VIDEOVITOL, ADDAX & ORYX ET TRAFIGURA SE PAIENT LA SANTÉ !
Carburants toxiques en Afrique
Ouestafnews – Des entreprises suisses, actives dans le négoce des produits pétroliers inondent de « carburants toxiques » le continent africain, et plus particulièrement l’Afrique de l’ouest, selon un rapport publié ce jeudi 15 septembre 2016 par l’ONG Public Eye (basée en Suisse).
Ce texte titré « Dirty Diesel », « révèle comment les négociants suisses en matières premières profitent des faibles standards en Afrique pour produire, livrer et vendre des carburants à haute teneur en soufre, interdits en Europe », expliquent les auteurs.
A travers des échantillons prélevés dans huit pays, les enquêteurs de Public Eye ont abouti à des résultats « choquants ».
« Les carburants analysés présentent jusqu’à 378 fois plus de soufre que la teneur autorisée en Europe ». Pis encore il y a la présence d’autres « substances très nocives, comme le benzène et les hydrocarbures aromatiques polycycliques, à des niveaux également interdits par les normes européennes ».
L’Afrique de l’ouest, principal point d’impact
En Afrique de l’Ouest, ces négociants suisses nommément cités par Public Eye : Vitol, Addax & Oryx et Trafigura (qui à bord du bateau panaméen nommé Proko Koala, a déversé les déchets toxiques à Abidjan en 2006, ayant fait 17 morts) profitent de la « faiblesse des standards pour vendre des carburants de mauvaise qualité et réaliser des profits au détriment de la santé de la population africaine ».
Ces entreprises non seulement vendent du diesel et de l’essence toxiques mais surtout ils les fabriquent à dessein, en mélangeant divers produits pétroliers semi-finis à d’autres substances pétrochimiques afin de créer ce que l’industrie appelle « la qualité africaine », selon les enquêteurs de Public Eye qui déplorent le fait les nombreux pays d’Afrique de l’Ouest, qui exportent vers l’Europe du pétrole brut d’excellente qualité, reçoivent ainsi en retour des carburants toxiques.
En réaction aux allégations de Public Eye, Vitol et Trafigura, citées par la BBC, qualifient le rapport de « mal conçu » et rétorquent que leurs activités de détaillants se fait dans le cadre de la législation en vigueur dans les pays concernés.
Un fort impact sanitaire
Selon les données de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) des villes ouest africaines comme Dakar et Accra sont largement touchées par la pollution de l’air, qui est à la base de 800.000 décès prématurés sur le continent africain, selon des chiffres du Programme des Nations-Unies pour l’Environnement (Pnue), consultés par Ouestafnews.
Citant des chiffres de l’International Council on Clean Transportation (ICCT), Public Eye indique que « la pollution de l’air liée au trafic routier causera, en 2030, trois fois plus de décès prématurés en Afrique qu’en Europe, aux Etats-Unis et au Japon réunis ».
« Afin d’arrêter cette bombe à retardement, les gouvernements africains doivent adopter des standards plus stricts et les négociants suisses ont quant à eux le devoir de respecter les droits humains dans tous les pays où ils opèrent, comme l’exigent les Principes directeurs de l’ONU relatifs aux entreprises et aux droits de l’homme, adoptés en 2011 » recommande l’ONG basée en Suisse dans son rapport.