariat publicprivé. Ce projet d’un investissement de 40 à 60 milliards intéresse la SDE. Le financement d’une usine d’une capacité de production de 100 000 m3/jour a été bouclé aussi avec la JICA (Agence Japonaise de Coopération Internationale). Un pari très ambitieux, surtout que ces réalisations nécessitent de très grandes quantités d’énergie alors que le Sénégal pèche encore dans ce secteur avec des coupures intempestives presque tout le temps.
SUPPRESSION DE VISA
“En politique, il faut savoir revenir sur une décision”. Cette déclaration du chef de l’Etat Macky Sall qui ressemble au wax waxeet de Wade n’a rien à voir avec le prolongement de son mandat. Il s’agit plutôt du renoncement à la “réciprocité” appliquée à ceux qui veulent venir au Sénégal. Des bruits de couloir font entendre que Macky n’a pas encore officialisé sa décision, mais il a tout de même dit le
17 mars dernier qu’il envisageait très sérieusement “la suppression pure et simple du visa d’entrée au Sénégal”, selon Jeune Afrique. En tous les cas, si Macky va au bout de sa réflexion sur ce sujet, ce sont les ressortissants des pays qui exigent des Sénégalais un visa qui vont être contents. Ces derniers, pour rappel, sont obligés de s’acquitter d’un visa biométrique à 52 euros pour venir au pays de la “Teranga”.