69,4% DES SENEGALAIS VIVENT DANS UNE PAUVRETE MULTIDIMENSIONNELLE ET 41,1% DANS UNE EXTREME PAUVRETE
REVELATION D’UNE ETUDE DE L’ONG OXFAM
C’est une étude de l’Ong Oxfam qui le révèle, 69,4% des Sénégalais vivent dans une pauvreté multidimensionnelle et 41,1% vivent dans une extrême pauvreté.
Vaincre la pauvreté à travers l’amélioration de la gouvernance. Tel est le défi que se sont fixé l’Ong Britannique Oxfam et ses partenaires. Pour atteindre les objectifs escomptés, ils s’engagent en effet à œuvrer à la matérialisation du concept de gouvernance à travers des actes citoyens. Cette volonté découle des échanges qui ont eu lieu, hier, lors d’un atelier d’évaluation et de consultation des partenaires à Dakar.
En effet, le programme gouvernance contre la pauvreté et les inégalités au Sénégal mis en place par Oxfam sur la période 2014-2019, vise à contribuer à l’amélioration de la gouvernance contre la pauvreté et les inégalités sociales au Sénégal. Selon les statistiques livrées par Oxfam lors de la rencontre, 69,4% des Sénégalais vivent dans une pauvreté multidimensionnelle et 41,1% vivent dans une extrême pauvreté. Des données qui placent le Sénégal à la 161e place sur les 187 pays pauvres qui ont un des indices de développement humain les plus faibles.
Le Sénégal classé 161e sur 187e pays
L’impact des changements est recherché à travers trois composantes principales. Il s’agit d'abord de la promotion de la participation des citoyens dans les processus et cadres de décisions, ensuite de l’effectivité de l’accès des citoyens à l’information, le renforcement du contrôle citoyen du budget et enfin de la transparence dans la gestion des ressources naturelles et financières.
Venu présider la rencontre, le directeur de la bonne gouvernance au ministère de l’Intégration africaine, Ibrahima Dieng, a soutenu que «les causes sont multiples et il faut que les citoyens sachent comment se fait l’utilisation des ressources. Il faut favoriser l’existence d’un dialogue citoyen, car il y a un déficit d’accès à l’information sur les politiques publiques».
M. Dieng est, en outre, d’avis qu’il est «impératif de travailler à matérialiser le concept de bonne gouvernance. Et si on parle de cela, les gens pensent à la traque des biens mal acquis ou encore à la répression, alors que c’est plus positive que cela. Le citoyen qui ne peut pas se procurer un extrait de naissance ne sent pas la bonne gouvernance. C’est pourquoi il faut faciliter l’accès à l’information aux citoyens en mettant en place des mécanismes visant à faire comprendre aux citoyens les règles régissant les pouvoirs publics».
«Ecouter les citoyens, car c’est eux qui savent ce qui marche et ce qui ne marche pas»
Toutefois, il a expliqué que «le Sénégal fait des avancées dans le domaine de l’engagement et de la participation citoyenne. Mais il est nécessaire d’avoir des mécanismes de participation à institutionnaliser au niveau des collectivités locales et expérimenter un dispositif de dialogue». Et pour assurer la pérennité de ces acquis, il a annoncé que «des grilles de suivi de participation de gouvernance locale, dans 3 mois, seront intégrées dans les textes de loi. Il n’y a pas encore de contenu concret, d’où l’intérêt de capitaliser les expériences et les intégrer dans l’administration. C’est des résistances qui persistent et qu’il faudra vaincre en mettant en place des mécanismes de contrôle».
Quant à Bastiaan Kluft, directeur associé d’Oxfam, «le citoyen doit être actif dans la prise de décisions et les politiques ne doivent pas non plus faire preuve d’inégalités. Il faut écouter les citoyens, car c’est eux qui savent ce qui marche et ce qui ne marchent pas. C’est vrai que les plateformes existent déjà, mais il faut l’énergie au niveau local, régional et même mondial». Et, pense-t-il, l’atelier va permettre de «procéder à l’évaluation des acquis d’Oxfam et de ses partenaires dans le domaine de l’engagement citoyen et de l’inclusion des jeunes et des femmes dans la participation citoyenne à l’action publique. Ces aspects sont présentés et valorisés, partagés et discutés. Et les résultats clés des trois projets mis en œuvre par les partenaires d’Oxfam dans ce domaine vont identifier les priorités d’intervention pour la période 2015-2019».