FC Barcelone: Luis Enrique tient bon la barre
Son FC Barcelone vogue de record en record mais Luis Enrique ne dévie pas de son cap: l'entraîneur barcelonais sait naviguer entre les egos, les esclandres et les éloges, tenant fermement la barre avant d'affronter Arsenal mercredi en 8e retour de Ligue des champions (19h45 GMT).
-Avec lui, l'équipage tourne-
Adepte de la rotation des cadres, Luis Enrique s'est félicité samedi de recevoir les Gunners au Camp Nou (victoire 2-0 à l'aller) avec un effectif quasiment au complet et "dans des conditions optimales" avant l'ultime ligne droite de la saison.
Faire tourner l'équipe est sa marque de fabrique mais cela a parfois déplu dans un vestiaire où les stars abondent, à l'image de l'épatant trio offensif "MSN" (Messi-Suárez-Neymar).
En janvier 2015, Luis Enrique avait osé reléguer Lionel Messi sur le banc des remplaçants, plongeant le club blaugrana dans la tourmente. Le technicien asturien a néanmoins laissé passer l'orage et Messi, bientôt réconcilié avec son entraîneur, a conduit le Barça à un triplé Liga-Coupe-Ligue des champions au printemps 2015.
Un an plus tard, les rotations sont toujours en vigueur et nul, si ce n'est peut-être l'indispensable Messi, n'est épargné. Ainsi Luis Suárez a-t-il suivi depuis le banc des remplaçants la large victoire samedi contre Getafe (6-0), ratant l'opportunité de reprendre la tête du classement des buteurs de Liga.
"Je peux me tromper, ou non, mais nous ne prenons jamais de risque", a résumé Luis Enrique, assurant que la cohabitation avec son groupe était "parfaite" et le quotidien "très facile" à gérer.
Le technicien a aussi pour habitude de maintenir son vestiaire sous pression en annonçant le plus tard possible le groupe convoqué, souvent le jour du match. "J'aime que les joueurs gardent cette incertitude", a-t-il résumé.
-Ferme dans la tempête-
Depuis sa prise de fonction à l'été 2014, Luis Enrique Martinez (45 ans) a connu nombre de soubresauts et de polémiques extrasportives, en particulier les démêlés judiciaires autour du transfert controversé de Neymar ou bien les problèmes fiscaux de Messi.
Mais il est parvenu la plupart du temps à isoler ses joueurs de la tempête médiatique.
"Pendant les turbulences, il faut s'accrocher à son fauteuil, comme en avion, et rester tranquille parce que cela passe toujours", a résumé un jour le technicien blaugrana.
Et il sait s'en tirer d'une pirouette devant la presse espagnole, toujours friande de polémiques.
Comme lorsqu'il a feint effrontément une extinction de voix pour esquiver une énième question sur l'avenir de Neymar. Ou lorsqu'il manie l'ironie pour répondre aux journalistes: "Je ne lis jamais les critiques, c'est une recommandation de mon médecin."
-Soucieux de garder le cap-
Conscient que "les flatteries affaiblissent", Luis Enrique ne perd pas de vue sa destination: parvenir à reproduire le triplé de 2015 et à devenir la première équipe depuis l'AC Milan en 1989 et 1990 à conserver son titre de champion d'Europe.
Alors que son Barça est invaincu depuis cinq mois et 37 matches toutes compétition confondues, l'entraîneur a reconnu qu'il dirigeait une "équipe unique". Mais il ne cesse de rappeler que cette série inédite en Espagne ne sert à rien si aucun trophée n'est au bout.
Un record ? "Cela ne me dit rien du tout. Remporter des titres, en revanche, cela me parlera, ce sera quelque chose dont on pourra se souvenir, sinon cela ne sert à rien", a-t-il prévenu.
Peu lui importe donc que Barcelone puisse enchaîner contre Arsenal mercredi sa dixième victoire de rang à domicile en C1, record du club, ou que l'équipe catalane vise une neuvième qualification consécutive pour les quarts de finale.
Non, l'essentiel pour Luis Enrique reste de garder le cap et de conduire le Barça à bon port.