"JE RÉPONDRAI…"
Nafi Ngom Keïta, ex-présidente de l'Office national de lutte contre la corruption (OFNAC) promet d'apporter des réponses à la "campagne de dénigrement" dont elle est l'objet
Dakar, 5 août (APS) – L'ex-présidente de l'Office national de lutte contre la corruption (OFNAC), Nafi Ngom Keïta, a promis vendredi d'apporter des réponses à la "campagne de dénigrement" dont elle est l'objet.
"Pour ce qui est de la campagne de dénigrement dont je fais l'objet, campagne qui frise le ridicule, j'apporterai, dans les jours à venir, les réponses qui siéent", a dit Mme Ngom qui a passé le témoin à la magistrate Seynabou Ndiaye Diakhaté.
Evoquant des "convictions personnelles" et sa qualité d'inspectrice générale d'Etat de classe exceptionnelle, l'ex-présidente de l'OFNAC a assuré qu'elle continuera d'inscrire son action dans "l'intégrité, la transparence et l'exemplarité aussi longtemps" qu'elle vivra.
Auparavant, Nafy Ngom Keïta a souligné que le recours qu'elle a introduit devant la Cour suprême ne vise ni son successeur ni le chef de l'Etat mais l'acte "illégal" qui a mis fin à ses fonctions.
"Ce recours ne vise nullement la personne du président de la République mais bien l'acte illégal qu'il a pris. Il ne vise pas non plus ma remplaçante", a précise Mme Ngm au cours de la cérémonie de passation de service avec Seynabou Ndiaye Diakhaté.
Pour elle, "il serait paradoxal que l'OFNAC, qui est devenu un espace de libre expression des frustrations nées de la corruption et des divers formes d'injustices, subisse, à travers ma personne, une injustice aussi grave sans la dénoncer par les moyens appropriés".
Selon elle, "quelle que soit l'issue de ce recours, le Sénégal en sortira gagnant, car le droit administratif et la jurisprudence administrative n'en seront que mieux renforcés".
Nafi Ngom a indiqué que sa mission à l'OFNAC, "de sa mise en place à la publication du rapport, a été une aventure exceptionnelle".
"Cette expérience qui nous a mené aux contacts des populations et qui nous a valu leur confiance me renforce dans ma certitude que le combat contre toutes les formes de délinquances économiques et financières ne fait que commencer ", a-t-elle assuré.
Elle a ajouté : "Mon combat, notre combat, qui est le combat de tout un peuple, est une question de responsabilité pour la postériorité. Un combat de principes et de sauvegarde de la société démocratique qui dépasse les contours de la démocratie institutionnelle".
"C'est précisément la principale raison de mon recours à la Cour suprême en vue de l'annulation du décret mettant illégalement un terme au mandat de la présidente de l'OFNAC", a-t-elle poursuivi.