BASSAR ET DIAMNIADIO EN QUÊTE D’UNE PIROGUE-AMBULANCE

Bassar (Foudioungne), 5 juin (APS) – La vue paradisiaque qu’offrent les îles du Saloum (Région de Fatick), avec la fraîcheur marine et le sable fin propre qui accueillent le visiteur, cache bien de réels besoins primaires des populations comme celles de Bassar et de Diamniadio toujours en quête d’ambulances-pirogues motorisées pour l’évacuation des urgences vers le centre de santé de Foundiougne situé à prés de 100 km.
En caravane de presse dans la région de Fatick, une vingtaine de membres de l’Association des journalistes en santé population et développement en partenariat avec l’ONG Save The Children et la région médicale ont visité les îles de Bassar et de Diamniadio où la ''demande la plus pressante'' reste l’acquisition de pirogues-ambulances pour les évacuations.
A bord d’une vedette motorisée de 40 chevaux, l’un des deux groupes a rejoint le village de Bassar après prés de trois heures de traversée dans les eaux. Seules les iles de Bassar-Bassoul et Dionwar-Dioffor sont reliées par des ponts alors que les autres sont reliées par des pirogues courriers qui vont la navette entre les villages.
Les ‘’bolongs’’ tracent le chemin des piroguiers dans cette vaste étendue d’eau au milieu de la mangrove. Pour rejoindre Foundiougne qui abrite le district de santé avec un plateau technique relevé, les pirogues courriers motorisées de 25 chevaux font jusqu’à 4 heures de traversée.
Bassar, située dans la commune de Bassoul, fait partie de la région médicale de Fatick et du district sanitaire de Foundiougne tout comme Diamniadio qui dépend de son côté de la commune de Rofangué.
Mais les deux îles sont séparées de plus de 40 km avec une traversée de plus d’une heure. La structure sanitaire polarise les villages de Bassar et Thialal et compte environ 3100 habitants, là où Diamniadio polarise Baouth, Wélingara et Rofangué avec 2227 habitants éparpillés entre ces villages insulaires.
La question de l’accès géographique aux structures de santé ‘’reste un grand défi’’ pour les populations qui ne disposent pas de postes de santé.
''C’est une pirogue à rames qui assure la navette entre les deux villages et c’est pas sécurisant pour les malades'', renseigne El hadji Sarr infirmier-chef de poste de santé de Bassar.
''En cas d’urgence c’est un grand problème parce que le poste de santé ne dispose pas de logistique pour l’évacuation des malades en cas de complications surtout pour les femmes en couche'', a-t-il expliqué à la dizaine de journalistes qui ont visité la structure.
''On a toujours exprimé une demande en pirogue-ambulance motorisée pour faciliter les évacuations parce que la distance avec le district sanitaire de Foundiougne est très longue'', a-t-il ajouté.
Avec les vedettes équipées de moteur de 40 chevaux la distance s’effectue en deux heures trente alors qu’avec les pirogues équipées de 25 chevaux, l’évacuation peut durer prés de 4 heures de temps.
Néanmoins quand une urgence se présente l’ICP s’organise avec la famille du malade et essaie de trouver une pirogue à moteur au frais de la famille. Le coût d’une évacuation sur Foundiougne avoisine 40 000 francs pour juste l’achat de carburant.
A Diamniadio, le même problème se pose avec une ‘’difficulté pour les évacuations mais également pour recevoir les autres villages en consultation’’, renseigne l’ICP, Ibrahima Sarr.
Là, la solidarité des villageois joue pour affréter une pirogue motorisée auprès d’une famille de pêcheur, selon le conseiller du maire, Moussa Gueye, notable à Diamniadio.
Mais il arrive qu'il n’y ait aucune pirogue dans le village en période de campagne où les jeunes pêcheurs vont à Joal ou en Gambie durant des mois, renseigne le chef de village Maguette Sarr. Avec la proximité de l’île de Bassar, il suffit juste de débourser 500 francs pour rejoindre Banjul, la capitale gambienne, par les eaux.
''On est dans une zone à forte mobilité dans ces îles avec une majorité de pêcheurs en perpétuel déplacement à la faveur des campagnes vers d’autres eaux plus poissonneuses'', a expliqué le responsable local.
Seules les Iles de Niodior, Dionwar, Djiffère disposent de pirogues qui sont aujourd’hui vétustes.