"L'ÉTAT SABOTE NOTRE TRAVAIL"
BARTHÉLEMY DIAS, MAIRE DE MERMOZ-SACRÉ CŒUR
Le maire de la commune d'arrondissement de Mermoz-Sacré cœur, Barthélemy Dias, a fait face à la presse hier pour, dit-il, rétablir la vérité dans le différend qui l'oppose à la Sicap et à des régies publicitaires. Le responsable socialiste n'a pas manqué d'égratigner l'État qu'il accuse de saboter le travail que les mairies sont en train d'abattre.
Barthélemy Dias ne fait pas dans la langue de bois. Le maire de la commune de Mermoz Sacré-Cœur fustige le comportement de l'État vis-à-vis des mairies qu'il ne dirige pas. Le responsable socialiste qui animait hier un point de presse à Dakar a déclaré que "l'État est en train de saboter tout le travail qu'abattent les collectivités locales surtout avec la réforme de l'acte 3 de la décentralisation. "Nous sommes des représentants de l'État mais celui-ci sabote notre travail", s'est-il plaint.
L'édile socialiste s'exprimait ainsi sur le différend qui l'oppose à des régies publicitaires dont les panneaux sont implantés dans le périmètre communal. Devant l'absence de paiement de recettes publicitaires de ces derniers, le maire socialiste a tout simplement ordonné et procédé à la démolition de leurs panneaux.
Cela, dit-il, conformément à la loi. A travers des échanges de correspondances que le maire socialiste a brandies en guise de preuve, Barthélemy Dias dit avoir informé à temps les différentes régies publicitaires se trouvant dans sa circonscription administrative des nouvelles dispositions qui ont été prises pour la publicité, avec l'entrée en vigueur de l'acte 3 de la décentralisation.
Après une délibération prise par le Conseil municipal le 5 février 2015 et approuvée par le sous-préfet de la localité, une sommation a été envoyée à l'ensemble des régies publicitaires concernées le 11 mars 2015 pour qu'elles s'acquittent de leurs taxes ou enlèvent leurs panneaux publicitaires, à en croire Barthélemy Dias.
Ce dernier, avec l'aval de son Conseil municipal, a imposé un pas de porte, c'est-à-dire, un droit d'entrée. Ce qui fait que quiconque veut créer un parking pour vendre des voitures doit d'abord payer 1 000 000 de F CFA pour s'implanter dans la localité en plus du loyer mensuel.
"C'est à prendre ou à laisser. Que celui qui n'est pas content aille ailleurs", rumine-t-il. Avant de faire dans la menace : "Nous sommes aujourd'hui jeudi (Ndlr hier). Il reste quelques panneaux qui sont encore debout. Je tiens à dire à ces régies publicitaires qu'il leur reste la journée d'aujourd'hui, (hier) celle de demain (aujourd'hui) et toute la journée de samedi pour enlever les panneaux qui restent. Parce que samedi à partir de 21h, les panneaux qui restent seront aussi démolis", menace Barthélemy Dias.
Qui s'empresse d'ajouter : "La commune de Mermoz SacréCœur ne disposant pas de fourrière et celle de la ville de Dakar étant pleine, ceux qui ne vont pas récupérer leurs panneaux d'ici lundi les verront découpés et vendus aux ferrailleurs".
Au-delà des régies publicitaires, le maire Dias a tenu à mettre en garde tous ceux qui sont redevables à la mairie de Mermoz Sacré-Cœur afin qu'ils s'acquittent de leurs taxes. "Tous les redevables, que ce soient des vendeurs de voitures de luxe, des régies publicitaires, des restaurants, que tout le monde se le tienne pour dit, ceux qui doivent une quelconque redevance à la commune de Mermoz Sacré-Cœur doivent recevoir une sommation ; une fois cette sommation envoyée, tout ce qui se trouve sur notre périmètre communal et qui ne devait pas l'être sera détruit."
Dans ce bras de fer avec les publicistes, la commune de Mermoz SacréCœur est dans ses droits, souligne Me Demba Ciré Bathily. Selon l'avocat de ladite commune, "la démolition des panneaux publicitaires n'est pas du vandalisme ou de la délinquance". A l'en croire, "la loi 64 article 5 dit clairement que l'autorité administrative pourra, après une mise en demeure sans effet dans un délai de 48h, ordonner la lacération ou l'enlèvement des affiches ou dispositifs de publicité et la remise des lieux en état aux frais du délinquant".
Contentieux avec la Sicap
Autre différend sur lequel le maire de Mermoz Sacré-Cœur s'est prononcé, c'est celui l'opposant à la Sicap. Accusant la société immobilière du Cap-Vert d'avoir opéré un "génocide foncier" dans sa circonscription administrative, Barthélemy Dias exige, outre la présence de la commune de Mermoz Sacré-Cœur dans toute Commission de contrôle des opérations domaniales (CCOD), la reprise des délibérations qui ont été faites sur le périmètre communal.
"Nous remettons en cause toutes les délibérations qui ont déjà été prises en ce sens que certaines d'entre elles concernent des cartes d'identité fictives. Entre Imodsen et le club olympique, ils se sont partagés des parcelles de 1 000 et 2 000m2 entre les fils de et les amis de. Je leur dis qu'ils ne vont rien construire", peste-t-il.
Avant de demander à la Sicap de mettre à la disposition de la commune de Mermoz Sacré-Cœur tous les plans d'aménagement de ses différents quartiers. "Si la Sicap ne nous remet pas les plans d'aménagement, nous allons faire ce que nous devons faire, nous allons démolir toutes les constructions non autorisées", menace-t-il.
Le maire de la Commune de Mermoz Sacré-Cœur a en outre invité le ministre des Collectivités locales à leur verser la taxe sur l'électricité consommée. "Nous ne pouvons plus accepter d'être mené en bateau. Nous avons interpellé l'État respectueusement mais jusqu'ici nous n'avons pas eu de réponse. Cette taxe sur l'électricité est une obligation. Elle ne peut pas être négociée", croit-il savoir.