LA LIGNE DAKAR-BAMAKO RETIRÉE AU FRANÇAIS ADVENS
CONCESSION FERROVIAIRE
Dakar, 17 déc 2015 (AFP) - Les Etats du Sénégal et du Mali ont résilié la concession qui les liait depuis 12 ans au groupe français Advens pour la gestion du chemin de fer Dakar-Bamako, a-t-on appris jeudi de source officielle sénégalaise.
Le contrat de concession liant les deux pays à Advens, via sa filiale Transrail, a été "résilié la semaine dernière.
La décision a été signée par quatre ministres sénégalais et maliens, deux chargés des Finances et deux autres" des transports ferroviaires, a déclaré à l'AFP Abdoulaye Lô, directeur général de l'Agence nationale des chemins de fer du Sénégal, sans évoquer d'éventuelles indemnisations à payer au groupe français.
"C'était une concession de 25 ans" mais depuis qu'elle dure, "aucun investissement n'a été fait ni sur la voie ni sur le matériel. Le concessionnaire n'a jamais voulu investi un seul centime.
Tout est dégradé", a-t-il affirmé. Le trafic sur l'axe Dakar-Bamako fait, selon lui, "moins de 300.000 tonnes par an alors que le potentiel est de 3 à 4 millions de tonnes" de marchandises. Il a beaucoup chuté ces dernières années en raison notamment du mauvais état du chemin de fer et de la concurrence de la route.
Advens possède, depuis 2003, une participation majoritaire du capital de Transrail, société basée à Bamako et en charge depuis cette date de l'exploitation du chemin de fer Dakar-Bamako, entre les deux capitales, et long de 1.286 km.
Le reste du capital de Transrail est notamment détenu par la société Getma (France), le Port de Dakar et des privés maliens et sénégalais. Contactée par l'AFP, la direction de Transrail s'est refusée à tout commentaire.
Au bout des trois mois de préavis, "une équipe sénégalo-malienne va prendre le relais (de Advens) pendant un an et chercher un nouveau concessionnaire", a dit M. Lô.
Le groupe français Advens, dont le patron est le Franco-Sénégalais Abbas Jaber, a par ailleurs conclu fin octobre un accord à l'amiable avec le gouvernement sénégalais pour sortir du capital de la principale entreprise d'huilerie du pays, la Société nationale de commercialisation des oléagineux du Sénégal (Sonacos), rebaptisée Suneor.