LA DÉFENSE DE KARIM TRAITE L’ÉTAT DE «DÉLINQUANT INTERNATIONAL»
RÉACTIONS DU SÉNÉGAL APRÈS LA DÉCISION DU GROUPE DE TRAVAIL DES NATIONS UNIES

La décision du Groupe de travail des Nations Unies, qui a jugé «arbitraire» la détention Karim Wade, le 20 avril 2015, en ce qu’elle est contraire aux articles 9 et 10 de la Déclaration universelle des droits de l’homme et 9 et 14 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques dans les catégories I et III, n’a pas eu l’effet escompté. Face à la presse, hier, la défense de Wade fils, rappelle l’Etat du Sénégal à l’ordre.
Le mutisme et l’inaction des autorités étatiques, qui font la sourde oreille en n’accordant aucun crédit aux décisions prises par le Groupe de travail des Nations Unies, a fini par indisposer la défense de Karim Wade.
Le pool d’avocats, Mes Ciré Clédor Ly, Madické Niang, Demba Ciré Bathily, Mouhamed Seydou Diagne et Michel de Guillshmidt, a ainsi apporté des précisions avant de demander à l’Etat du Sénégal de savoir raison gardée.
«Les déclarations du Garde des sceaux, ministre de la justice ainsi que celles du ministre, porte-parole du gouvernement, jetant le discrédit sur les avis sur les avis et recommandations onusiens, sont irresponsables», a martelé, hier, le Collectif des avocats du prisonnier politique Karim Wade. Me Ciré Clédor Ly de s’interroger:
«Les autorités doivent avoir de la crédibilité, parce que ce sont eux qui vont signer en notre nom. Si, maintenant, ils donnent leur parole, reviennent là-dessus et insultent tout le monde, quelle crédibilité doit-on donner au Sénégal?»
Et la robe noire de tirer le bouchon plus loin: «Le Sénégal, de part ses déclaration, est un délinquant international. Parce que le dé- linquant c’est quelqu’un qui en marge de la loi. Le Sénégal a maintenu quelqu’un en détention de façon arbitraire. Le Sénégal persiste en disant que je suis souverain, je fais ce que je veux.
Il s’affiche effectivement comme un montre et un délinquant international, c’est un simple constat». Dans le même registre, Me Ly de rappeler, pour ceux qui ont la mémoire courte, que lui et ses confrères avaient lancé l’alerte.
«Nous avions promis qu’on irait très loin, de là où le Sénégal ne pourrait pas penser qu’on accéderait. Aujourd’hui, vous avez la preuve que notre parole n’était pas jetée en l’air. Nous vous disons encore que nous avons d’autres flèches dans notre arc, il appartient simplement au Séné- gal et ça c’est que nous souhaitons.
Aujourd’hui, ce serait une fierté qu’on dise que le Sénégal a respecté une décision d’un organe des Nations Unies. Et là, le monde entier augmenterait son estime et sa considération vis-à- vis du Sénégal alors que le contraire, en fait, ferait que le Sénégal soit toujours au banc des Etats non recommandables», se désole-t-il.