Benzema entendu dans une enquête pour blanchiment, sans être mis en cause
Le footballeur français Karim Benzema, déjà aux prises avec l'affaire du chantage à la sex-tape, a également été entendu dans une enquête pour blanchiment visant une société dont il est actionnaire, a-t-on appris jeudi de source judiciaire, confirmant une information de Libération.
Cette audition libre par les enquêteurs du Service national des douanes judiciaires (SNDJ) a eu lieu dans une information judiciaire ouverte en septembre pour blanchiment en bande organisée, confiée au juge financier Renaud van Ruymbeke, a précisé la source.
"A ce stade, aucune mise en cause de Karim Benzema n'est envisagée", a affirmé la source judiciaire à l'AFP. Les avocats du joueur, contactés, n'ont pas donné suite dans l'immédiat.
Les investigations portent notamment sur les conditions dans lesquelles une société dont est actionnaire l'attaquant vedette du Real Madrid, BH Event's, a acheté un fonds de commerce dans le VIIIe arrondissement de Paris, pour y construire un restaurant. Libération précise que "le footballeur a délégué tout pouvoir à son associé dans la société (...) tout en se portant caution à hauteur de 2,5 millions d'euros pour la vente".
Les enquêteurs se demandent si l'achat et la construction du restaurant n'ont pas servi à blanchir des fonds, pour partie issus du trafic de stupéfiants, a expliqué une source proche de l'enquête à l'AFP.
Selon Libération, le fonds de commerce a ensuite été revendu "avec une perte sèche de deux millions d'euros".
L'enquête a pour origine une autre procédure judiciaire sur un trafic de stupéfiants. Dans ce dossier, confié également au SNDJ, les écoutes téléphoniques ont justifié l'ouverture de l'enquête dans laquelle a été entendu Karim Benzema.
L'attaquant de l'équipe de France est déjà menacé de ne pas participer à l'Euro-2016 à cause de l'affaire de chantage à la sex-tape à l'encontre de son coéquipier Mathieu Valbuena. Si son contrôle judiciaire lui interdisant de le rencontrer a été levé vendredi, sa sélection continue de faire débat. Cette semaine, le ministre des Sports Patrick Kanner et le Premier ministre Manuel Valls ont estimé que les conditions n'étaient pas réunies pour qu'il revienne chez les Bleus.
Le joueur est mis en examen pour "complicité de tentative de chantage" et "participation à une association de malfaiteurs".