POUR UNE DOUANE ''ZÉRO PAPIER'' ET DES ''COÛTS AMOINDRIS''
FORUM SUR LES TECHNOLOGIES DE L'INFORMATION ET DE LA COMMUNICATION
Les administrations douanières ont lancé hier le forum sur les technologies de l'information et de la communication prévu en janvier 2014. Ce, pour permettre à la douane d’accroître ses moyens d'actions et de moderniser ses méthodes de travail.
Le commerce international connaît une évolution spectaculaire, tant du point de vue de la rapidité des transactions qu'en ce qui concerne la valeur des biens et services échangés. Il s'y ajoute que les opérateurs économiques sont devenus de plus en plus exigeants et ne tolèrent plus les pertes de temps constatées auparavant dans les services.
Face à une telle situation, les administrations douanières chargées du contrôle et de la régularité des opérations commerciales ont décidé d'organiser en janvier 2014 un forum sur les technologies de l'information et de la communication. Afin de permettre à l'administration des douanes d’accroître ses moyens d'actions et de moderniser ses méthodes de travail, en vue de répondre efficacement aux exigences nouvelles de célérité et de transparence des opérations du commerce international.
Selon le coordonnateur du forum Elimane Saliou Gning, ils sont conscients du fait que seul le recours à la technologie peut permettre à l'administration des douanes et aux différents acteurs qui gravitent autour de la chaîne logistique de concilier les deux impératifs de facilitation et de sécurisation des échanges qu'ils ont entrepris avec leurs différents partenaires.
''L'essor des technologies de l'information et de la communication a engendré de profondes mutations dans les méthodes de gestion de l'information. L'automatisation des procédures de gestion de l'information, devenue un facteur incontournable de gain de temps et d'efficacité, pose un défi réel aux décideurs. Il apparaît donc la nécessité de moderniser toute la chaîne de traitement de l'information pour une meilleure rentabilité'', a dit M. Gning.
Il estime que l'administration des douanes a besoin de transformations assez importantes qui font appel à une accélération. De ce fait, seule la technologie peut leur permettre d'y accéder. ''Nous sommes passés à une phase plus avancée. Actuellement nous parlons de dématérialisation des documents et cette dématérialisation devrait nous mener vers une douane zéro papier. Le but de tout cela, c'est d'en arriver à une réduction des coûts, puisqu'il y aura une réduction des délais d'immobilisation de marchandises au niveau du dédouanement, nous contribuons à la recherche de la compétitivité de nos entreprises'', a-t-il expliqué.
Le budget de l'administration inférieur aux recettes journalières
Par ailleurs, Sidy Touré du SATS (Syndicat des Auxiliaires de Transport du Sénégal) a déploré le déficit de moyens auquel est confrontée l'administration douanière. Selon lui, l'administration des douanes a des ambitions importantes sur le plan du commerce international. Mais ces ambitions sont en général limitées par le manque de moyens.
''Nous trouvons anormal que l'administration des douanes qui récolte journalièrement entre 1,5 milliard de recettes ne puisse pas bénéficier d'un budget annuel d'un milliard. On ne peut pas avoir des recettes de plus d'un milliard et avoir un budget de moins d'un milliard. Il serait bon que les autorités aient la volonté de lui octroyer au moins une journée de recettes'', a plaidé M. Touré.
L'administration des douanes fait partie des premières administrations du Sénégal. À ce titre, elle devrait être à mesure de réaliser ses organisations (forums et autres) sans faire appel au privé. ''Elle devrait pouvoir étendre son système à travers tous les pays. C'est le maillage complet'', a souligné Sidy Touré.
Pour rappel, l'informatique douanière au Sénégal a été marquée par quelques étapes. C'est en 1990 que les douanes sénégalaises ont mis en production la première version du système GAÏNDE. En 2005, le projet GAINDE 2010 a vu le jour. L'année 2010 a vu la consolidation et la prise en main par l'équipe de la douane du système qui a démarré le projet de dématérialisation des procédures du commerce extérieur. C'est la troisième version de GAÏNDE dénommée GAÏNDE intégral. Un module ORBUS logistique dématérialisé a été intégré pour la collecte des documents d’enlèvement des marchandises.