PSG: et maintenant, que vont-ils faire?
Leur performance est historique, leurs célébrations très mesurées: pour les Parisiens, champions de France express, cette quatrième couronne consécutive n'est qu'une étape cette saison, alors qu'ils sont encore en lice dans trois Coupes, dont la Ligue des champions.
- Deuxième quadruplé national? -
C'est la malédiction des grands champions, dont l'entraîneur parisien Laurent Blanc se plaint depuis le début de la saison: ils banalisent l'extraordinaire, et les attentes et objectifs ne cessent de s'élever à mesure qu'ils brillent.
Ainsi de ce titre de champion de France. Il n'a fallu que 30 journées aux Parisiens pour le conquérir, dans un Championnat où ils ont absolument tout écrasé. Troyes, balayé 9-0, en est le dernier exemple en date. Paris a marqué 30 buts de plus que la 2e meilleure attaque, Lyon, en a encaissé 9 de moins que la 2e meilleure défense, Lille. Les deux meilleurs buteurs (Ibrahimovic, 27 buts, et Cavani, 14 buts) et les deux meilleurs passeurs (Ibrahimovic et Di Maria, 11 passes chacun) sont parisiens.
C'est monstrueux à l'échelle de la Ligue 1. Et pourtant, Laurent Blanc a réagi très calmement: "Tout le monde a essayé de faire une excellente saison et le résultat est encourageant et satisfaisant, mais notre saison n'est pas finie. Il va falloir se remettre en mode compétition parce qu'il y a des échéances importantes au mois d'avril et, je l'espère, au mois de mai."
Les Parisiens ont déjà réalisé un exceptionnel quadruplé national la saison dernière, en remportant successivement le Trophée des Champions, la Coupe de la Ligue, la Ligue 1 et la Coupe de France. Même s'ils sont toujours en lice pour en réussir un deuxième consécutif, puisqu'ils disputeront la finale de la Coupe de la Ligue le 23 avril contre Lille, quatre jours après une demi-finale de Coupe de France à Lorient, ils peuvent encore "rêver plus grand", comme le répète la communication du PSG.
- Paname, c'est la 'Champions League'? -
La Ligue des Champions, la quête ultime. Dès novembre, le capitaine du PSG Thiago Silva avait affiché la couleur: "si on continue comme ça en Ligue 1, on aura la possibilité de reposer du monde après Noël pour pouvoir se concentrer sur la Ligue des Champions."
C'est désormais chose faite et le PSG va devoir s'attacher à réussir ce qui le fuit depuis trois saisons déjà: une qualification en demi-finales de C1. Après sa double victoire contre Chelsea (2-1, 2-1) en huitième, il peut estimer avoir franchi un cap dans la façon de jouer par rapport aux précédentes saisons, notamment grâce à l'arrivée l'été dernier du magicien argentin Angel Di Maria.
Mais il faut désormais convertir cette domination sur la pelouse en résultats, en franchissant l'obstacle des quarts. La réalisation de cet objectif dépendra en partie du tirage au sort vendredi, au siège de l'UEFA, à Nyon, en Suisse. Les Parisiens espèrent sans doute éviter l'injouable Barcelone, qui les avait écartés à ce stade de la compétition la saison dernière, voire le Real Madrid ou le Bayern Munich, si ce dernier se qualifie mercredi contre la Juventus Turin.
En revanche, Wolfsburg, Benfica, voire l'Atletico Madrid, s'il élimine le PSV Eindhoven mardi, font moins figure d'épouvantails. Les Parisiens devront de toute façon s'imposer face à de grandes puissances du foot s'ils veulent donner raison au rappeur MHD (37 millions de vue sur YouTube), dont Adrien Rabiot mime les pas de danse en guise de célébration de but, quand il chante que "Paname, c'est la Champions League".