"MA DERNIÈRE INTERVIEW"
ABBE JACQUES SECK, "PRÊTRE MUSULMAN ET IMAM CHRÉTIEN"
Dépeint comme la star de l’Eglise sénégalaise, Abbé Jacques Seck - qui se définit comme un prêtre musulman, imam chrétien - se confie, pour la dernière fois, dans les médias. Et c’est votre canard préféré qu’il a choisi pour le faire. «C’est ma dernière interview, maintenant, je vais dialoguer en priant», lance-t-il. Avec sa verve naturelle, le célèbre prêtre et chantre du dialogue social et politique dit ses vérités sur les questions brûlantes de l’heure.
Abbé, vous dites que vous êtes prêtre musulman, imam chrétien. Cela veut dire quoi ?
Ce n’est pas de la blague ! Je suis un Sérère comme disait le Président Senghor, de la Petite-côte, dans le village de Samsam. Le fondateur du village de Samsam, Abdoulaye Ndour, mon oncle, le premier musulman de tout Palmarin, a donné à son quartier le nom de Samsam, qui est le puits de la Mecque. Il s’y ajoute que son fils cadet, Ababacar, a épousé ma sœur, Tening Seck, qui va devenir Aminata Tening Seck. Ceci donc me plonge dans l’islam. J’étais catholique, et quand il m’a vu même prendre la direction pour être prêtre, il était content, parce qu’il sait que dans le village de Palmarin, ce qui nous intéresse avant tout, c’est l’être humain.
Si bien qu’à la veille de mon ordination sacerdotale en 1969, c’est l’imam du village qui a convoqué tout le village, il a demandé aux hommes 1500 F et aux femmes 500 F pour fêter son cousin Jacques qui allait devenir prêtre. Je rappelle aussi que la grande mosquée qui est dans mon village, c’est moi qui ai obtenu de Ben Bass Diagne plus de 30 millions pour sa construction. On l’a inauguré l’année dernière, et les gens savent que c’est grâce à l’abbé Jacques Seck. J’ai été même à l’inauguration.
En tant que prêtre, votre maîtrise du Coran, et la façon de réciter les versets, étonnent beaucoup de gens. Comment expliquez-vous tout cela ? Et comment le vivez-vous ?
Je plaisantais tout à l’heure en disant : Prêtre musulman, imam chrétien. Lorsque le Cardinal Thiandoum a eu la bonté de m’envoyer à Rome pour aller faire de hautes études dans les années 72, quand je suis arrivé là-bas, tout en faisant la théologie ordinaire catholique à l’université de la Grégorienne, la plus grande de l’Italie côté chrétien, j’avais beaucoup de temps libre. Vous savez, les trois quart de ma famille sont musulmans, et on ne peut pas aimer quelqu’un, si on ne le connaît pas.
C’est ainsi que tous mes moments libres, je les ai consacrés à l’étude de la langue arabe et du Saint-Coran. Il se trouve qu’il y avait des pères blancs à Rome qui n’enseignent que la langue arabe et l’histoire du Coran. Disons des prêtres catholiques, pères-blancs. Donc, j’ai profité de mon séjour à Rome pour apprendre de manière étonnante le Saint-Coran dans le texte et la langue arabe…. (Il récite un verset du Coran). Donc, c’est à Rome à l’Institut des Pères-Blancs que j’ai commencé à étudier sérieusement la langue arabe et le Saint- Coran. Ensuite, pendant les quatre années que j’ai passées à Rome, j’allais passer mes vacances en Tunisie, comme ça je suis plongé dans l’islam. Il n’y a pas de Chrétiens là-bas, en Tunisie, sauf les étrangers. J’ai sillonné la Tunisie dans tous les sens pour sentir l’islam de l’intérieur, respecter les musulmans, apprendre ce qu’ils sont, vivre ce qu’ils vivent. Donc, quand je suis rentré, ça m’a fait beaucoup de bien, parce qu’effectivement, j’ai respecté beaucoup les musulmans. Parce que, je me répète, la moitié de ma famille est musulmane.
Donc, c’est tout ce parcours qui a fait de vous un des acteurs principaux du dialogue islamo-chrétien...
Oui. Parce que, honnêtement, par tempérament, je suis un homme de dialogue, en dehors de la religion. Maintenant, il se trouve que mon tempérament, c’est la communion. Quand il n’y a pas la communion, je ne dors pas, et ça, c’est depuis le village. Et les gens de mon village le savaient bien à l’époque. Mieux, je suis né avec la popularité. Quand les gens de ma classe d’âge quittaient le village de Samsam pour aller lutter à Nguèdj, à Ngounoumane ou à Diaxanore, après les victoires, mon nom était sur toutes les lèvres.
Vous êtes, donc, un ancien lutteur?
L’ancien champion de Palmarin Pierre Tennick, en 1949, on s’est rencontré, d’abord à la mission de Palmarin. On a lutté, il n’a jamais réussi à me terrasser. Deux jours après ça, on est allé au bord de la mer, on a passé toute une après-midi à lutter, et il n’arrivait pas à me terrasser. On a continué, j’ai eu cinq victoires, il en a eu que deux. Par la suite, j’ai quitté Palmarin pour aller à Joal en 1950. Il vient pêcher le poisson là-bas, et me dit : «Tu vas m’échapper». Je lui ai dit oui, en lui disant que : «Je suis maintenant dans les études et pas dans la lutte». Il n’est pas encore mort. Demandez-lui s’il avait terrassé Ngondeb Ndiaye. Donc, j’adore la lutte. Mais, il y a une chose que je déteste, c’est la frappe. Ce n’est pas de la lutte, ça, c’est la bataille. La mystique, ce n’est pas grave. C’est la sauce, ça en fait partie. Mais, les coups, non ! Tes enfants sont là, on te bat comme…non ! Un homme ne doit pas battre un homme. Ce n’est pas joli, et nous sommes les seuls au monde à le faire, ce n’est pas civilisé ! Même la boxe est plus civilisée, parce que la boxe, vous avez des gants pour atténuer les catastrophes. Donc, je veux bien que la lutte continue, mais pas avec frappe. Si j’étais le chef de l’Etat, pendant mon mandat, il n’y aurait pas de lutte avec frappe. Dommage que je ne suis pas chef d’Etat.
Vous disiez tout à l’heure que vous êtes un des acteurs du dialogue islamo-chrétien? Comment voyez-vous l’évolution de ce dialogue au Sénégal ?
En fait, parler de dialogue au Sénégal, c’est raté, parce que nous ne faisons pas l’effort pour vivre ensemble. Ici, à l’école de la Cathédrale, vous n’avez pas 20% de catholiques, vous avez 90% et plus de musulmans dans cette école. Vous allez à Saint-Michel, à Jeanne-d’Arc, à Notre Dame, à Joal-Fadiouth, nous ne sommes pas 10%. Pourtant, les gens pouvaient dire qu’ils ne vont pas envoyer leurs enfants chez les catholiques, et en même temps payer. Mais, ils savent que l’enseignement qui est dispensé va faire d’eux un Sénégalais, un homme tout court, valable. Donc, ils acceptent de payer, ils acceptent aussi que les prêtres éduquent leurs enfants, parce qu’ils savent que le vrai prêtre est un homme de Dieu pour tout le monde.
On a aussi constaté que la jeunesse est en perte de repères. Les valeurs sont bafouées plus ou moins. Comment expliquez-vous cet état de fait ?
Dans l’ancienne société, nous avions l’éducation qui se faisait dans les bois sacrés, où on apprenait le sang de l’honneur, la retenue. Pour un rien, je me répète, le Sérère se suicide à cause de l’honneur. Cette valeur est en train de diminuer, parce que dans ce village, tu fais certaines choses, on te regarde, tu te suicides ou tu émigres. Il fallait sauvegarder ça. Il y a des choses qu’on ne peut pas faire pour réussir. L’argent que je gère dans ce village, parce qu’ils ont confiance en moi, je ne dois pas faire n’importe quoi.
Cette école que je dirige, je ne dois pas faire la grève à la légère, mais si je le fais, l’Etat doit savoir que j’ai raison. Donc, je dis qu’on doit tout faire pour que l’honneur qui était là, soit l’honneur, à part l’hymne national, revienne et soit sauvegardée. Même si tout le monde a tout ce qu’il faut pour vivre, ce n’est pas ça. L’être humain a besoin de valeur morale aux trois quart, et au quart qui reste aux biens matériels. Si je ne suis plus un homme, ce n’est pas la peine. Donc, je fais tout pour ne pas décevoir ceux qui me font confiance dans ce village, dans ce quartier, dans cette ville, dans ce parti politique.
Le front social est en ébullition. L’école a des problèmes, Les enseignants sont en grève…Comment appréciez-vous cette situation-là ?
Il faut qu’ils dialoguent. Dans toute crise, si on ne dialogue pas, on l’aggrave. Il est clair que l’Etat sénégalais ne peut payer les enseignants comme on les paye à Paris ou à Washington. Parce que le pouvoir d’achat de la France et des Etats-Unis, nous n’en sommes pas encore là. Donc, ceci veut dire que l’ancien instituteur que je suis, va comprendre que l’Etat ne refuse pas, mais ne peut pas tout faire comme on le ferait à Washington. Ceci ne veut pas dire, évidemment, que l’Etat va croiser les bras et ne rien faire. Mais, l’Etat se doit de faire le maximum pour que les enseignants soient à l’aise. Les enseignants aussi doivent savoir qu’ils ne peuvent pas exiger à l’Etat ce qu’on exige à Washington, parce que ce pays n’a pas ce pouvoir d’achat. Des deux côtés, donc, c’est une histoire de bon sens. Donc, l’Etat doit faire un effort pour améliorer la condition des enseignants, parce que, à part les imams, c’est ce qu'il y a de plus important au monde. Celui qui t’éduque, tu lui dois tout. L’éducation est importante, ça fait de toi un homme, un homme d’honneur, de dignité. Donc, l’école est sacrée ; l’enseignement est sacré. On doit tout faire pour que les professeurs, les enseignants, les instituteurs, soient payés correctement pour ne pas bouger. Pour l’amour du pays, que les enseignants ne demandent pas à l’Etat ce qu’il ne peut pas donner. Mais, Macky Sall aussi, et son gouvernement, doivent savoir qu’ils ne peuvent pas continuer à payer les gens comme on les payait en 1965. Le monde moderne exige qu’on fasse un peu plaisir à nos enseignants.
Ne pensez-vous pas que ce même dialogue que vous prônez au niveau social, devrait être transféré au niveau politique, au regard du climat tendu entre pouvoir et opposition ?
Les hommes politiques ne sont pas des ennemis. Et je peux me permettre de dire ce que j’ai vu dans ma famille. Il y a des gens qui suivent Abdoulaye Wade depuis longtemps, alors que d’autres, dans ma famille, suivaient Senghor et Abdou Diouf. Ils mangent dans la même calebasse. Seulement, chacun pense que c’est son parti qui va permettre au pays d’émerger. Il est normal qu’il y ait des hommes politiques qui sont dans des partis différents, mais il revient aux uns et aux autres de savoir que le pays ne peut pas supporter une tension éternelle. Que celui qui nous gouverne à toutes les bonnes volontés, mais il ne peut pas faire des miracles. Il ne va pas faire que les pommes de terre de Bretagne soient celles du Sénégal, parce que ce n’est pas le même climat. Je me répète : Macky Sall est animé des meilleures intentions. Je vais à l’Assemblée nationale, Moustapha Niasse, un ami à moi, est animé des meilleures intentions pour ce pays. Et je suis heureux, d’ailleurs, que des gens des autres pays viennent appeler Moustapha Niasse pour qu’il aille leur apprendre ce que signifient la démocratie et l’Assemblée nationale. C’est bon de savoir qu’au Sénégal, les parlementaires sont à la hauteur.
On n'aimerait aussi que d’autres pays, viennent prendre le modèle de démocratie auprès de Macky Sall. Pour le religieux que je suis, mon souhait est de voir qu’en Afrique, mon pays soit le meilleur, non seulement en démocratie, mais en économie.
Mais, tout cela nécessite une bonne gestion des deniers publics…
Je crois honnêtement, par rapport à 1960 et aujourd’hui, il y a un changement. Les tentations étaient plus graves depuis l’indépendance que maintenant. Les 2/3 des gens qui nous gouvernent, sur le plan politique, ne mangeront jamais l’argent de l’Etat, honnêtement, j’ai beaucoup d’amis parmi eux. Qu’il y ait l’un et l’autre qui soient tordus, c’est une évidence, mais je suis un peu tranquille. Il y a peut-être quelques brebis galeuses, mais je peux dire qu’il y a de ces gens qui nous gouvernent qui ne voleront pas l’argent de l’Etat.
Vous êtes pour la reddition des comptes ?
Si tu prends ce qui n’est pas à toi, tu rembourses. Je ne suis pas pour la longévité en prison, mais que ces gens crachent d’abord ce qui ne leur appartient pas. Faisons-leur vomir ce qu’ils ont mangé. S’il a tout vomi, maintenant, un mois ou deux mois, ça suffit largement ! Vous le mettez en prison, s’il pourrit là-bas, vous perdez tout. Vous lui dites de rembourser, si c’est possible. S’il ne peut pas, tant pis pour lui.
Donc, il faudrait que ceux qui ont détourné l’argent public, remboursent...
Ça sera trop facile de les laisser. C’est un vol, et un voleur doit rembourser ce qu’il a volé ou c’est la prison. J’ai l’habitude de dire à des cousins : «Si tu vas en prison, parce que tu as boxé quelqu’un, je viendrai te voir. Mais, si tu pars en prison, parce que tu as volé, je ne viendrai pas». J’ai dit ça à des amis de ma famille, quand j’étais jeune prêtre, en ces termes : «Vous de ma famille, qui faites la politique, si vous allez en prison parce que vous défendez vos opinions, je viens. Mais, si vous avez mangé l’argent de l’Etat, vous ne me verrez jamais en visite en prison». On ne s’amuse pas avec l’argent public. Si tu n’a plus l’honneur, tu es voleur.
Beaucoup de scandales ont secoué l’église catholique au Vatican. Pensez-vous que cela peut faire tache d’huile en Afrique, particulièrement au Sénégal ?
Ça va être difficile, parce que le jeune Européen n’a plus les sanctuaires. Ils n’ont plus de communauté. Ils ont des familles nucléaires. Ce qui n’est pas notre cas, et tant mieux pour nous. Pour moi, le village a encore un sens. Si maintenant, un prêtre à Rome, ou ailleurs, a fait des glissades, c’est dommage ! Parce que tous les chrétiens du monde entier sont choqués aussi. Pour le moment, dans ce domaine, je crois que je dois rendre grâce à Dieu. Et en tout cas, j’ai dit à des jeunes prêtres : si vous voulez vous faire de l’argent, n’entrez pas au séminaire. Parce que ce que reçoit l’Eglise, c’est la bonté des gens. Si vous aimez l’argent, ne soyez pas prêtre, déconnectez-vous carrément et allez faire de l’argent. C’est que, nous, nous sommes les porte-parole du bon Dieu sur la morale. Si en même temps, moi prêtre consacré, je détourne 100 F de l’argent du Seigneur, la malédiction est sur moi. Et je l’ai dit à de jeunes prêtres.
Ces derniers temps, on a constaté une recrudescence de la violence en Casamance. Vous qui prêchez le dialogue, quel appel lancez-vous pour un retour définitif de la paix dans le sud du pays?
J’avais eu la chance de rencontrer Diamacoune en prison. Je j’aimais beaucoup, parce que c’était un homme très cultivé et très convivial. Après avoir célébré la messe à la prison, je suis allé m’asseoir à ses côtés, exceptionnellement. Je lui dis : tu vois Diamacoune, c’est parce que tu es prêtre que je suis venu causer avec toi, parce je ne cause jamais avec les prisonniers, après la messe. On a discuté, et je lui ai dit : toi qui es un prêtre sacré, tu te trompes, tu as encore la foi, tu veux rester prêtre. Donc, ça ne va pas. Je te vois prédicateur, parce que tu prêches très bien. Mais, faire les deux choses, non. Tu ne peux pas être chef de parti politique et prêtre. Je souhaite que tu laisses la politique à Robert Sagna, Maxime et autres… Mais, pour revenir à votre question, je pense qu’il est obligatoire que les parties dialoguent.
Il fut un temps, beaucoup de gens pensaient que vous alliez être nommé évêque...
(Il marque une pause et sourit). Si je ne suis pas évêque, c’est parce que Dieu l’a voulu, et qu’il soit béni. S’il a fait de moi le prêtre que je suis, qu’il soit béni, parce que c’est déjà énorme. J’avais dit à l’abbé Lucien Basse : «Je t’aurais vu évêque de Casamance». Parce que c’est un homme très fort en organisation. Il me dit : «Jacques, tu sais, on ne se fait pas prêtre pour devenir évêque». Si Dieu le fait, j’accepte, parce que ce n’est pas la personne qui veut, ce n’est pas un problème de qualité, c’est un problème de Dieu qui choisit quelqu’un. Je lui dis : «Très bien cher confrère». Donc, si Dieu l’avait voulu, j’aurais été évêque depuis longtemps. Mais, ce n’est pas parce que je ne suis pas évêque que je ne vais pas travailler. Un prêtre peut être plus saint qu’un évêque. Combien de religieux qui ne sont pas prêtres, mais des religieux chrétiens, sont plus saints que moi ? L’essentiel est de remplir la mission pour laquelle on est au monde. Je suis prêtre, et c’est une grâce. Ma famille, à l’origine, n’étant pas chrétienne, que Dieu m’ait choisi à Palmarin, que je sois le premier prêtre, c’est une grâce.
Quels sont vos rapports avec le Cardinal Théodore Adrien Sarr ?
Théodore, quand il est arrivé, j’étais déjà à la fin de mon ministère. On a fait un an de séminaire ensemble au grand séminaire en 1964. L’année où il sortait du grand séminaire, j’y entrais. Et quand il a été ordonné, je suis allé danser la danse Sérère à son ordination à Fadiouth. Quant à Thiandoum, il m’avait donné l’autorisation d’aller au séminaire pour pouvoir devenir prêtre. Et ensuite, quand j’ai fini mes études à Rome, il m’a nommé curé de la cathédrale pendant 12 ans. Curé, vicaire épiscopal, puis vicaire général.
Abbé, vous avez 80 ans, y a-t-il des jeunes prêtres capables de remplir le rôle que vous avez joué jusqu’ici ?
Sur le plan purement catholique, il n’y a pas de problème. Ce que je souhaiterai, je l’ai dit, et je le répète : si j’étais responsable d’un Diocèse dans ce Sénégal, je dégagerais cinq prêtres pour les envoyer à apprendre la langue arabe à Rome ou en Algérie ou ailleurs. La connaissance de l’islam me paraît fondamentale dans un pays comme le nôtre. Le dialogue est impératif, et pour dialoguer, il faut connaître l’autre, et pour le connaître, il faut penser à sa religion. Ma santé est encore là, mais je me dis qu’il est temps que je range mon «ngemb». C’est ma dernière interview avec vous. J’ai fini. Je ne suis plus en paroisse, tant mieux. Maintenant, je vais dialoguer en priant.