Sexe, chantage et vidéo: Benzema mis en examen, coup dur pour les Bleus
Sexe, chantage et vidéo
Karim Benzema a été mis en examen jeudi pour la tentative de chantage à la "sex-tape" contre son coéquipier de Bleus Mathieu Valbuena, qu'il ne peut plus rencontrer, un coup dur pour l'équipe de France de football à sept mois de l'Euro.
Cinq ans après l'affaire "Zahia", soldée par une relaxe générale en 2014, ce nouveau scandale n'arrange pas les affaires du sélectionneur Didier Deschamps.
Les deux joueurs n'ont d'ailleurs pas été convoqués pour les matches amicaux des 13 et 17 novembre, contre l'Allemagne et l'Angleterre. Valbuena n'est pas retenu car "il n'est pas dans les meilleures conditions psychologiques", tandis que Benzema est "blessé", a justifié Deschamps en dévoilant jeudi sa liste peu après la décision de la juge d'instruction.
Benzema est mis en examen pour "complicité de tentative de chantage et participation à une association de malfaiteurs en vue de la préparation d'un délit puni d'au moins cinq ans d'emprisonnement, en l'espèce le chantage", a annoncé le parquet de Versailles. Le joueur du Real Madrid a été placé sous contrôle judiciaire avec l'interdiction "d'entrer en contact de quelque façon que ce soit avec la victime et les autres mis en examen".
Benzema est sorti par une porte dérobée du palais de justice de Versailles peu avant 13H00, ont constaté des journalistes de l'AFP. Il "proclame son innocence", a assuré son avocat Sylvain Cormier.
Au coeur de l'enquête: une vidéo intime où apparaît Valbuena, subtilisée par trois escrocs qui ont ensuite tenté de le faire chanter.
Au cours de sa garde à vue de 24 heures débutée mercredi matin, Benzema a "a reconnu être intervenu auprès de Valbuena à la demande d'un ami d'enfance", lui-même "approché par les escrocs qui avaient en leur possession la sex-tape", a affirmé à l'AFP une source proche du dossier. "Il a déclaré s'être mis d'accord avec l'ami d'enfance sur ce qu'il devait dire pour que son coéquipier négocie exclusivement avec lui."
L'attaquant a assuré avoir "voulu rendre service à son ami", sans penser qu'il portait tort à Valbuena, selon cette source.
- Photo Facebook -
Selon une source proche du dossier, Benzema avait rendu compte, dans une conversation téléphonique écoutée par les enquêteurs, de son intervention auprès de Valbuena, expliquant qu'il était certain que son coéquipier allait céder au chantage. "T'inquiète pas. Il n'a pas le choix. Je vais lui faire comprendre. Il va payer", a-t-il dit à son interlocuteur, selon une information de M6.
Son avocat maintient toutefois que son client est innocent: il "n'a rien reconnu du tout", "n'a pris aucune part à du chantage", a déclaré Me Cormier. "Karim Benzema démontrera sa bonne foi", "il est vraiment de tout coeur avec son ami Mathieu Valbuena", a-t-il insisté.
L'affaire remonte à juin, lorsque Valbuena, qui joue depuis l'été à Lyon, dépose plainte après avoir été appelé par un inconnu lui affirmant détenir une vidéo intime. Ce maître chanteur propose au footballeur de trouver un arrangement, sans évoquer le montant à payer. Une négociation commence alors entre un policier, se faisant passer pour l'homme de confiance de Valbuena, et l'escroc.
Par la suite, les trois escrocs présumés contactent l'ami d'enfance de Benzema pour utiliser le joueur dans l'entreprise d'extorsion. Ce proche de l'international, arrêté lundi, a été écroué mercredi à la prison de Lyon-Corbas en attendant d'être aussi présenté à la juge versaillaise.
Les trois maîtres chanteurs présumés ont été mis en examen mi-octobre pour "chantage et participation à une association de malfaiteurs" et écroués.
Discret, voire taiseux, Benzema apparaît comme un bon camarade qui s'attache à soigner son image. Originaire de Lyon où il a débuté, il évolue au Real Madrid et en sélection nationale (81 sélections, 27 buts), s'imposant comme l'un des meilleurs attaquants au monde.
Jeudi matin, la photo du profil Facebook de Valbuena montrait Benzema en train de lui faire l'accolade. Le footballeur victime, qui s'est refusé à tout commentaire depuis le début de l'affaire, était aux soins jeudi matin. Il n'est pas sorti sur le terrain et a quitté le centre d'entraînement de l'OL le dernier, lunettes de soleil sur le nez et téléphone portable à l'oreille, sans faire de déclaration.