LE SENEGAL A POSE LA PROBLEMATIQUE DU FINANCEMENT DU SECTEUR AUX BAILLEURS DE FONDS EN COREE
7EME FORUM MONDIAL DE L’EAU
En marge du 7e Forum mondial de l’eau qui s’est tenu, la semaine dernière, en Corée du Sud, le ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement, Mansour Faye, qui a conduit la délégation sénégalaise, a soulevé la problématique du financement du secteur aux bailleurs de fonds.
Le 7e Forum mondial de l’eau s’est tenu la semaine dernière en Corée du Sud. A cette occasion, le ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement, Mansour Faye, a rencontré les partenaires financiers pour leur soumettre de grands projets du Sénégal dans le secteur. Ces projets sur l’eau et l’assainissement entrent en droite ligne avec la politique de l’Etat du Sénégal, dans le cadre du Plan Sénégal émergent (Pse).
Mansour Faye a ainsi eu un tête-à-tête avec son homologue sud-coréen, Yoo Il-ho, ministre du Territoire, de l’Infrastructure et du Transport. Au cours des discussions, renseigne son service de presse, Mansour Faye lui a présenté le Sénégal comme un pays stable qui affiche des résultats satisfaisants en matière d’accès à l’eau potable. Ce, dans la mesure où les cibles pour les Objectifs du millénaire pour le développement (Omd) y sont presque atteintes avec des taux respectifs de 84,1% et 98% en milieu rural et urbain.
Le ministre sénégalais s’est aussi réjoui des actions déjà réalisées au Sénégal par le gouvernement coréen, à travers la Koica, avant de l’inviter à plaider auprès du patronat coréen pour l’inciter à venir investir au Sénégal surtout dans le domaine de l’eau et de l’assainissement. «Nous devons travailler à permettre un accès inclusif et durable à l’eau et l’assainissement en milieu rural en Afrique, mais aussi faire ressortir la nécessité d’augmenter les efforts pour atteindre les populations non encore desservies», a indiqué Mansour Faye.
Parce que, a-t-il fait valoir, «depuis la contribution régionale pour l'Afrique au Rapport mondial du 5e Forum de l'eau, nous savons que le besoin en investissement pour les infrastructures adéquates dans le domaine de l’eau pour notre continent est estimé à 50 milliards de dollars. Sur ce montant, environ 12 milliards de dollars sont nécessaires pour l'approvisionnement en eau et l’assainissement».
Quant à Kim Young-Mok, président de la Koica, il a réitéré son engagement à accompagner le Sénégal en lui trouvant des financements auprès des bailleurs de fonds. Puisque la structure qu’il dirige n’a pas suffisamment de fonds pour financer ces projets. De son côté, le ministre coréen Yoo Il-ho s’est dit ouvert à tout investissement au Sénégal dans la mesure où ce pays est connu pour sa démocratie et sa bonne gouvernance, gages de tout retour sur investissement. Il a par ailleurs rassuré son homologue sénégalais d’être l’interface entre les investisseurs coréens et le gouvernement du Sénégal dans le cadre d’un partenariat juste et rentable.
Au président de la Coopération internationale Coréenne (Koica), Mansour Faye a présenté deux projets importants que sont la Politique nationale de maîtrise et de transfert d’eau piloté par le Pepam avec la Direction de la gestion et de la planification des ressources en eau (Dgpre) et l’Office du Lac de Guiers (Olag) et le Projet de construction d’une troisième usine de traitement d’eau potable d’une capacité de 100.000 m3/j extensible à 200.000 m3/j et ses renforcements en aval. Le second projet concerne l’alimentation en eau potable de la région de Dakar qui continue d’occuper une place centrale dans la stratégie de mise en œuvre des investissements dans le sous-secteur de l’hydraulique urbaine.
En effet, la production d’eau potable destinée à cette ville représente 76% de la production nationale dans le périmètre affermé. Ce projet est d’un montant de 310 millions d’euros, dont les 164 sont déjà disponibles avec le concours de la Banque européenne d’investissement (Bei) pour 25%, de l’Agence française de développement (Afd) pour 25% et de la Banque mondiale (Ida) pour 4 millions d’euros.
Le 7e Forum mondial de l’eau est en phase avec la politique nationale de maîtrise et de transfert d’eau qui vise à mettre en place une nouvelle approche dans les paradigmes de mobilisation des ressources en eau. Celui-ci entre dans le cadre d’une perspective de développement durable tenant compte des impératifs d’optimisation des ressources en eau pour tous les usages avec en toile de fonds la prise en compte du droit humain à l’eau.
C’est la raison pour laquelle, Mansour Faye, qui a aussi rencontré Neven Mimica, Commissaire de l’Union européenne en charge du Développement, a posé la problématique du financement de l’eau et de l’assainissement en Afrique en général et au Sénégal en particulier. A l’issue de cette rencontre Neven Mimica a donné des assurances sur la question. D’après lui, le Sénégal occupe une place de choix dans les financements de l’Union européenne. Cette place s’explique par le fait que le Sénégal, en dehors d’être un pays démocratique, est aussi considéré comme une nation très respectueuse des libertés individuelles.