Les Assises nationales de l’Education et de la Formation ont baissé les rideaux samedi dernier après trois jours de réflexions (28, 29 et 30 août) assortis de recommandations. Le président du Comité national de pilotage, Abdou Salam Sall, tire le bilan dans cet entretien qu’il nous a accordés hier, lundi au siège des Assises.
L’ancien recteur de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar revient ici sur les 10 axes qui fondent les orientations d’une école sénégalaise refondée. Non sans avoir soulevé la question du pacte de stabilité dont les syndicats d’enseignants ont émis des réserves. Il a par ailleurs aussi soutenu que la masse salariale du ministère de l’Education nationale (Men) rémunère un personnel sous qualifié.
M. le président du Comité de pilotage des Assises, nous voilà au terme des Assises assorties de recommandions pour une refondation de l’école sénégalaise. Quel regard portez-vous sur les différentes recommandations ?
Nous sortons des Assises avec un plan consensuel qui fixe des orientations générales, mais aussi opérationnalise certaines orientations. Le gouvernement a tous les atouts pour convoquer rapidement le conseil présidentiel. On peut retenir dix axes.
Les Assises veulent donner au système éducatif sénégalais un haut statut social. Ce qui veut dire, dans la société chaque jour on parle de l’éducation. Ce n’est plus un évènement. On doit en parler chaque jour. C’est la raison pour laquelle on a donné une clé usb contenant l’ensemble des éléments des Assises aux 350 délégués pour leur permettre de parler de l’Education en sachant, un connaisseur. Le moment est venu aussi d’outiller davantage la presse qui est l’interface avec la société pour une plus grande diffusion du rôle et de la place de l’éducation. En somme, il s’agit de créer une tension permanente sur l’intelligence.
Deuxièmement, il faut qu’on améliore les valeurs de la société en passant par l’école. On veut faire mettre au fronton de tous les établissements trois valeurs : le respect, la foi et la créativité. On engage l’enseignant à apprendre aux élèves à apprendre. C’est-à-dire à rendre les élèves autonomes dans leur apprentissage : la condition de base est, entre autres, la généralisation de l’accès à l’internet avec les outils informatiques. Mais aussi d’apprendre aux élèves à entreprendre. Celui qui entreprend n’à rien avoir avec celui qui essaie de se placer. Il urge de créer cette culture.
Le troisième axe est la gouvernance transformationnelle. Il s’agit d’une gouvernance partenariale où la communauté est au cœur du processus. Nous poussons pour que l’acte 3 de la Décentralisation engendre une plus grande responsabilisation de la communauté, notamment les anciens élèves dont l’ apport peut être décisif dans la transformation.
Nous avons formulé quatrièmement des recommandations sur le financement pour d’abord mobiliser davantage les ressources pour l’éducation à partir de fonds public, privés, des partenaires, mais aussi de l’environnement bancaire, notamment de créer une banque éducative et la banque de solidarité islamique du Sénégal. Une fois les ressources mobilisées, on a proposé une méthodologie pour l’optimisation des ressources par des conférences budgétaires ascendantes. Il faut aussi que tout le monde rende compte.
La réédition des comptes est un principe qui concerne tout le monde. Nous avons engagé le gouvernement pour le cinquième aspect : le plan de rattrapage de la petite enfance. Parler de généralisation de la petite enfance, c’est déjà de changer de paradigmes, parce que le préscolaire n’est pas la petite enfance. Le daara du coin est aussi de la petite enfance et prépare les enfants aux apprentissages. Si on arrive à le faire, nous préparons l’enfant à l’ouverture totale grâce à l’accès aux technologies et à l’éducation religieuse.
Le sixième axe consiste à unifier le système éducatif, l’intégrer, c’est-à-dire considérer le daara, l’école classique, le franco-arabe comme un tout avec une possibilité d’entrée différenciée mais de sortie unique. Former un sénégalais imbus de ses valeurs de civilisation.
Le curricula est le septième axe des recommandations. A l’élémentaire, il faut commencer partout par les langues de terroirs, assurer le transit au français et dispenser l’enseignement religieux dans le cadre de l’éducation de base pendant dix ans. Sans oublier d’accorder une attention particulière pour la Science, généraliser l’utilisation des Tic et mettre en bonne place le sport, la santé et la nutrition. Le curriculum doit être dressé en articulation avec le milieu et ouvert au monde.
A la sortie de l’éducation de base de 10 ans, l’axe huit consiste à répartir les fruits entre l’enseignement général et l’enseignement professionnel et technique. Orienter à terme 30 à 40% des élèves dans l’enseignement professionnel et technique. Installer des établissements professionnel et technique qui devront avoir des programmes en articulation avec les atouts différenciés des régions.
Le neuvième axe consiste à héberger toutes les structures d’enseignement dans les universités en confiant 50% des enseignements aux professionnels (inspecteurs, enseignants chevronnés…). Désormais, recrutés à partir du Bac les futurs enseignants et les former pendant 2 ans au moins dans un premier temps et 3 ans au moins dans un second temps.
Le point dix parle des textes normatifs. Le premier texte est le code de déontologie de l’enseignant, le serment et le pacte de stabilité. Si on nous juge par ces trois textes normatifs, les Assises ont mis le Sénégal à un niveau de standard élevé. Les dix points que j’ai relevés engendrent les paramètres que partagent tous les systèmes éducatifs efficients.
Les syndicats d’enseignants ont émis des réserves sur le pacte de stabilité. Ces réserves ne peuvent-elles pas plomber l’attente sur les recommandations ?
Les syndicats d’enseignants ont été impliqués dans la conception du pacte de stabilité. Si on a un code de déontologie et un pacte aussi fouillés, c‘est parce qu’il y avait des syndicalistes chevronnés dans les commissions. La question qui se pose est qu’il faut que le gouvernement donne les garanties pour qu’il ait un pacte. Un pacte veut dire que je m’engage à garantir la stabilité si vous aussi, vous respectez vos engagements. Un pacte ne veut pas dire qu’il n’y a pas de perturbations. S’il y a rupture de dialogue, il y’a perturbation. Un pacte fait le lit du dialogue. C’est pour cela que nous n’avons pas travailler pour la signature du pacte lors des Assises. C’est un instrument qui devra suivre. Et le Chef de l’Etat et le gouvernement se sont engagés pour créer les conditions de signature du pacte. Il y’a des syndicats qui peuvent signer le pacte, d’autres peuvent se référer à leur instance et demandent un certain nombre de garanties.
Le problème de la stabilité est la dynamique de transformation du système éducatif et le mouvement qu’on va créer. Il est clair que pour avoir un système éducatif stable et durable, il faut traiter les iniquités qui sont dans la fonction publique. Tout système inéquitable n’est pas durable parce que portant les germes de la perturbation. Les instruments de stabilité consiste à payer l’enseignant régulièrement à temps, lui donner un statut social respectable, un environnement bancaire avec la création de la banque éducative et la Banque islamique de développement, obtenir du crédit avec des taux d’intérêts planchés faibles. Un des objectifs des Assises est de casser la bipolarité entre syndicats et Etat. Toute la communauté s’engage. Il faut qu’on ouvre une autre page de co-construction où chacun se demande sur ce qu’il peut apporter pour faire bouger les choses. C’est à partir de l’école qu’on construit tous les plans émergents ; capter toutes les opportunités qu’offre la position géographique du Sénégal.
Si nous voulons un développement, il faut créer une masse critique de talents dans l’ensemble des domaines pour ouvrir un nouveau paradigme. Chaque cinq an, il faut convoquer l’ensemble des sensibilités du Sénégal pour leur soumettre les résultats d’une évaluation faite au préalable et les vérifier si les orientations sont toujours en articulation avec les objectifs fixés. Rien n’est figé pour une école de la réussite. Tout est dynamique. Il faut respecter les paramètres qui sont entre autres les infrastructures de qualité, un environnement calme, d’apprentissage, un ratio élève et enseignant acceptable, un temps de travail conséquent avec des rythmes appropriés et des enseignants qualifiés. La solution est l’éducation. Nous avons mis entre les mains des sénégalais un outil pour explorer l’éducation à fond.
Parlant du budget du ministère de l’Education nationale, le palme revient au fonctionnement avec une masse salariale de 84%. Comment comptez-vous s’attaquer à ce paradoxe si l’on veut parler de qualité de l’enseignement ?
La masse salariale rémunère un personnel sous qualifié. Nous voulons un personnel qualifié qui sera coûteux. Le Sénégal fait beaucoup d’effort, mais consacre 6% de son PIB à l’Education. La Namibie est à 8% de son Pib. On a suggéré à l’Etat un certain nombre niches à explorer pour renforcer davantage les ressources publiques dédiées à l’éducation. On peut retenir que 26% de l’argent de l’éducation est mobilisé par les familles. C’est le deuxième bailleur, avant les partenaires techniques et financiers. Nous avons dit d’explorer l’environnement bancaire pour aller le plus loin possible.
Conscient des enjeux de l’éducation, quelle doit être la posture des enseignants, des élèves, parents d’élèves et de l’Etat pour booster le secteur de l’éducation?
Un peuple change de cap quand tous les acteurs s’accordent sur la nouvelle polarité. C’est un mouvement d’ensemble et de compréhension des mutations historiques. Tout le monde doit se mobiliser pour pousser à mettre en œuvre les recommandations porteuses de transformations de la société sénégalaise extrêmement enracinée dans ses valeurs culturelles et de foi.
S’exprimant à propos de l’importance du cadre normatif dans le secteur de l’audiovisuel, Me Benoît Muller a indiqué qu’il s’agit d’un moyen qui permet de financer et d’exploiter, commercialement, l’œuvre artistique. Cela, à travers le contrat, la licence d’exploitation ainsi que les contrats de distribution des plateformes.
Selon lui, dans le cadre du cinéma qui nécessite beaucoup de moyens, il est bien de combiner les modèles de financements publics aux mécanismes de marché, lesquels sont rendus possibles grâce aux droits d’auteur.
« Avec la nouvelle technologique numérique, il devient de plus en plus important d’être bien au fait de la loi et des outils pratiques actuels qui existent pour exploiter au mieux une œuvre audiovisuelle sur les différents marchés mondiaux en utilisant les nouvelles plateformes de distribution », a-t-il expliqué, ajoutant que notre pays a les conventions les plus modernes en matière de droits d’auteur.
Par ailleurs, si le Sénégal est l’un des pays qui a le secteur le plus talentueux en Afrique, Benoît Muller soutient qu’il y est difficile, pourtant, de se faire de l’argent avec le cinéma. Ce faisant, il urge de voir dans « quelque mesure l’on peut donner aux professionnels du cinéma des outils pour mieux exploiter ce trésor audiovisuel sénégalais ».
Et pour y arriver, M. Muller souligne la nécessité d’améliorer certaines pratiques contractuelles dans la mise en œuvre de la loi sur le droit d’auteur et la transition de l’analogie vers le numérique.
Il s’agit également de profiter des nouvelles technologies (Tic) en vue de créer un véritable marché de l’audiovisuel permettant aux investisseurs de tirer des bénéfices et, ensuite, de réinvestir dans la production d’autres œuvres.
MACKY SALL PEUT FAIRE COMME WADE
PR ABABACAR GUÈYE SUR LE PROJET DE RÉDUCTION DU MANDAT DU CHEF DE L'ÉTAT
Le président de la République, est obligé de passer par la voie référendaire pour réviser l’article 27 de la Constitution. Toutefois, d’autres pistes s’offrent à Macky Sall même si, juridiquement, il va violer allégrement la loi fondamentale, comme son prédécesseur l’avait fait en 2008. C’est ce que le Professeur de droit public, Babacar Guèye, appelle, le cas échéant une «révision pirate».
Sidy Lamine Niass a jeté un pavé dans la marre, en rappelant dans son éditorial d’hier, que l’ex-président de la République avait allégrement violé la Constitution en 2008, pour modifier l’article 27 sans passer par la voie référendaire, comme l’exige un des alinéas de cette disposition.
Abdoulaye Wade avait usé et abusé de sa majorité mécanique, pour modifier l’article 27 qu’il a fait passer de deux à trois alinéas. Créant ainsi un flou artistique, sujette aujourd’hui encore à interprétation.
La clameur des juristes et des droits de l’hommiste d’alors, n’avait pu arrêter la volonté du pape du Sopi, rappelle le professeur Babacar Guèye que nous avons joint au téléphone hier, lundi 1er septembre.
«Il y a eu un débat à l’époque. J’ai, moi-même, élevé la voix pour dire qu’ils (les libéraux, Ndlr) ont violé la Constitution. Et lorsque le pouvoir viole la constitution, le seul recours possible, c’est d’introduire un recours en inconstitutionnalité devant le Conseil Constitutionnel ». Or, regrette le professeur du droit public, à l’Université Cheikh Anta Diop, «tout le monde n’a pas la possibilité, au Sénégal, d’aller devant le Conseil Constitutionnel, dans une procédure de contrôle par voie d’action».
«Cela veut dire, qu’avant promulgation de la loi, seul le président de la République et l’Assemblée Nationale, ont la possibilité de saisir le Conseil constitutionnel pour faire déclarer la loi inconstitutionnelle, et paralyser la loi qui est sur le point d’être adoptée par l’Assemblée nationale», indique-t-il.
«Or, semble se désoler le Pr Guèye, l’Assemblée nationale d’alors, complètement dominée par le Président Wade, n’allait pas le faire».
Quid de la minorité d’alors ? Le professeur Babacar Guèye répond qu’elle «savait à l’avance que le conseil constitutionnel se déclarerait incompétent, s’il était saisi, parce qu’il n’entre pas dans les attributions du conseil constitutionnel de contrôler la constitutionnalité d’une loi constitutionnelle».
«C’est pour cela que les participants aux Assises nationales, souligne-t-il, ont voulu réviser les compétences du conseil constitutionnel pour les élargir».
Et d’expliquer, «le conseil constitutionnel peut contrôler la constitutionnalité d’une loi ordinaire, mais pas d’une loi constitutionnelle. Voilà pourquoi, il ne servait à rien d’attaquer cette loi devant le conseil constitutionnel». «C’est pourquoi Sidy Lamine Niass, au fond, a raison, parce que le conseil constitutionnel s’est toujours déclaré incompétent», confie-t-il.
«Vous avez souvent entendu le conseil dire : «Je suis incompétent». C’est pour cette raison-là, puisqu’on lui soumettait des lois constitutionnelles qu’il ne pouvait pas examiner».
MACKY PEUT CLONER WADE
A la question de savoir, si Macky Sall peut, à son tour, ne pas passer par la voie référendaire dans un contexte économique morose, en décidant de violer la constitution pour un acte démocratique consolidant, le juriste estime que c’est possible.
Mais s’empresse-t-il de préciser : «c’est ce que j’appelle, moi, une révision pirate, parce qu’il le ferait, en sachant tacitement qu’il viole la constitution».
«Mais ajoute-t-il, il le fait pour la bonne cause. On pourra le justifier sur le plan politique et éthique, mais sur le plan juridique, ce n’est pas acceptable».
«Cependant, comme moi, les puristes en droit, ne regardaient pas cela d’un bon œil. Mais, le sénégalais lambda, qui a des problèmes pour finir les mois, en sachant qu’il a des parents en brousse, et qui ont du mal à s’en sortir, pourra dire : «cet argent qu’on met dans le référendum, on pourra le mettre dans la campagne».
«Donc, c’est justifié du point de vue politique et éthique parce qu’il le ferait pour la bonne cause, mais du point de vue du respect de l’Etat de droit, ça serait problématique».
INTERPRETATION LITTERALE : WADE OFFRE A MACKY LA SOLUTION
En charcutant l’article 27 de la Constitution, le président Abdoulaye Wade a rajouté une confusion dans laquelle Macky Sall pourrait s’engouffrer pour éviter le poids économique du référendum.
«Sur le plan juridique, il peut s’accrocher à une interprétation littérale», a également confié le Pr Babacar Guèye.
En effet, le juriste fait savoir que l’article 27 comprend désormais 3 alinéas.
L’alinéa 1er stipule que «la durée du mandat du président de la République est de cinq (5) ans».
Le 2e alinéa indique que «le mandat est renouvelable une seule fois».
Et le 3e alinéa dira que «cette disposition ne peut être modifiée que par voie référendaire».
«La préposition «cette» disposition, elle s’adresse au 2e alinéa ou à l’ensemble de l’article ?», s’est interrogé le Pr Guèye.
Et de répondre : «on peut faire une interprétation littérale, en disant que «cette», s’adresse à l’alinéa qui précède immédiatement. Et donc, le 1er alinéa n’est pas concerné. Or, le 1er alinéa, traite de la durée du mandat et, à contrario, on pourrait dire qu’on peut modifier sans passer par le référendum».
Mais, s’est-il là aussi empressé de dire que «c’est une explication que je considèrerais comme «tirée par les cheveux». Ce n’est pas une bonne argumentation sur le plan juridique».
Le Professeur de droit a tenu à souligner que «la première version que nous avons rédigée ne comportait que 2 alinéas, et cette disposition concernait l’ensemble, à la fois la durée et le mandat. Le véritable esprit de cette disposition était d’éviter qu’un président de la République fasse plus de 10 ans à la tête de l’Etat».
LES «DROITS-DE-L'HOMMISTES» ECORCHENT LA CREI
COMPARUTION AU TRIBUNAL DE BIBO BOURGI, SUR UN LIT D'HOPITAL
Bibo Bourgi s'est présenté hier, lundi 1er septembre 2014, au procès de Karim Meissa Wade et co-prévenus, couché sur un lit d'hôpital, avec ses bouteilles de perfusion et sous la supervision du personnel médical. Cette image a soulevé l'ire des organisations de défense des droits de l'homme qui rappellent à la Cour de répression de l'enrichissement illicite (Crei) le caractère sacré et inviolable de la vie humaine, en indiquant que «Les impératifs d'une procédure judiciaire ne valent pas les droits à la vie et la santé»
Sa dispense de comparution expirée, en même temps que les exceptions de nullité, Abdou Khalil Bourgi dit «Bibo» a assisté hier, lundi 1er septembre 2014, au procès de Karim Meissa Wade et co-détenus dont Pape Mamadou Pouye, mais cette fois sur un lit d'hôpital avec ses bouteilles de perfusion et assisté d'un médecin superviseur.
Dans un communiqué conjoint daté d'hier, la Ligue sénégalaise des droits humains (Lsdh), Amnesty internationale section Sénégal (Ai/Sn) et la Rencontre africaine de défense des droits de l'homme (Raddho), soulignent qu'au regard des dispositions pertinentes des Conventions internationales signées et ratifiées par l'Etat du Sénégal et reprises à l'article 07, alinéa 1er de la Constitution de 2001 «la personne humaine est sacrée. Elle est inviolable. L'Etat a l'obligation de la respecter et de la protéger». Ces défenseurs des droits humains insistent en effet sur le fait que «le droit à la santé est également garanti comme corollaire au droit à la vie». Suffisant pour que ces organisations «considèrent par conséquent, qu'au-delà de la personne de Bibo Khalil Bourgi, aussi bien le droit à la vie que le droit à la santé ne sauraient être sacrifiés sous l'autel d'impératifs d'une procédure judiciaire ou d'enjeux quelconques». Mieux, affirment-ils dans le document, «il s'agit d'un combat de principe qui transcende les causes circonstancielles».
Les trois signataires du texte conjoint, à savoir Seydi Gassama (Ai/Sn), Me Assane Dioma Ndiaye (Lsdh) et Aboubacry Mbodj (Raddho), disent avoir été saisis formellement des différents dossiers médicaux concernant Bibo Bourgi. Et, selon eux, le traitement des différents et variés avis des spécialistes consultants ou consultés laisse apparaitre une vulnérabilité certaine en terme de santé de la personne qui induit inéluctablement à une prise en charge médicale urgente en l'état et manifestement incompatible avec les servitudes et rigueurs de toute comparution devant un Tribunal.
Déjà, à l'ouverture du procès le 31 juillet dernier, faisant allusion à Hosni Moubarack, l'ancien président égyptien qui avait comparu sur un lit d'hôpital, le juge avait décerné un mandat d'amener au prévenu. Conséquence, le principal présumé complice dans l'affaire Karim Wade avait débarqué dans la salle d'audience sur une chaise roulante avec deux bouteilles de perfusion et sous le contrôle de médecin et infirmiers. Ce qui avait suscité beaucoup de réactions d'indignation.
LA PROPRIÉTÉ INTELLECTUELLE POUR BOOSTER LE SECTEUR
Dans le cadre du Projet de renforcement et du développement du secteur audiovisuel en Afrique, un séminaire de formation à l’intention des acteurs du cinéma et de l’audiovisuel s’est ou- vert hier à Dakar. Il s’agit, à travers cette rencontre, de revisiter le rôle de la propriété intellectuelle dans le financement, la production et l’exploitation des œuvres audiovisuelles.
Sous l’égide de l’Organisation internationale de la propriété intellectuelle (Ompi) et en partenariat avec l’Organisation internationale de la Francophone (Oif), un séminaire de formation des acteurs du cinéma et l’audiovisuel s’est ouvert depuis hier à Dakar.
L’objectif est de voir comment booster l’audiovisuel africain via la propriété intellectuelle à travers le financement, la production et l’exploitation des œuvres dudit secteur. Le Sénégal, le Burkina Faso et le Kenya sont les 3 pays bénéficiaires de ce projet dont l’ambition est de permettre une meilleure compréhension et utilisation des droits de propriété intellectuelle pour assurer le financement, la distribution ainsi que pour sécuriser la prise de risque des établissements financiers qui investissent dans la production et assurer une remontée des revenus liés au développement des transactions commerciales.
Pour Carole Croella, conseillère principale au secteur de la culture de l’Ompi, l'émergence du secteur de l'audiovisuel présente des opportunités sans précédent de transformations socio-culturelles en Afrique parce que constituant l'un des actifs les plus créatifs de l'économie du savoir.
« Partout, on observe l’émergence de cinématographies dynamiques et prometteuses. Des mutations profondes touchent l'industrie audiovisuelle partout dans le monde », a-t-elle indiqué.
Toutefois, s’empresse de préciser Mme Croella, « un des premiers symptômes de cette évolution est notamment la crise des sources de financement de l'audiovisuel et de la cinématographie qui sont contraints de s'ouvrir à des sources de financement plus diversifiées (...) et qui reposent moins sur l'intervention de fonds publics ».
Aussi, à l’en croire, des changements profonds touchent la valeur des différents droits d'auteur dans ce qu’il convient d’appeler la chaîne des valeurs. Et dans le contexte du Sénégal, le secteur se voit confronté à des enjeux liés notamment à une capacité d’exploitation commerciale limitée des contenus audiovisuels.
Birane Niang, secrétaire général du ministère de la Culture et de la Communication, a estimé que ce projet va constituer une étape importante vers un véritable développement des activités cinématographiques et audiovisuelles.
« Nous attendons de ce programme de renforcement des capacités la mise à la disposition des professionnels, de quelque secteur qu’il puisse être, des outils de travail pertinents. Il est essentiel d’apporter des solutions d’avenir, structurantes et innovantes pour affronter le marché international afin d’avoir une meilleure protection des auteurs », a-t-il relevé, rappelant que dans le contexte du Plan Sénégal émergent, la politique des pouvoirs publics en faveur du cinéma et de l’audiovisuel est claire. Cela, du fait qu’il s’agit, pour des raisons économiques, d’assurer le suivi et le développement d’un secteur d’activités en pleine mutation.
Ce qui, à son avis, passera « inéluctablement » par une réglementation plus adaptée des politiques de financement et de soutien endogène ainsi qu’un partenariat public- privé dynamique.
Toussaint Tiendrebeogo, chargé des politiques de développement des industries culturelles et créatives à l’Oif, a relevé les efforts du gouvernement sénégalais à travers des initiatives comme le Fonds de promotion de l’industrie cinématographique et audiovisuelle (Fopica).
Selon lui, le secteur audiovisuel africain n’a jamais été aussi fort, riche et diversifié que lorsqu’il a pu s’appuyer sur les capacités endogènes mises en place par les autorités nationales.
CRISE MALIENNE: OUVERTURE DU 2E ROUND DE NÉGOCIATIONS A ALGER
Alger, 1 sept 2014 (AFP) - Le deuxième round de négociations entre Bamako et des groupes armés maliens s'est ouvert lundi en fin d'après-midi à Alger avec l'objectif d'amener la paix dans le nord du Mali, toujours instable malgré une intervention militaire internationale lancée en 2013 contre les islamistes.
La première phase des discussions s'était achevée le 24 juillet à Alger par la signature d'une "feuille de route des négociations". Le ministre algérien des Affaires étrangères Ramtane Lamamra dont le pays assure la médiation a précisé, à l'ouverture de cette nouvelle rencontre, qu'il s'agissait d'une phase de négociations "substantielles".
"Nous ne ménagerons aucun effort pour faire de l'étape d'Alger un temps fort dans la quête d'une paix juste et durable au Mali", a-t-il ajouté. De son côté, le ministre malien des Affaires étrangères Abdoulaye Diop a assuré que le gouvernement malien s'engageait à "accepter et à respecter totalement et entièrement dans les meilleurs délais possibles", les accords qui seront adoptés, au terme de ces négociations.
L'enjeu est essentiel pour le Mali, plongé dans une profonde crise politico-militaire depuis l'offensive lancée en janvier 2012 par la rébellion touareg du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA) dans le nord du pays.
Cette crise a été marquée par la prise de contrôle du Nord par des groupes jihadistes alliés à Al-Qaïda, qui y ont évincé le MNLA. Si ces groupes ont été délogés en grande partie par l'intervention militaire internationale lancée en janvier 2013 à l'initiative de la France -l'ex-puissance coloniale- et toujours en cours, le Nord reste secoué par des actions meurtrières.
Avant la rencontre d'Alger, les "faucons" et les "colombes" des groupes armés touareg et arabes se sont retrouvés ces derniers jours à Ouagadougou, au Burkina Faso, pour signer un document.
Ils ont ainsi scellé l'apparente unité de la plupart des mouvements armés du nord du Mali, à l'exception des groupes jihadistes, que Bamako ne considère pas comme des interlocuteurs.
Dans le groupe des "faucons" figurent les hommes du MNLA, du Haut conseil pour l'unité de l'Azawad (HCUA, au sein duquel sont recyclés d'ex-jihadistes) et d'une aile du Mouvement arabe de l'Azawad (MAA), qui avaient défait en mai dernier l'armée malienne à Kidal (nord-est), fief des Touareg, lors d'une brève et violente reprise des hostilités.
Les "colombes" comptent notamment une autre aile du Mouvement arabe de l'Azawad (MAA), la Coalition du peuple de l'Azawad (CPA), qui est une dissidence du MNLA, ainsi qu'une aile des mouvements d'autodéfense "sédentaires" du nord du Mali.
A l'ouverture de la rencontre d'Alger, un des représentant du groupe des "faucons", Mohamed Ag Gharib, a plaidé en faveur d'une "solution définitive" qui puisse empêcher toute "résurgence" du Conflit.
Le président de la coalition du peuple pour l'Azawad (CPA), Ibrahim Mohamed Salah, du groupe des "colombes" a indiqué qu'il fallait "avoir le courage d'accorder le bénéfice du doute à ceux qui sont actuellement au pouvoir" à Bamako.
Alors que l’idée n’est qu’à l’état d’intention dans les hautes sphères du pouvoir, le retour du Sénat divise déjà la classe politique.
“Le pouvoir pense à ressusciter le Sénat’’. C’est le titre appelé à la Une de notre édition d’hier, citant des sources dignes de foi selon lesquelles “un influent courant au sein de la majorité présidentielle travaille à insérer une Chambre haute du Parlement à côté de l’Assemblée nationale’’. Si les partisans du retour du Sénat échafaudent déjà un scénario profiter du vote éventuel d’une nouvelle constitution pour faire passer le projet la classe politique sénégalaise est plutôt partagée sur la question.
Bicaméralisme
Mamadou Faye, député de Rewmi, se dit favorable à la restauration du Sénat qui ne fait que ‘’renforcer la démocratie’’. ‘’Le système des deux chambres me paraît plus pertinent car on aura un double contrôle du Parlement (l’Assemblée nationale et le Sénat réunis). Les deux institutions peuvent avoir une lecture différente sur les projets et propositions de loi.”
Un avis partagé par Modou Diagne Fada, président du groupe parlementaire ‘’Libéraux et démocrates’’, qui rappelle la position de son parti sur la question. “Le Pds a toujours été pour une deuxième chambre. Pour nous, cela renforce la démocratie ; elle permet aussi aux textes de loi de comporter moins d’erreur dans la mesure où ces textes sont soumis à deux institutions différentes’’, argumente le président du Conseil départemental de Darou Mousty qui égratigne au passage les ‘’raisons politiques’’ ayant présidé à la suppression du Sénat par Macky Sall. “Il a voulu affaiblir le Pds en ôtant le pain de la bouche de certains responsables’’.
“Budgétivore et inutile”
A contrario, imam Mbaye Niang, vice-président de l’Assemblée nationale, s’oppose à toute idée d’un retour du Sénat. Réaffirmant sa position en tant que ‘’partisan des assises nationales’’, le leader du Mouvement de la réforme pour le développement social (MRDS) est d’avis que le Sénégal, “pays pauvre”, peut se passer de cette institution ‘’budgétivore’’. ‘’Nous n’avons pas les moyens d’entretenir une institution de plus. Notre démocratie est bien tenue. Et cette question, les assises nationales l’ont réglée.’’
Dans cette lancée, Mously Diakhaté ancienne responsable de l’Alliance Jëf-Jël, recadre le débat. “Je ne suis pas au courant d’une telle information, mais tout le monde sait que j’ai voté pour la dissolution du Sénat. Je suis contre un Sénat dont 65% de ses membres sont nommés par le président de la République et les 35% élus’’, explique la députée membre de la majorité. Une ‘’aberration’’ institutionnelle pourtant instaurée par le régime libéral que Modou Diagne Fada souhaite corriger si le Sénat devait revenir.
“Pas au courant !”
Quant à son homologue Moustapha Diakhaté, il se veut prudent sur la question du Sénat. ‘’Compte tenu des rencontres que j’ai avec le président de la République, je ne suis pas au courant d’une telle information’’, dit le président du groupe parlementaire Benno Bokk Yaakaar. Pour lui, la seule institution de Macky Sall en vue, c’est le Haut conseil des collectivités locales (HCCL) qui ‘’poursuivra la territorialisation des politiques publiques’’.
Autrement dit, ‘’le Sénat n’a jamais figuré dans le programme Yoonu Yokkute’’, affirme-t-il. Dans ledit programme, il est clairement mentionné dans sa rubrique ‘’Réforme des institutions’’, ceci : ‘’Référendum pour intégrer les révisions constitutionnelles ainsi que du maintien ou de la suppression du Sénat lors des prochaines législatives’’.
Toutefois, le rapport de la Commission nationale de réforme des institutions (CNRI) ne donne aucun choix à un retour en arrière. Le président Amadou Makhtar Mbow et Cie, qui jugent aux aussi le Sénat ‘’budgétivore’’, ont clairement recommandé sa suppression. Rappelons que le président Macky Sall, dès son élection, avait voulu maintenir le Sénat avant de revenir sur sa décision à la suite des inondations qui ont eu lieu en août 2012.
EBOLA: LA COTE D'IVOIRE OUVRE DES COULOIRS HUMANITAIRES AVEC LA GUINÉE ET LE LIBERIA
Abidjan, 1 sept 2014 (AFP) - La Côte d'Ivoire, non encore touchée par Ebola, a annoncé lundi soir l'ouverture de couloirs humanitaires avec la Guinée et le Liberia, tout en maintenant ses frontières fermées avec ces deux pays fortement touchés par l'épidémie.
"Le Conseil national de sécurité décide du maintien de la fermeture (de ses) frontières" avec le Liberia et la Guinée ainsi que "l'ouverture de couloirs humanitaires, économiques et sanitaires en direction" de ces pays "dans le respect des décisions de l'Organisation mondiale de la santé" (OMS), a indiqué un communiqué lu à la télévision publique.
Le 22 août, Abidjan avait décidé de la fermeture officielle de ses frontières terrestres avec le Liberia et la Guinée "face à l'apparition de nouveaux foyers et la réactivation d'anciens foyers" de la fièvre hémorragique.
La mesure s'inscrit "dans le strict cadre des mesures préventives destinées à protéger l'ensemble des populations, y compris étrangères, vivant sur le territoire ivoirien", expliquait le gouvernement.
L'OMS s'oppose à la fermeture des frontières, car cela fragilise les pays touchés par l'épidémie tant économiquement que sanitairement, les convois d'aide qui leur sont destinés étant notamment empêchés de leur parvenir.
Plus de 1.500 personnes sont mortes dans plusieurs pays dont le Liberia, pays le plus meurtri, la Guinée, où l'épidémie est apparue, la Sierra Leone, également fortement touchée, ainsi qu'au Nigeria.
Un cas non mortel a été recensé ce week-end au Sénégal. Un nouveau foyer d'Ebola a également été diagnostiqué le 11 août dans une région reculée de RD Congo, indépendant de celui actif en Afrique de l'ouest. Treize personnes y sont mortes.
ÉTAT-CIVIL ET ADRESSAGE DES RUES, DES PRIORITÉS
TOUBA MOSQUÉE ABDOU LAHAD DIAKHATÉ, CHEF DE VILLAGE
La cité de Serigne Touba veut épouser une certaine modernité qui passe par l’informatisation de l’état-civil dans une zone marquée par une forte démographie.
Abdoul Ahad Diakhaté, nouveau chef de village de Touba mosquée, installé le 5 août comme tel par Serigne Bachir Abdou Khadre porte-parole du khalife, sur instruction de ce dernier, a réuni samedi les 38 délégués de quartier de la commune de Touba mosquée pour présenter les grands axes de son mandat.
Une action qui s’articule autour de quatre points essentiels que sont : l’informatisation de l’état-civil, la lutte contre l’occupation anarchique de la voie publique, l’adressage et la dénomination des rues, ainsi que la fixation des commissions des délégués de quartier et des courtiers dans la vente des parcelles.
En ce qui concerne la gestion de l’état-civil, Abdoul Ahad Diakhaté veut rendre le fichier et les actes d’état-civil (extraits et bulletins de naissance, certificats de mariage, etc.) “plus fiables et plus modernes” pour faciliter en amont le travail de l’officier d’état-civil de la mairie.
S’agissant de l’occupation anarchique de la voie publique, le chef de village a exprimé son vœu de “rétablir l’ordre” dans l’espace public de ses compétences. Désormais, a-t-il promis, il ne sera plus permis à quiconque de construire n’importe quoi, n’importe où. L’obtention d’autorisation dans ce sens sera de rigueur, a-t-il indiqué.
L’adressage des rues et des principales artères de la ville est également dans l’agenda de Serigne Abdoul Ahad Diakhaté. Ses préconisations, qu’il veut “effectives et systématiques” en la matière, vont dans le sens de rendre hommage aux figures emblématiques de la cité religieuse et du mouridisme en général. Cette innovation, espère-t-il, alignera Touba sur les normes d’urbanisme en vigueur au Sénégal.
Concernant enfin le dernier point (la commission des délégués de quartier et des courtiers), désormais la commission sera fixée à 5% pour toute transaction de terrains nus, de parcelles viabilisées ou de maisons.
Pour rappel, le titre de chef de village de Touba mosquée est exclusivement du ressort du khalife général. Il l’attribue discrétionnairement à qui il veut. Le chef de village a en charge la gestion au quotidien de la proximité et de la cohésion dans la cité.
La rencontre a réuni également le maire de la (nouvelle) commune de Touba, Abdoul Ahad Ka, l’adjoint au sous-préfet de Ndam, Serigne Bara Lahad Mbacké, représentant le khalife général des mourides, etc.
COTE D'IVOIRE: LE SIÈGE DU PARTI DE GBAGBO SACCAGÉ
Abidjan, 1 sept 2014 (AFP) - Le siège du parti de l'ex-président ivoirien Laurent Gbagbo, situé dans un quartier cossu d'Abidjan, a été saccagé lundi par une vingtaine de jeunes, qui ont légèrement blessé trois personnes, a déclaré son porte-parole à l'AFP.
Le ministre de l'Intérieur Hamed Bakayoko a annoncé lundi dans un communiqué l'ouverture d'une enquête par les services de sécurité "qui mettront tout en oeuvre pour que les auteurs de ces attaques soient recherchés et retrouvés afin qu'ils subissent la rigueur de la loi".
Des documents importants, notamment financiers, ont été dérobés, alors que les bureaux des cadres ont été "littéralement saccagés", a indiqué Frank Anderson Kouassi, porte-parole du Front populaire ivoirien (FPI).
Mobilier sens dessus dessous, documents éparpillés, ordinateurs renversés, imprimantes détruites, vitres cassées... le siège du FPI a subi d'importants dégâts, a constaté un photographe de l'AFP.
Les faits, qui ont duré "une vingtaine de minutes", ont débuté vers midi (heure locale et GMT) avec du "vacarme", a raconté à l'AFP un employé. "Tous ceux qui sont tombés sur les agresseurs ont été tabassés."
Ce témoin, qui a réussi à se cacher, a confié avoir eu "vraiment très peur" durant la mise à sac. Selon un cadre du parti, "certains disent avoir reconnu des militants des jeunesses FPI". "C'est un truc interne, on ne se fait pas d'illusions, même si on n'écarte aucune hypothèse", a-t-il lancé.
Plus de trois ans après la sanglante crise post-électorale qui a abouti à la chute de son mentor, le FPI est en proie à de vives divisions. Le principal parti d'opposition se déchire sur sa participation à la nouvelle commission électorale indépendante (CEI), chargée d'organiser la cruciale présidentielle de 2015.
Une réunion samedi à huis clos a dû être suspendue après avoir failli "dégénérer en bagarre", avait raconté Frank Anderson Kouassi. Deux camps s'affrontent actuellement au sein du FPI.
Le premier fait de la libération de Laurent Gbagbo, détenu à La Haye dans l'attente d'un procès de la Cour pénale internationale (CPI), le coeur de la stratégie du parti. Le second camp veut que le FPI s'investisse davantage dans le jeu politique et participe à la prochaine élection.
La présidentielle de 2015 est censée parachever la stabilisation du pays après une décennie de tourmente et plus de 3.000 morts durant la crise de 2010-2011. La présence du FPI, qui doit communiquer en décembre sa position, est essentielle à la réussite du scrutin, selon les partenaires du pays.