Mondial-2018: tout change, rien ne change pour Italie-Espagne lors des éliminatoires
Trois mois après s'être affrontés en 8e de finale de l'Euro, l'Italie et l'Espagne se retrouvent jeudi à Turin pour un choc crucial sur la route du Mondial-2018, les deux équipes étant les grandes favorites d'un groupe G par ailleurs peu relevé avec l'Albanie, la Macédoine, Israël et le Liechtenstein..
Et si la Nazionale et la Roja ont changé de sélectionneur depuis l'été et la victoire italienne au Stade de France (2-0), tout n'a pas pour autant été bouleversé chez ces deux géants du football européen.
. Tout change...
Côté espagnol, Vicente del Bosque, architecte des succès au Mondial-2010 et à l'Euro-2012 a passé la main au "jeune" Julen Lopetegui (50 ans), qui s'est attaché à faire souffler un vent nouveau sur la "Roja".
Exit donc l'emblématique gardien et capitaine Casillas, l'attaquant Pedro ou le milieu offensif Fabregas, pas rappelés par le nouveau technicien.
Ces choix forts ont été récompensés lors des deux premiers matches de l'ère Lopetegui: probante victoire 2-0 en amical contre la Belgique puis promenade de santé devant le Liechtenstein (8-0) lors de la première journée des qualifications pour le Mondial-2018.
"Lopetegui est un entraîneur très bien préparé, jeune, avec des idées nouvelles. Il est arrivé avec beaucoup d'enthousiasme et cela se ressent parmi les joueurs", a estimé lundi Xavi, l'ancien meneur de jeu des champions du monde 2010. "Ils ont retrouvé cette joie qui manquait lors de précédents matches."
Et après les échecs de 2014 et 2016, il est l'heure pour la génération montante de prendre les commandes du jeu: Thiago Alcantara, Koke ou Saul postulent à une place au milieu et doivent rendre à la "Roja" tout son brio.
L'Italie aussi a tourné une page avec le départ d'Antonio Conte, remplacé par Giampiero Ventura, technicien à la fois expérimenté - il a 68 ans et entraîne depuis 40 ans - et néophyte au plus haut niveau puisqu'il n'a jamais disputé un match de Ligue des Champions.
Le réservoir italien étant assez limité, Ventura n'a pas bouleversé le groupe sur lequel s'appuyait Conte, seul Thiago Motta ayant disparu, probablement définitivement.
Mais il a lui aussi ouvert la porte à quelques jeunes prometteurs, qui sont aussi là pour préparer l'avenir: le gardien Donnarumma, le défenseur central Romagnoli, qui devrait être titulaire jeudi, ou l'avant-centre Belotti.
Pour ses débuts, Ventura a perdu en amical face à la France (3-1), mais a trois jours plus tard lancé les éliminatoires sur de bonnes bases avec un succès 3-1 en Israël.
. Rien ne change...
Les jeunes poussent, mais certains cadres espagnols sont toujours là et bien là. Le retour du maître à jouer Iniesta (32 ans), forfait lors du précédent rassemblement, est ainsi une "excellente nouvelle" selon Lopetegui. De même que la réussite de l'autre magicien espagnol, David Silva, auteur de quatre buts sur ses deux dernières sélections.
Pour accompagner ces deux créateurs, l'Hispano-Brésilien Diego Costa (6 buts cette saison avec Chelsea) part lui favori devant Morata qui, à 23 ans, attend encore son heure.
Le projet de jeu non plus n'a pas fondamentalement évolué. Car si les temps ont changé, le sacro-saint "toque", jeu de passes courtes et au sol, reste l'horizon indépassable de la nouvelle Espagne.
Le constat est le même pour les Italiens. Le 3-5-2 imaginé par Conte reste valable avec Ventura, qui bâtit lui aussi sur le socle défensif de la Juventus: Buffon, Barzagli, Bonucci et Chiellini (forfait jeudi).
Le duo d'attaque de l'Euro, Pellè-Eder, garde aussi les faveurs du nouveau sélectionneur, même si derrière eux, Belotti et Immobile se sont rapprochés.
Mais pour l'Italie, la vraie évolution viendra quand Verratti prendra définitivement les clés de l'équipe. Et ça ne devrait pas être jeudi, le Parisien devant a priori débuter sur le banc.