La grande reine ghanéenne des Ashantis s'éteint à l'âge de 111 ans
Accra, 17 nov 2016 (AFP) - La reine du royaume Ashanti, Nana Afia Kobi Serwaa Ampem II, autorité traditionnelle très importante au Ghana, est décédée à l'âge de 111 ans après avoir régné pendant 39 ans, a confirmé jeudi soir le palais.
"C'est avec une immense tristesse (que nous annonçons) le décès de l'Eternelle, Nana Afia Kobi Serwaa Ampem II", explique Kofi Badu, porte-parole du royaume, dans un communiqué publié jeudi, alors que des rumeurs sur ce décès avaient fuitées dès mardi dans la presse locale.
La reine mère est décédée "en paix, dans son sommeil" lundi 14 novembre, selon cette même source. Une semaine de célébrations aura lieu à partir du 24 novembre, et "selon la tradition ashanti, une interdiction de célébrer tout enterrement et de faire du bruit est en vigueur dans tout le royaume (toute la portion à l'est du pays), jusqu'à l'enterrement de la Asantehemaa".
La Asantehemaa (reine mère) avait autorité sur 36 conseillers traditionnels dans le centre de ce pays d'Afrique de l'Ouest.
Dans le royaume ashanti, dont la création remonte au XVIIIème siècle, le lignage royal doit se faire au sein de la famille de la reine mère et c'est elle qui a nommé son fils Otumfuo Osei Tutu II sur le trône pour remplacer le Asantehene, le roi, dès 1999. Il existe plus de 10.000 "reines mères", plus ou moins influentes à travers le pays, ainsi que les femmes cheffes traditionnelles sont désignées au Ghana.
C'est à elles que revient le pouvoir de nommer ou de révoquer les leaders communautaires. La reine des Ashantis était la plus importante figure traditionnelle du pays, et ses funérailles seront un événement majeur au Ghana.
Aucune date ne sera toutefois annoncée pour la célébration, tant qu'une autre reine n'est pas désignée par un conseil de sages et de chefs traditionnels pour reprendre le trône.
Au Ghana, comme dans plusieurs pays d'Afrique subsaharienne, le rôle des chefs traditionnels est inscrit dans la Constitution et bien que leur fonction ne soit qu'honorifique, leur autorité morale et leur influence sur la vie du pays reste particulièrement importante.