PSG: Cavani, l'air de rien
Dans l'ombre grandissante d'Angel Di Maria et persistante de Zlatan Ibrahimovic, Edinson Cavani n'est pas l'attaquant du Paris SG le plus en vue, mais il est déjà son meilleur buteur en ce début de saison.
Il ne mime plus systématiquement le tir à l'arc qui touche sa cible, ni même la rafale de mitraillette polémique, mais Cavani continue invariablement de marquer. Contre Malmö, sa tête a assuré un succès logique pour le PSG (2-0), sérieux pour ses débuts en Ligue des champions.
"Zlatan" est toujours à la recherche de son premier but dans une saison tronquée par des blessures (entorse au genou droit, souci abdominal) qui lui ont fait manquer quatre matches. "Edinson" en est lui déjà à six en sept rencontres toutes compétitions confondues. Dont cinq lors des trois dernières après ses doublés en championnat à Monaco (3-0) et contre Bordeaux (2-2).
Cavani entame donc sa troisième saison parisienne sur des bases élevées. Qui ne le seront sans doute jamais assez pour ses détracteurs, focalisés sur des occasions, passes, ou contrôles ratés.
Pourtant la réalité des statistiques parle pour "El Matador", qui en est à 62 buts inscrits en 103 matches avec Paris. Pas mal pour un joueur obligé par le colosse Ibrahimovic à quitter l'axe pour jouer à droite, puis poussé à gauche par la nouvelle star Di Maria... Dans le trident d'attaque vedette, "Edi" est le seul qui doit s'adapter aux deux autres.
Après qu'"Angelito" a brillamment ouvert son compteur but face à Malmö recevant les vivats d'un Parc des Princes définitivement conquis, l'Uruguayen, lui, a fini le travail.
- La récompense du forcené -
Comme une propension à jaillir dans la lumière au moment où on ne l'attend pas forcément. En général au cours de secondes périodes (environ 60% de ses buts marqués) où cet infatigable attaquant finit par prendre le dessus sur les défenses adverses, quand elles s'émoussent à force d'assauts parisiens.
Les buts de Cavani sont d'une certaine façon la récompense du forcené, celui qui n'a pas la technique flamboyante d'Ibrahimovic, de Di Maria ou encore de Pastore. L'ancien joueur de Naples ne perd jamais de vue l'essentiel, marquer, et ne lâche jamais prise à défaut d'en hériter une juste reconnaissance.
Après le match face au Petit Poucet suédois, "Edi" a expliqué son rapport au but: "pour un attaquant, c'est toujours important de marquer, les attaquants vivent pour cela. Parfois on semble n'avoir que l'ambition, que l'envie de marquer des buts, mais c'est notre façon de contribuer à la réussite de l'équipe. Marquer des buts, ça veut dire toujours qu'on apporte quelque chose à l'équipe".
Celui marqué face à Malmö, il l'a d'abord classiquement célébré en moulinant ses mains des deux côtés de sa tête, avant de le partager avec ses coéquipiers, bien reconnaissants. Puis il s'est dirigé vers la caméra la plus proche et a crié un "Es para vos Papá" ("C'est pour toi papa") à son père, dont il a appris avec soulagement la libération de prison lundi.
Luis Cavani, qui devrait être placé "sous surveillance" selon la presse uruguayenne, était incarcéré depuis son accident de la route, sous l'effet de l'alcool, qui avait coûté la vie à un jeune motard de 19 ans le 22 juin. Un douloureux épisode familial qui avait plombé l'été du joueur, déjà bien décevant avec l'Uruguay en Copa America.
Les pessimistes lui prédisaient une saison entre ombres et doutes ? Il n'en est rien: Cavani se nourrit des difficultés pour mieux briller.