LES RESPONSABLES MISENT SUR LA SANCTION POUR ERADIQUER CES MAUX
MAUVAIS ACCUEIL ET PRISE EN CHARGE DEFFECTUEUSE DES MALADES DANS LES HOPITAUX

Des sanctions contre les personnels de santé qui réserveraient un mauvais accueil et une prise en charge défectueuse aux malades. Voilà ce que prône désormais les responsables du secteur de la santé pour éradiquer ces maux.
«Il faut qu’on travaille à sanctionner des gens qui ont des comportements indignes. C’est vrai qu’il faut former les gens, mais on ne doit pas laisser une minorité saper le travail. C’est inadmissible que des agents aient des écarts de langage avec les malades ou leurs accompagnants. Nos compatriotes ont même peur d’aller à l’hôpital. Moi, je dis la peur, il faut la faire changer de camp en faisant de telle sorte que ces personnes qui agissent ainsi aient peur». Voilà comment Saliou Diallo, directeur des établissements de santé, qui effectuait hier une visite à l’hôpital Aristide Le Dantec, a campé le décor relativement aux conditions d’accueil des malades et de leurs accompagnants dans les structures de santé. Des patients qui sont parfois très mal reçus ou très mal pris en charge.
Décidé à résoudre le problème, le directeur des établissements de santé, déclare que «désormais, si on entend quelqu’un crier sur un malade dans un hôpital, il risque de perdre sa place». Poursuivant, il ajoute que dans le règlement intérieur des hôpitaux seront répertoriés toutes les dispositions prises, les sanctions prévues et les notes de service qui interdisent ces comportements. Et que les agents qui auront de bons comportements seront récompensés».
Les agents fautifs virés pour non-assistance à personne en danger
Meurtri par cette situation décriée par bon nombre de patients, M. Diallo recommande à ses collègues de «soigner d’abord le malade, lever l’urgence, avant toute procédure administrative ou financière. Car si on ne le fait pas, on tombe sur ce qu’on appelle non-assistance à personne en danger», dit-il. Déterminé à faire face à ces maux, il indique qu’il faut «retenir le malade, même s’il vient par taxi, au lieu de le renvoyer, quitte à le garder dans le bureau du directeur, mais qu’il ne bouge pas. Nous allons vers un hôpital Le Dantec avec des changements, car cela ne sert à rien d’avoir de beaux bâtiments avec des comportements reprochables».
Pour solutionner définitivement ces problèmes, M. Diallo exhorte les responsables des hôpitaux «à aménager le bureau des usagers qui sera un lieu où le malade pourra exprimer tout ce qui lui est arrivé, saisir le règlement intérieur. Car il est inadmissible d’avoir des comportements inappropriés dans certaines structures de santé. Des sanctions vont tomber et la formation doit continuer. Car ce n’est pas seulement l’accueil, mais pour tout le monde. Les blouses et les badges contribuent au meilleur accueil. Avoir un plan de communication, aussi bien à l’externe qu’à l’interne, permet, quand il y a un incident, que les structures puissent communiquer».
Le directeur des établissements de santé annonce, par ailleurs, que «des ambulances sont en train d’être octroyées aux structures de santé et des téléphones pour faciliter la communication entre les ambulanciers et des hôpitaux. Nous allons aussi proposer une journée nationale des urgences et des usagers». Revenant sur le bilan de la visite effectuée à Le Dantec, hier, il confie que «quelque chose est en train de bouger, avec les directives du ministère de la Santé et de l’action sociale. Une introspection a été faite et nous allons revenir régulièrement pour évaluer la situation».
Pour sa part, la directrice des services d’urgences de l’hôpital Aristide Le Dantec, Aïssatou Sy Diagne, a assuré le Directeur des établissements de santé du suivi de ces recommandations. «Il y a un comité d’audit qui est en train de travailler sur les blocs opératoires, Le Dantec a ses réalités, mais la volonté est là, la notion de territoire est le problème de Dantec. On ne peut pas comprendre que les patients ont besoin d’être opérés et que les blocs ne soient pas à leur disposition», a-t-elle déploré.
La sanction négative, une alternative aux problèmes d’accueil
Déterminée à mettre fin à ce calvaire, Mme Diagne estime que «la régulation médicale permet de régler le problème de la prise en charge des malades. Il faut qu’on s’autocontrôle, car il y a beaucoup de protectionnisme et la sanction négative est persuasive». Et pour cela, il faut, d’après elle, un personnel qualifié, des urgences évaluées, ce qui a été fait à Le Dantec. Car, il y a eu beaucoup de formations, mais le problème demeure une parfaite organisation pour éviter de renvoyer les malades. Se renseigner et voir la structure la mieux adaptée pour orienter le malade. Avoir aussi une structure qui doit assurer la coordination des services avec l’implication des majors qui doivent renseigner sur le nombre de lits disponibles. Cela permettra de réduire les va-et-vient des patients. Quand on a un malade, on connaît le calvaire. Alors, s’il y a des sanctions pour corriger les fautes, qu’on les prenne», a recommandé Mme Diagne.
D’après la directrice des services d’urgences de l’hôpital Aristide Le Dantec, «il y a un déficit quantitatif et qualitatif et il y a eu même un manque criard de personnel des urgences. Cela, alors que le processus de suivi doit être constant». «Mais, ajoute-t-elle, il faut aussi une culture d’entreprise pour faire face aux problématiques. Pour parer cette situation, il faut sanctionner dans le court terme et éduquer dans le long terme».