2.000 UNITÉS POST-RÉCOLTE ATTENDUES
Programme d’urgence de développement communautaire
Le Programme d’urgence de développement communautaire (Pudc) est en train de mettre les bouchées doubles pour accélérer le rythme de livraison des équipements destinés aux femmes du monde rural. Environ 2.000 unités sont en cours de fabrication dans les unités industrielles contractantes et pourront être livrées durant le premier trimestre de l’année, a déclaré, hier, le directeur général du Pudc, Cheikh Diop, à la fin d’une visite effectuée auprès des soumissionnaires.
Accompagné de son staff et de certains responsables du Pnud, le directeur national du Programme d’urgence de développement communautaire, Cheikh Diop, a effectué, hier, une descente dans les unités industrielles chargées de la fabrication des équipements post-récolte destinés aux femmes du monde rural. Il s’agit, comme il l’a souligné, de venir constater, de visu, l’état d’avancement des travaux dans les différents chantiers.
Du Pôle de développement industriel (Pdi), une entreprise sise au môle 10 du Port autonome de Dakar, à la Société industrielle sahélienne de mécanique, de matériels agricoles et de représentation, plus connue sous le nom de (Sismar), à Pout, en passant par la société « Negodis » dans la banlieue dakaroise, les unités de fabrication sont à pied d’œuvre pour respecter les délais, c’est-à-dire faire tout pour livrer les commandes dans le premier trimestre de l’année.
Et c’est à un rythme soutenu que les engins tournent dans les différents ateliers de fabrique, pour répondre aux exigences de délai du programme et satisfaire, dans la foulée, l’espoir nourri par les populations du monde rural en particulier la gent féminine, depuis les premières livraisons d’équipements post-récolte effectuées dans le Pudc, dans certaines contrées du pays.
La qualité, principale critère
Un peu partout, l’ampleur de la tâche et les exigences de délai à respecter n’ont pas occulté la nécessité de veiller à la qualité telle que recommandée dans ce programme, exécuté par le Programme des nations-unies pour le développement (Pnud) sur fonds propres de l’Etat du Sénégal. Selon les contrats en cours d’exécution dans les différentes entreprises contractantes, d’ici à la fin mars prochain, environ 2.000 équipements seront injectés dans les zones Centre, Est et Nord du pays.
Il s’agit notamment de batteuses à mil, de séchoirs mixtes qui peuvent fonctionner au solaire comme au gaz, d’égreneuses de maïs, des décortiqueuses à riz sans oublier les moulins et autres presses à huile pour un budget global de près de 6 milliards de FCfa. « Un vaste programme de fourniture d’équipements pour diminuer la pénibilité des travaux des femmes en milieu rural », a indiqué le directeur du Pudc.
Selon lui, ce programme mis en œuvre au Sénégal par le Pnud grâce à la vision du chef de l’Etat vient à son heure, dans un contexte marqué par des récoltes record enregistrées dans le monde rural pour cette campagne agricole. Si pour le Sismar, il s’agit de confectionner 408 équipements post-récolte composés, entre autres, de décortiqueuses et de moulins, au Pôle de développement industriel (Pdi), ce sont 155 unités qui sont attendues compte non tenu des 1.384 que doit livrer l’entreprise Negodis.
Aucune crainte n’a été exprimée par les entreprises par rapport au délai de livraison. Pour certaines, la tâche a été déjà accomplie à hauteur de 50 % en terme de fabrication et d’assemblage dans les différents ateliers.
Faire travailler les entreprises locales
Outre le respect du délai imparti, le directeur général du Pudc s’est réjoui également de la qualité qui a été un critère fondamental retenu dans toute la chaîne de production. « On se réjouit du fait que les entreprises veillent sur la qualité car le Pudc a mis la barre très haut pour amener les soumissionnaires à respecter ce critère », a déclaré M. Diop.
Il n’a pas manqué de souligner l’attention particulière accordée aux entreprises locales dans la fabrication de ces équipements destinés aux femmes rurales. « C’est une instruction du président de la République car le fait de faire travailler les entreprises locales permet de renforcer non seulement le tissu économique national et aussi les aptitudes techniques des Pme/Pmi et créer des liens avec les artisans locaux à la base », a souligné Cheikh Diop.
Abondant dans le même sens, les responsables des trois entreprises visitées ont été unanimes à saluer cette démarche imprimée par l’Etat et le Pnud, dans la mise en œuvre du Pudc. Selon Sérigne Mody Touré du Pôle de développement industriel du môle 10, « c’est une véritable opportunité économique et sociale pour ces petites et moyennes entreprises ».
Il estime que la commande que son entreprise vient de bénéficier du Pudc est perçue comme un défi à relever pour une entreprise locale comme la tienne. « Il nous permettra non seulement de contribuer à l’effort de développement national mais aussi, conformément à la démarche de notre entreprise, d’assurer un transfert de compétences aux jeunes artisans », a déclaré M. Touré. Il partage cet avis avec le directeur général de la Sismar, Moussa Guèye.
Ce dernier estime que ce programme a permis à son entreprise de résoudre, en partie, le problème du chômage des jeunes dans sa sphère d’influence, c’est-à-dire Thiès et Pout. « Près de 300 jeunes ont pu être recrutés dans nos différents ateliers grâce à l’intervention de ce programme », a indiqué M. Guèye.
Outre ce volet insertion des jeunes dans la chaîne de production, les termes de contrats qui lient les entreprises au Pudc retiennent également le suivi et le renforcement des capacités des futurs utilisateurs des équipements post-récolte attendus. « C’est un aspect fondamental retenu par le Pudc et qui permettra d’assurer la pérennité des équipements à la base », a soutenu Cheikh Diop.
« Des équipes de formation seront mise à la disposition des groupements de femmes durant une année pour veiller au suivi et au bon usage des équipements », souligne-t-on du côté du môle 10.
Forte implication de l’artisanat local dans la production
Si la jonction entre les Pme et les Pmi n’est plus une réalité à démontrer dans la mise en œuvre du Pudc, la confection des équipements post-récolte a eu ce mérite d’assurer aussi l’implication des artisans locaux dans la chaîne de production. Dans toutes les entreprises visitées, hier, en compagnie du directeur national du Pudc, on a pu constater la présence de jeunes artisans dans les différents ateliers de fabrication. Ils sont venus des différentes zones cibles du programme.
De la Sismar où ils s’activent dans l’assemblage du matériel au Pdi du môle 10, les jeunes artisans se sont réjouis du renforcement de capacités dont ils bénéficient grâce à cette démarche imprimée à la mise en œuvre du volet équipements post-récolte du Pudc. Venu de son Thiès natal pour officier au Pôle de développement industriel (Pdi), Habib Sané améliore ses connaissances en soudage et chaudière depuis 2 mois.
« C’est un aspect positif qui nous permettra d’assurer le transfert de compétences », a déclaré Serigne Mody Touré du Pdi.
«Il ajoute que des modules de formation ont été créés pour prendre en compte l’ensemble des préoccupations du Pudc en termes de formation et de fabrication de machine. En contrat d’essai pour la plupart, ces jeunes artisans bénéficieront d’une qualification au terme de leur séjour dans les différents unités industrielles retenues par le Pudc pour ce programme de fabrication d’équipements post-récolte.