Arrestation de Marie Diagne Sène
Rebelote dans l’affaire Marie Diagne Sène. La diplomate a été interpellée à nouveau lundi, selon le député Guy Marius Sagna, à son lieu de travail. Marie Diagne Sène a d'abord été conduite à la gendarmerie de Colobane puis à la gendarmerie de Mbao où elle est en prison. Elle risque la radiation du fait d'un Etat qui n'est fort que dans l'oppression de celles et ceux qu'il est censé servir, dénonce Guy Marius Sagna. L’ex-gendarme qui a réussi au concours d'entrée à l'ENA a été libérée le 22 novembre après une sortie musclée des amicales des travailleurs du ministère des Affaires Étrangères. Le député qui n’était pas rassuré, avait interpellé le gouvernement du Président Macky Sall le 27 novembre à travers une question écrite pour savoir si Marie Diagne Sène avait rejoint son poste de travail. A en croire Guy Marius Sagna, le ministre des Affaires Etrangères et des Sénégalais de l'Extérieur demande à Marie Diagne Sène de rédiger une lettre de démission de la gendarmerie sans lui donner des garanties qu'elle retrouvera son poste au département des Affaires Etrangères. Selon lui, Marie Diagne Sène allaite un enfant de 12 mois qui risque d'être ainsi sevré. Pour rappel, Marie Diagne Sène, gendarme ayant réussi brillamment au concours d'entrée à l'ENA et qui a subi la formation en section diplomatie, a été ensuite affectée au ministère des Affaires étrangères et des Sénégalais de l'extérieur. La Cour suprême lui a donné raison mais les autorités décident de fouler au pied cette décision de justice.
Question écrite au gouvernement sur l’affaire Marie Diagne Sène
Restons avec le député Guy Marius Sagna qui a adressé une question écrite au gouvernement pour être élucidé sur le cas de Marie Diagne Sène, à savoir si elle a recommencé à travailler au ministère des Affaires Étrangères. Dénonçant le traitement inacceptable fait à Marie Diagne Sène qui a été illégalement arrêtée à son lieu de travail, il demande au ministre Ismaëla Madior Fall si l’ex-gendarme a repris son travail au ministère des Affaires étrangères sinon, pourquoi elle tarde à reprendre service.
Liberté provisoire accordée à Zahra Wagué
Zahra Wagué croise les doigts et prie pour que le parquet général ne fasse pas appel de la décision de la Chambre d'accusation près la Cour d'appel de Tambacounda. La Chambre a confirmé l'ordonnance de mise en liberté provisoire accordée à cette sympathisante d’Ousmane Sonko et entrepreneure. Zahra Wagué est sur le point de humer l’air de la liberté.
Le ministre Pape Sagna Mbaye remet des pirogues aux pêcheurs
La modernisation du parc piroguier est l'un des engagements du chef de l’Etat, Macky Sall, dans le cadre du plan Sénégal Émergent. Il s’agit de renforcer la sécurité des pêcheurs et leur permettre de travailler avec un confort et une sécurité. Hier, le ministre de la Pêche et de l’Economie Maritime, Pape Sagna Mbaye, a remis des pirogues en fibre de verre à des GIE. Selon les bénéficiaires, les pirogues sont insubmersibles et présentent toutes les commodités pour permettre aux acteurs de faire leur travail en toute tranquillité. Vu les avantages que présentent ces embarcations en fibres de verre, le ministre de la Pêche demande à la Délégation à l’entrepreneuriat rapide des Femmes et des Jeunes (DER/FJ) de faire le maximum possible pour que d’ici quelques années, le parc soit complètement renouvelé. L’entreprise African Fiberglass Solution qui est chargée de fabriquer les pirogues promet que d’ici 2 ans, elle aura une capacité de production de 1 000 pirogues par an. Or au Sénégal, le parc compte 17 000 pirogues, ce qui veut dire qu’il nous faudra 17 ans pour renouveler le parc. C’est pourquoi M. Mbaye pense que l’entreprise doit trouver les voies et moyens pour produire plus de pirogues car les pêcheurs en ont besoin. Le ministre a pris l’engagement de débourser deux milliards qu’il mettra à la disposition de la DER pour renforcer sa capacité de financement dans le domaine de la pêche.
La DER a injecté 7 milliards dans le secteur de la pêche
Restons à la cérémonie de remise de bateaux pour dire que Dr Mame Aby Sèye, ministre déléguée à la DER, estime que la remise symbolique de 7 pirogues dont certains bénéficiaires sont de Foundiougne et Fass Boye montre que la DER est engagée pour la réussite du projet. Déjà 50 pirogues ont été remises et d'ici à janvier, 70 pêcheurs vont en bénéficier. A l’en croire, la DER a financé plus de 7 milliards dans le secteur de la pêche. Afin de permettre aux pêcheurs d’acquérir la pirogue, chaque bénéficiaire devra débourser 10 millions. Pour sa part, le directeur de l’entreprise qui fabrique ces pirogues, Pape Abdoulaye Thiam, indique que le projet est financé par la DER et la Banque africaine de développement. L'usine participe ainsi à la modernisation du parc piroguier. Les pirogues sont insubmersibles et disposent de deux ponts avec une capacité de 900 kg, une durée de vie de 20 ans et mesurent une longueur de 12 mètres et une largeur de 2,30 avec une profondeur d’un mètre. Selon M. Thiam si ce projet est réalisé, c’est grâce aux 40 milliards déboursés par la Banque Africaine de Développement
Avortement clandestin
Âgée de 23 ans, B. Sy a été condamnée hier, devant la barre du tribunal de grande instance de Dakar, pour avortement clandestin. En effet, après avoir entretenu une relation sexuelle avec son amant sans se protéger, elle a contracté une grossesse. Mais elle n’a su qu’elle était enceinte que 4 mois après. Ainsi, la jeune fille décide de se débarrasser du fœtus. Pour ce faire, elle prend des pilules abortives qu'elle commande sur internet. Mais les médicaments n’ont pas provoqué l’avortement. B. Sy est allée à la polyclinique Lac Rose le 30 octobre 2023. Après examen, le médecin a constaté une grossesse de 25 semaines et 4 jours. De retour chez elle, la jeune fille a continué à prendre les médicaments qu'elle avait achetés pour interrompre la grossesse. C'est ainsi qu'elle est retournée à la polyclinique Lac Rose le 28 novembre 2023 suite à des douleurs abdominales et des saignements. Mais avant l'échographie, le médecin a constaté la sortie d'une main de la vulve de la patiente. C’est ainsi que la brigade spéciale de gendarmerie de Niague a été informée d’un avortement clandestin. Les pandores ont fait une descente dans la chambre de la mise en cause où ils ont saisi 6 boîtes de médicaments abortifs épuisées. Alors B. Sy est interpellée le 29 novembre dernier après son hospitalisation.
Avortement clandestin (bis)
Après un interrogatoire serré, la mise en cause a avoué son acte. Suite à ses aveux, elle a été déférée et placée sous mandat de dépôt. B. Sy a fait face hier au juge du tribunal des flagrants délits de Dakar pour avortement clandestin. Elle a réitéré ses déclarations faites à l’enquête préliminaire en reconnaissant les faits. «J’ai pris des médicaments pour avorter. J’avais honte de révéler la grossesse à ma mère », a-t-elle expliqué. Le parquet a requis deux ans dont trois mois ferme. L’avocat de la défense, Me Iba Mar Diop, a plaidé la clémence. Finalement, la prévenue a été déclarée coupable et condamnée à six mois dont deux mois ferme. En plus de la peine, elle devra payer une amende de 100 mille francs.
Formation des mandataires et représentants des candidats
La Direction générale des élections (DGE) a initié une formation à l’intention des mandataires ainsi que des représentants des candidats à la candidature à l’élection présidentielle sur la constitution et le dépôt des dossiers. Selon le chargé de la formation et de la communication à la Direction générale des élections (DGE), Birame Sène, l’élection présidentielle, constituant un moment fort d'expression de la démocratie, est un baromètre d'appréciation de la volonté populaire. C’est pourquoi il pense que l’organisation d’un scrutin transparent implique la participation de toutes les sensibilités habilitées à y prendre part. Birame Sène a passé en revue les différentes parties du code électoral sur la constitution et le dépôt de candidature et donne des cas pratiques pour éviter aux mandataires des erreurs.
Les boutiques de droit de Sédhiou saisies par 4 133 personnes, dont 826 victimes…
Quatre mille cent trente-trois personnes ont sollicité les services des boutiques de droits de l’Association des juristes sénégalaises (AJS) installées dans la région de Sédhiou, au cours de l’année 2023, dont 826 victimes de violences, a indiqué, la présidente de la commission droits des femmes de l’AJS, Seynabou Dieng. En effet, au courant de l’année 2023, les neuf boutiques de droit de l’AJS ont eu à recevoir 4 132 personnes sollicitant des services d’assistance et d’orientation juridique, parmi lesquelles 826 sont victimes de violences. La plupart d’entre elles sont passées par la ligne d’appel 116 mise en place par le projet d’appui à la stratégie nationale pour l’équité et l’égalité de genres (PASNEEG) pour faciliter l’orientation des victimes de violences. Elle s’exprimait à l’occasion de la journée de consultations juridiques gratuites organisée conjointement avec le groupe thématique genre de l’Agence italienne de développement, dans le cadre de la campagne des 16 jours d’activisme contre les violences basées sur le genre (VBG). L’objectif de cette rencontre, at-elle rappelé, est de rapprocher les justiciables de la justice. Elle a rappelé que les victimes de violences à Sédhiou sont orientées au niveau de la boutique de droit de la région, pour une prise en charge intégrée et holistique. Les boutiques de droit ont pour objectif de contribuer à l’éradication de tous les blocages juridiques et les pesanteurs socioculturelles qui empêchent les femmes de jouir d’une pleine citoyenneté et de libérer leurs potentialités, a-telle ajouté à l’Aps.
SEPT PIROGUES EN FIBRE DE VERRE REMISES A DES PROFESSIONNELS
Dans le cadre du programme de renouvellement du parc piroguier, un lot de sept (7) pirogues en fibre de verre vient d’être remis à des professionnels de la pêche.
Etienne Ndiaye (Correspondant permanent à Mbour |
Publication 06/12/2023
Dans le cadre du programme de renouvellement du parc piroguier, un lot de sept (7) pirogues en fibre de verre vient d’être remis à des professionnels de la pêche. Le ministre de la Pêche et de l’Economie Maritime, Pape Sagna Mbaye, qui a présidé hier mardi à Mballing la cérémonie de remise de ces embarcations, a affirmé que l’objectif de l’Etat est de passer à une production de 1000 pirogues en fibre de verre par an à partir de 2025 avec une perspective de renouveler l’ensemble du parc piroguier d’ici à quelques années. L’objectif est de mettre les acteurs de la pêche dans des conditions de travail plus adéquates, confortables et sécuritaires.
Hier, à Mballing, le ministre de la Pêche et de l’Economie maritime, Pape Sagna Mbaye, a présidé une cérémonie de remise de sept embarcations en fibre de verre concomitamment avec l’inauguration d’une unité industrielle spécialisée dans la fabrication de ces pirogues modernes.
Ces nouvelles pirogues en fibre de verre ont été acquises dans le cadre d’un financement de la Délégation à l’Entreprenariat Rapide des Femmes et des Jeunes (DER/FJ) qui ambitionne d’accompagner l’Etat dans son programme de renouvellement du parc piroguier national estimé à 17000 pirogues.
C’est dans ce cadre qu’un accord a été scellé avec une entreprise montée par des nationaux et qui est venue implanter à Mballing, un village de pêcheurs situé dans la périphérie de la commune de Mbour, une usine de fabrication d’embarcations en fibre de verre. Au vu des avantages que présentent les pirogues en fibres de verre, le ministre de la Pêche et de l’Economie maritime a demandé à la Délégation à l’Entreprenariat Rapide des Femmes et des Jeunes (DER/FJ) de faire le maximum possible pour que d’ici quelques années le parc soit complètement renouvelé. «L’entreprise soutient que, d’ici deux ans, elle aura une capacité de fabrication de 1 000 pirogues par an. Or au Sénégal, le parc compte 17 000 pirogues, ce qui veut dire qu’il nous faudra 17 ans pour renouveler le parc. J’ai dit que l’entreprise, à travers son directeur, doit trouver les voies et moyens pour produire plus car les pêcheurs en ont besoin » a fait savoir Pape Sagna Mbaye.
Le ministère de la Pêche va appuyer la DER pour 2 milliards FCFA
Dans l’optique de renforcer la DER, le ministre a ainsi pris l’engagement de lui affecter 2 milliards FCFA pour accroître sa capacité de financement dans le domaine de la pêche
«La remise symbolique de 7 pirogues dont certains bénéficiaires sont de Foundiougne, Fass Boye montre à quel point la DER est engagée pour la réussite du projet. Nous avons déjà remis 50 pirogues et d’ici janvier nous devons remettre 70 autres pirogues. La DER a financé plus de 7 milliards dans le secteur de la pêche » a indiqué Dr Mame Aby Sèye, déléguée générale de la DER.
Pour acquérir ces pirogues modernes, chaque bénéficiaire devra débourser 10 millions FCFA, selon le directeur général de l’usine de fabrication de pirogues en fibres de verre. « L’usine participe ainsi à la modernisation du parc piroguier en remplaçant les anciennes par des pirogues plus modernes. La pirogue à remettre aujourd’hui est insubmersible, dispose de deux ponts, d’une place pour loger le moteur, une capacité de 900 kg, a une durée de vie de 20 ans et mesure une longueur de 12 mètres et une largeur de 2,30 , avec une profondeur d’1m» expliqué le directeur général. A l’en croire, d’ici à quelques mois, son entreprise envisage de fabriquer des pirogues plus longues allant jusqu’à 22 mètres
Pour l’adjoint au maire de Mbour, Macodou Niang, l’installation de l’usine dans la capitale de la Petite Côte permet aux pêcheurs de travailler en toute sécurité. Sachant que Mbour est le centre reliant la grande côte et la petite côte, l’adjoint au maire soutient que cela a été une source de motivation pour la municipalité de mettre à la disposition de l’entreprise un terrain gratuitement.
L'EQUATION DE LA COP 29
Alors que les négociations se durcissent à Dubaï durant la COP28, une question n’est pas encore tranchée. Où aura lieu la prochaine édition ? Elle peut paraître prématurée, mais elle implique pourtant des conséquences sur la suite des discussions
Alors que les négociations se durcissent à Dubaï durant la COP28, une question n’est pas encore tranchée. Où aura lieu la prochaine édition ?
Moins d’un an avant l’organisation de la COP29, la grande conférence sur le climat de l’ONU n’a toujours pas de pays hôte. Une anomalie, alors qu’on sait déjà que la COP30 aura lieu à Belem au Brésil et que l’Inde s’est proposée d’accueillir la COP33 en 2028.
Selon les règles des Nations unies, l’organisation d’une COP tourne en fonction de blocs géographiques. Les Émirats arabes unis, organisateurs cette année, sont dans le bloc Asie-Pacifique, et c’est à la région Europe de l’Est que revient la COP29. Mais voilà, la situation internationale influence grandement la décision du pays hôte. La Russie met son véto sur les pays membres de l’Union européenne, et il n’est pas question de l’organiser à Moscou, ni en Ukraine ou en Biélorussie. De leur côté, le conflit entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie les pousse à s’exclure mutuellement. Ne restent donc que des pays comme la Serbie, l’Albanie ou la Moldavie, qui n’ont pas nécessairement envie d’organiser un événement d’ampleur internationale avec des dizaines de milliers de participants. C’est en effet un autre paramètre à prendre en compte, un pays hôte doit disposer des infrastructures nécessaires.
Si aucune solution n’est trouvée, le choix par défaut se portera alors sur Bonn en Allemagne, où se trouve le siège de la Convention des Nations unies sur le réchauffement climatique. La ville avait ainsi accueilli la COP23 de 2017, alors présidée par les Fidji.
DE LEADER DANS LA MOUVANCE PRESIDENTIELLE À OPPOSANTE TEIGNEUSE...
Porte-étendard de la rupture avec le camp présidentiel, Mimi assume pleinement son nouveau rôle d'opposante radicale. Entre attaques cinglantes contre la gouvernance en place et activisme politique soutenu, elle se pose en alternative au président
De tous ceux qui ont quitté la mouvance présidentielle, Mimi Touré s’affirme comme celle qui fait le plus mal au régime en place. Ses sorties fracassantes et percutantes ainsi que ses attaques sans complaisance ont fini de mettre à nu toutes les failles du pouvoir allant de la mauvaise gestion à la violation des règles démocratiques. Femme charismatique ayant joué un rôle déterminant au sein de la coalition BBY, elle se positionne comme l’une des opposantes les plus en vue du président qu’elle a contribué à porter à la magistrature suprême de ce pays.
Depuis qu’elle a claqué la porte de l’APR, Mme Aminata Touré n’entend rien au monde revenir à la « maison du père » et continuer de cheminer comme si de rien n’était avec ses anciens camarades de parti. Mieux, elle s’est érigée en vraie opposante et ne cesse de les combattre pour leur départ du pouvoir. Sa candidature à la présidentielle déclarée, ses attaques contre les dérives du pouvoir, son combat pour la tenue d’élections inclusives, libres et démocratiques et son cri de cœur contre la confiscation des libertés...sont devenus un viatique pour elle. Devenue très radicale, Mimi a émargé sur la liste des opposants qui font le plus de mal au régime du président Macky Sall. Cette nouvelle posture de l’ancienne Première ministre n’est nullement le fait d’une quelconque frustration ou d’une volonté de règlement de comptes comme le soutiennent certains. Pour elle, cette attitude résulte d’une cohérence dans sa démarche et de son ancrage dans le respect des valeurs humaines.
«J’ai quitté la mouvance présidentielle, la tête haute...»
Revenant sur les raisons de son départ de la mouvance présidentielle, elle a expliqué que «Ce qui m’oppose à Macky Sall, c’est ma position sur le troisième mandat. Il voulait que je le soutienne en revenant sur ma position de départ. Peut- être que, lui, ça ne le gêne pas. Mais moi, en tant que femme attachée à mes convictions et respectueuse de la parole donnée, je ne pouvais pour rien au monde me dédire devant mon peuple en qui je voue respect et considération» disait elle avec beaucoup de fierté. C’était avant la renonciation de Macky Sall à ce troisième mandat… C’est justement pour venir au secours de ce peuple qui fait face à des «difficultés pour se nourrir, avoir accès au logement, aux soins médicaux, à une bonne éducation, à l’emploi entre autres» qu’elle a décidé de solliciter ses voix pour la présidentielle de février 2024. Après avoir acquis une grande expérience dans la gestion de l’État et sur le plan international, Mme Aminata Touré se considère comme une alternative à son ancien patron pour sortir le pays de sa situation marquée depuis un certain temps par «une régression à tous points de vue». Elle compte réussir cette mission à travers son mouvement politique «Mimi 2024» lancé dès sa rupture avec la mouvance présidentielle et un programme qui prend en compte tous les aspects de la vie de notre pays. A la question de savoir si elle ne regrette pas avoir quitté ses anciens camarades, elle coupe : «Non pas du tout. Au contraire, puisque je ne les regarde jamais la tête baissée. Quand j’étais avec eux, j’ai eu à assurer pleinement mes fonctions aussi bien politiques que publiques avec des résultats palpables. Sur le plan de la gestion des deniers publics, je n’ai jamais été épinglée par un corps de contrôle malgré les audits menés. Donc, ils n’ont rien à me reprocher sinon d’avoir assumé mes positions et pris mes responsabilités» confiait elle à des journalistes. Reconnue pour son charisme, Mme Aminata Touré n’est pas du genre à transférer un combat. Dès qu’elle se sent offensée, elle prend sa propre défense. Le dernier exemple est la réplique très salée apportée à M. Marwane Ben Yahmed du journal « Jeune Afrique ». En effet, après le refus de l’administration pénitentiaire de lui accorder l’autorisation de voir l’opposant Ousmane Sonko en prison, elle a publié un post pour dénoncer ce fait. Le journaliste a réagi pour lui rappeler l’épisode judiciaire ayant opposé Karim Wade à la CREI. Et la réponse de celle qui était ministre de la Justice à cette période ne s’est pas fait attendre.
Une opposante qui s’affirme de plus en plus...
L’ancienne cadre à l’ONU se fait respecter de par son niveau intellectuel mais aussi le leadership qu’elle incarne et les valeurs qu’elle prône. Elle se dit préoccupée par la conquête du pouvoir en février prochain. Pour cela, Mimi Touré s’oriente depuis vers la massification de son mouvement et s’implique activement dans toutes les actions entreprises par les partis de l’opposition pour pousser le pouvoir à jouer franc jeu et à la démocratisation de l’espace politique. Aussi, elle se distingue par son engagement pour amener les Sénégalais à punir sévèrement le candidat du président Macky Sall. C’est-à-dire l’actuel Premier ministre Amadou Ba. Lequel, estime-t-elle, «n’a ni le programme encore moins les qualités requises pour sauver le Sénégal de la situation précaire qu’il traverse dès l’instant qu’il a promis de s’inscrire dans la continuité». C’est la raison pour laquelle, elle a invité son lointain successeur à un débat public. Ce qui, d’après elle, n’était pas une défiance mais un exercice banal de confrontation d’idées entre des personnes qui souhaitent devenir président de la République. «Je pense qu’il est temps que l’on fasse évoluer notre démocratie en prenant l’exemple sur ce qui se fait ailleurs quand c’est positif. En tout cas, moi, je ne me fais pas de fixation et suis prête à débattre avec n’importe qui» s’était-elle expliqué. Bien dans ses habits d’opposante, l’ex-chef du gouvernement poursuit ses activités politiques à travers des tournées à l’intérieur du pays. Ce, pour également mieux s’imprégner des conditions de vie des populations et communier avec elles, un exercice auquel elle s’est habituée. D’autre part, la candidate à l’élection présidentielle a été membre du F24 qui s’était fixé comme priorité de faire barrage au président Macky Sall dans sa volonté d’effectuer un troisième mandat et aussi pour la libération des détenus politiques. Le premier combat a finalement porté ses fruits tandis que pour les détenus politiques, au contraire, les procureurs du régime continuent toujours d’envoyer des militants de l’opposition en prison. Toujours dans cette lignée de combats nobles, elle fait partie des initiateurs du FITE (Front pour l’Inclusivité et la Transparence des Élections). Plateforme qui regroupe d’autres ténors de l’opposition, le F24 a comme principal objectif le respect de tout le processus électoral menant au scrutin de février prochain.
A moins de trois mois de l’élection présidentielle, Mimi déclare avoir bouclé sa collecte de parrainages dont la campagne s’est très bien déroulée. «Je ne fais pas de soucis. Ce n’est pas la première fois que je dirige une telle opération. Je suis entourée d’une équipe expérimentée et de militants très engagés. Donc je suis plus que confiante à ce niveau », a-t-elle rassuré avant de faire part du dépôt de sa caution en attendant de savoir de ce que va décider le Conseil constitutionnel.
DIAMNIADIO, TERRE D’HOMMAGES À NOS PRESIDENTS
Senghor, Diouf, Me Wade et Macky immortalisés, Diamnadio, terre de modernité, sera aussi une terre d’histoires
En posant l’acte de dénominations de rues au nom du président Macky Sall et de son lointain prédécesseur feu Léopold Sédar Senghor hier, Diamniadio complète le cénacle d’hommages aux chefs d’Etat que le Sénégal a connus de son indépendance à nos jours. Abdou Diouf et Me Abdoulaye Wade avaient déjà été honorés dans cette nouvelle ville en chantier.
Diamnadio, terre de modernité, sera aussi une terre d’histoires. Le président Macky Sall n’a pas voulu que son bébé porte seulement le sceau de sa postérité. Il veut aussi que ce bijou de modernité économique et ce projet futuriste de développement économique et industriel du Sénégal soit projeté dans l’histoire politique à travers la survivance de symboles dédiés aux quatre chefs d’Etat que le Sénégal a connus avant lui de nos indépendances à nos jours. C’est Abdou Diouf, le deuxième président de la République du Sénégal, qui a été le premier à être immortalisé à Diamnadio. A la surprise générale, Macky Sall a décidé le 24 octobre 2014 de donner le nom de Abdou Diouf au Centre international de conférences flambant neuf qui venait d’être réceptionné. L’édifice construit par l’entreprise turque Summa Turizm Ya Tirimciligi en mode fast track et d’un coût de prés 58 milliards de frs devait recevoir sa première grande rencontre que fut le XV Sommet de la Francophonie tenu les 29 et 30 novembre 2014. Le « Centre international de conférences de Dakar (CICD) » a été construit sur une superficie de 20. 000 m2, dont 14. 000 de bâtiments et un amphithéâtre de 1500 places.
En février 2022, c’est le nom du président Me Abdoulaye Wade qui est gravé pour la postérité dans le marbre de Diamnadio. Macky Sall a décidé de donner le nom de son prédécesseur immédiat au très moderne stade de 50.000 places construit lui aussi par les Turcs. Devant les dirigeants de la FIFA, de la CAF, des sommités mondiales du football et un public qui avait envahi les travers du stade, Macky Sall avait alors expliqué pourquoi il avait décidé de donner le nom de son prédécesseur à ce bijou infrastructurel. « J’ai donné le nom du stade à Abdoulaye Wade en hommage à son parcours multidimensionnel d’intellectuel, de panafricaniste, d’homme politique et d’ancien Président. C’est une fête pour la jeunesse sénégalaise qui mérite ce bijou… Et puis, au Président Abdoulaye Wade, je dis félicitations pour cette consécration, pour immortaliser aussi son nom et toute son œuvre », avait déclaré Macky Sall
Senghor et Macky Sall s’installent à leur tour à Diamnadio
Ce mardi 05 décembre, Diamniadio accueille ses nouveaux fils. Et l’histoire retiendra que l’un des parrains, en l’occurrence le président Macky Sall aura l’insigne honneur non seulement de baptiser une avenue au nom de son ancien prédécesseur, feu Léopold Sédar Senghor, mais aussi une autre qui va porter son propre nom. « En ce moment historique de ma vie politique, à la tête de ce pays que j’ai servi avec amour et abnégation, je suis heureux de me retrouver ici à Diamniadio, dans cette ville nouvelle qui plonge ses racines dans l’histoire du Sénégal. Au carrefour des routes qui convergent vers Dakar et qui s’ouvrent en même temps vers le Sénégal des profondeurs, cette localité est le creuset où fusionnent tradition et modernité, passé et avenir avec de magnifiques et puissants symboles de convergence qui nous donnent la force de regarder demain » s’est enthousiasmé Macky Sall hier devant un parterre d’invités.
« Oui, aujourd’hui, Diamniadio accueille et fait place à Léopold Sédar Senghor, l’illustre Homme d’Etat, premier Président de la République du Sénégal qui désormais s’y retrouvera pour toujours avec ses successeurs les présidents Abdou Diouf et Abdoulaye Wade. Route de la paix et localité de paix, Diamniadio, la si bien nommée, abrite aussi la Cité des Nations Unies, dont la philosophie, au lendemain du grand conflit mondial, a été de sceller la paix universelle. Mais notre « ville neuve » se veut aussi un haut-lieu de savoir avec son Université Amadou Makhtar Mbow, premier Africain à la tête de cet organisme spécialisé des Nations Unies voué à la l’Education, à la Science et à la Culture. Puissent ces convergences de symboles si forts contribuer à davantage installer le Sénégal, pays de la teranga et du vivre ensemble, dans la paix et le progrès » a souligné le président de la République. Il n’a pas caché sa joie en évoquant la décision de la direction du Pôle urbain de Diamnadio de le ranger pour la postérité aux côtés de ses illustres prédécesseurs.
« Et naturellement, mes chers compatriotes, vous pouvez aisément deviner la joie qui est la mienne de voir mon nom attaché à une artère qui croise l’avenue dédiée au père de la Nation que fut Léopold Sédar Senghor ! » s’est écrié Macky Sall. Poursuivant, il a dit que c’est un « Immense honneur pour moi qui me veux le continuateur de ces grands hommes. Immense honneur pour un enfant issu d’une famille originaire du Fouta et qui a eu la chance de naître à Fatick, dans la région du Sine Saloum, au cœur du Royaume d’Enfance de l’illustre poète. Oui, je suis né le 11-12-1961, le jour où Léopold Sédar Senghor a nommé Abdou Diouf gouverneur de ma région de naissance. Et parti du Sine, je suis heureux d’avoir par la suite fait mes classes politique auprès de Maître Abdoulaye Wade, troisième Président de la République du Sénégal ».
MARSEILLE VA RETROUVER SON PAPE
Suspendu quatre mois par la Fifa, Pape Alassane Guèye entrevoit enfin le bout du tunnel.
Bés Bi le Jour |
Lamine Mandiang DIEDHIOU |
Publication 06/12/2023
Suspendu quatre mois par la Fifa, Pape Alassane Guèye entrevoit enfin le bout du tunnel. Le milieu de terrain international sénégalais va effectuer son gros come-back ce mercredi dans le groupe de l’Olympique de Marseille pour le match en retard contre Lyon. Un retour qui tombe au bon moment pour le club phocéen et le joueur.
Il était attendu pour le match contre Lorient ce week-end mais Pape Gueye fera son grand retour sur les terrains plutôt que prévu. Suspendu depuis début août par la FIFA dans le cadre de son arrivée à l’OM alors qu’il avait signé un pré-contrat avec Watford, le joueur âgé de 24 ans sera finalement de retour de suspension contre Lyon ce mercredi après 4 mois d’absence. Une annonce faite par Gennaro Gattuso ce mardi en conférence de presse d’avant-match. «Pape Gueye est disponible, il pourra jouer. Il peut jouer 1min / tout le match mais on verra. Je veux d’ailleurs le remercier, il a joué des matchs amicaux pour essayer de se mettre au niveau. Mes compliments à lui, je le vois, il donne son maximum pour l’équipe», a déclaré le technicien italien de l’Om. Une bonne nouvelle pour le club phocéen qui récupère un milieu de terrain pour les derniers matchs de décembre même si sa présence sur le banc n’est pas certaine ce mercredi. Le retour de Pape Guèye tombe à pic pour son club qui attendait avec impatience son retour, d’autant plus avec la blessure de Valentin Rongier absent jusqu’au début de l’année 2024.
Ne s’étant pas arrêté durant ces mois de suspension pour avoir poursuivi ses entraînements en solo en plus d’avoir récemment disputé un match de football avec l’équipe réserve de l’Olympique de Marseille, Pape Guèye s’est préparé en conséquence pour être opérationnel à la date de son retour à la compétition. Il devra montrer qu’il n’a rien perdu de son talent à Gattuso qui compte sur lui surtout avec la rotation limitée dans l’entrejeu. L’ancien du Havre a un gros coup à jouer lors d’un mois de décembre charnière où il cherchera à avoir du temps de jeu pour se donner les chances de figurer parmi les Lions qui seront retenus par Aliou Cissé pour la reconquête du trophée de la Can en janvier prochain en Côte d’Ivoire. Même si le milieu de terrain de l’équipe nationale du Sénégal semble bien garni avec de jeunes pousses comme Lamine Camara et Pape Matar Sarr, Pape Alassane a un profil unique (seul milieu gaucher) qui pourrait faire pencher la balance en sa faveur. Ce désir de disputer une deuxième Can sera un premier objectif à atteindre avant de penser à son avenir avec son contrat qui prend fin en juin prochain.
Par Ndao Badou
LE SOLDAT SIDY LAMINE NIASS !!!
Il y a des hommes qui subissent leur destin, d’autres qui conduisent le leur, comme s’ils tenaient le volant de leur vie. Il y a des hommes qui donnent un idéal à leur existence. Qui croient qu’ils sont nés pour un combat. Et qui y croient.
Il y a des hommes qui subissent leur destin, d’autres qui conduisent le leur, comme s’ils tenaient le volant de leur vie. Il y a des hommes qui donnent un idéal à leur existence. Qui croient qu’ils sont nés pour un combat. Et qui y croient. On les surnomme quelque fois des Idéalistes. Ils sont nécessaires pour la maintenance des flammes affaiblies par les souffles, ou la défense des causes qu’on croit perdues d’avance. Ils sont des pionniers ou des éclaireurs. Ils sont toujours à la pointe des combats, et ne sont généralement pas récompensés de leurs luttes. Ils se contentent souvent de la satisfaction tirée de leurs victoires. Qu’on leur vole la plupart du temps. Sidy Lamine Niass fait partie de cette engeance. Ce combattant infatigable est fait du moule des grands pionniers de la conquête des libertés, surtout, pour le plus grand nombre. Sidy s’est donné un destin : celui de défendre la Démocratie de son pays, le Sénégal.
Et pour Sidy, Démocratie rime avec liberté de parole. L’implication du plus grand nombre dans les décisions. Cela peut sembler évident au moment où l’on parle, mais, il fut une époque, parler ou faire parler, pouvait coûter très cher. Certains ont perdu leur vie, rien qu’en élevant la voix. Sidy pouvait faire partie de ces gens-là. Il a vécu des situations extrêmes, dont des emprisonnements répétés pour le réduire au silence.
Quand dans les années 70, le Pouvoir de Senghor encadrait les libertés politiques dans des courants de pensées et que la presse et les moyens d’information étaient composés pour l’essentiel des médiats gouvernementaux comme Le Soleil ou l’ORTS, ancêtre de la RTS et des journaux à vocation africaine comme Jeune Afrique, Afrique-Asie ou Le Monde, et que les populations vivaient des restrictions d’informations qui les maintenaient dans un obscurantisme qui ne pouvait favoriser leur éveil. Il restait une troisième voie. Un champ en friche qui demandait d’être labouré. Un immense chantier difficile et plein de souches. Celui de donner la parole au Peuple. Donner au Peuple les moyens de s’exprimer, d’avoir voix au chapitre. Ce fut le pari de Sidy Lamine Niass. Donner la parole au peuple. Ne plus laisser que la voix officielle, à travers les organes gouvernementaux, continuer à manipuler l’opinion ou, en tous cas, faire entendre un autre son de cloche. Certes, il y avait des journaux indépendants comme Le Politicien de Mame Less Dia ou Promotion de Boubacar Diop et les journaux des partis de l’opposition comme Taxaw du RND ou Mom Sa Rew de AJ, mais Sidy avait son mot à dire.
Sidy commença à porter la parole du peuple à travers son mensuel ‘’Wal Fadjri’’, qui devint hebdomadaire, aujourd’hui, un quotidien. Son journal jouait le rôle de contre-information de la version officielle. Il tint tête à tous les pouvoirs qui se suivirent, et particulièrement aux ‘’hommes forts’’ des régimes, tel Jean Collin, toutpuissant Ministre de l’Intérieur de Abdou Diouf, qui était craint de tous, sauf de Sidy, qui lui crachait ses vérités. Il fut emprisonné plusieurs fois pour des délits d’opinion. Ses séjours en prison le révélèrent comme un homme très courageux qui ne pensa jamais se renier, ni dévier de la voie qu’il s’était tracée. Il faut dire que la position de Sidy n’était pas des plus commodes. Il n’était pas un homme politique, donc, ne pouvait bénéficier de leur statut en cas d’emprisonnement. On le mettait avec les grands bandits. Et la presse ne le considérait pas comme un des leurs, donc, ne se levait pas pour le défendre quand il avait des ennuis avec le régime en place. Lui, n’en avait cure, il avait son combat, et le menait. Les fâcheuses conséquences qui en découlaient, lui paraissaient normales. Il a un but. Rien et personne ne peuvent l’en dévier.
Arrivèrent les radios dans les années 90. Sidy fit de Walf Radio une tribune toujours pour l’information plurielle, d’où qu’elle puisse venir, mais surtout de l’opinion publique. La mission de Waf TV est dans le même sillage. Ce que l’on ne peut dire à la RTS, on peut le dire à Walf. Aujourd’hui, le combat de Sidy est noyé dans la cacophonie du paysage médiatique, mais le rôle des organes de presse de Sidy Lamine Niass, fut primordial et crucial dans l’affermissement de la Démocratie et dans la démarche du traitement de l’information. Mais, les plus grands progrès que les combats de Sidy ont apportés aux Sénégalais, ne sont pas uniquement les victoires sur la démocratisation. Si le CESTI a formé des techniciens aux métiers de l’information, Sidy en a fait des journalistes. Il y a un ‘’esprit Walf’’. Du journalisme, concocté à une sauce mâtinée de militantisme et de chroniques sociales engagées. La presse doit beaucoup au centre de formation qu’est le Groupe Walfadjri. La plus grande victoire de Sidy est la présence de son ombre dans toutes les rédactions sérieuses des organes de presse de ce pays. C’est une performance inouïe.
Sidy, comme tous les grands hommes, reste méconnu des Sénégalais, surtout de la jeune génération. Son combat est toujours la défense de la parole, mais, beaucoup plus, des acquis. Tel un maçon avec sa truelle, il rafistole les fissures causées à notre Démocratie par les régimes ou les hommes en place, et sait plus que quiconque prévoir la météo politique. Il est toujours à la pointe des combats pour le respect de la Charte et de la préservation des valeurs que doivent incarner ceux qui nous dirigent. Là, où les autres gardent la Constitution, Sidy Lamine Niass, lui, veille sur cette fragile Démocratie dont il fut l’un des bâtisseurs. C’est la sentinelle de la Démocratie. Le jardinier qui arrose la plante Démocratie.
Sidy n’est l’ami ou l’obligé de personne. Il donne son amitié en fonction du traitement que la personne fait de sa fille Démocratie. Ce sont ces positions que l’opinion assimile à des retournements. Il n’en est rien, Sidy est constant. Ce sont les autres qui ne le sont pas.
D’être traité d’Ange ou de Démon le laisse imperturbable. Il est tout à sa mission.
Ndao Badou
Le Médiateur
«LA PREUVE QU’ON PEUT TRANSFORMER UN BIDONVILLE EN UN QUARTIER MODERNE»
Dans le cadre du programme «Zéro bidonville» mis en place par l’Etat du Sénégal, la cité «Baraka» a été reconstruite et mis à la disposition des bénéficiaires. La cérémonie de réception a été présidée par le chef de l’Etat.
Dans le cadre du programme «Zéro bidonville» mis en place par l’Etat du Sénégal, la cité «Baraka» a été reconstruite et mis à la disposition des bénéficiaires. La cérémonie de réception a été présidée par le chef de l’Etat.
Le président de la République, Macky Sall, a réceptionné, hier, la nouvelle cité «Baraka», ancien bidonville situé dans la commune de Sicap Liberté. La reconstruction s’inscrit dans le cadre du programme «Zéro bidonville» qui a pour objectif d’éradiquer les bidonvilles d’ici 2035, mais aussi d’en prévenir la création de nouveaux dans le pays. Le programme est piloté par le ministère de l’Urbanisme, du logement et de l’hygiène publique.
Financé par YOU Fondation et d’autres partenaires, la cité, entièrement rénovée, est com posée pour la première phase de 11 immeubles dont 210 appartements et 60 magasins commerciaux. «La réception de ces logements est un pas important dans la concrétisation de notre conviction qu’il est bien possible de transformer un bidonville en un quartier moderne», a déclaré le président de la République lors de son allocution. Il a également instruit son gouvernement de veiller à l’approvisionnement de la cité en eau et en électricité, l’assainissement, la formation professionnelle et le financement des jeunes et des femmes de Baraka. A la fin de son discours, le Président a exhorté les habitants de la cité de prendre bien soin des installations et d’en faire bon usage.
Le partenaire financier de nationalité égyptienne, Sami Sawiris, s’est félicité d’avoir «réussi à terminer ce projet» et a indiqué qu’il «ne faut jamais accepter d’avoir des bidonvilles». «Ensemble, nous pouvons être fiers que Baraka soit passé de bidonville à quartier moderne et légal avec des possibilités d’éducation, de promotion des femmes, des programmes d’emploi, des microcrédits, des programmes de santé…», s’est réjouie la porteuse du projet et consul général du Sénégal à Düsseldorf, Henriette Howen. La population de Baraka, à travers ses représentants et le maire de la commune de Sicap Liberté, Souleymane Camara, ont exprimé leur gratitude envers le président de la République et ses partenaires d’avoir réalisé «ce projet d’envergure».
Par Mamoudou Ibra KANE
TRANSITION ÉNERGÉTIQUE, SOUTENONS LA POSITION DU PRÉSIDENT MACKY SALL
Les incidences néfastes du changement climatique sont parmi les fléaux qui assaillent le plus aujourd’hui la terre entière. Elles exigent une action commune et concertée de toutes les composantes de l’humanité.
Les incidences néfastes du changement climatique sont parmi les fléaux qui assaillent le plus aujourd’hui la terre entière. Elles exigent une action commune et concertée de toutes les composantes de l’humanité. Ce dérèglement et ses conséquences constituent un défi urgent à relever. Le danger est unanimement reconnu par la Conférence des Parties (COP) des pays signataires de la convention sur le climat. Toutefois, ce phénomène a son lot d’aspérités injustement vécues, dans la mesure où elles affectent plus sévèrement les populations les plus vulnérables, et pourtant moins responsables des émissions de gaz à effet de serre.
Ainsi, les écosystèmes de notre planète sont durement impactés par les changements climatiques. Nous assistons, impuissants, à l’intensification de ses effets désastreux à travers des incendies, inondations, érosions ou canicules incontrôlés. Le constat comme les explications de ce phénomène font désormais consensus au sein de la communauté scientifique : les changements climatiques sont attribuables, au moins en partie, aux activités humaines et devraient se poursuivre au cours des prochaines décennies. L’ampleur dépendra donc des scénarios de transition énergétique à mettre en œuvre pour y faire face.
Partant, j’invite toute la classe politique de notre pays à jouer balle à terre, afin que nous parlions justement de la planète terre ; notre planète agressée. Le sommet de la COP 28 qui se tient aux Émirats Arabes Unis, septième producteur mondial de brut, nous y convie tous. Difficile, nous le savons, de se faire entendre dans un contexte électoral si chargé. En effet, le Sénégal est à moins de trois mois d’une élection présidentielle qui sera âprement disputée. Quand on sait les enjeux liés à la conquête du pouvoir et à son exercice, on imagine aisément pour le comprendre dans une certaine mesure, que les esprits des candidats sont résolument orientés vers l’échéance électorale du 25 février 2024. Cependant, pour peu que l’on soit préoccupé par le développement du Sénégal, la transition énergétique doit nous interpeller. Elle doit aussi être au cœur du débat programmatique des candidats qui aspirent à diriger notre pays, parce qu’elle nous concerne.
En effet, qu’on s’appelle Macky Sall, qui n’est pas candidat à sa succession –la précision a son importance- ou qu’on porte le nom de l’un quelconque des plus de 260 candidats déclarés (en attendant l’arrêt de la liste des candidats par le Conseil constitutionnel), la responsabilité est la même. Il s’agit de la défense des intérêts supérieurs du pays au détriment des agendas personnels.
S’il est vrai, sous nos cieux, que les débats et querelles de personnes prennent souvent le dessus sur tout et sur tous, il est plus que temps pour l’élite politique, de se pencher davantage sur l’aspiration légitime des Sénégalais au développement avec son corollaire, le progrès. Cette forte aspiration au développement engage la classe politique à une prise de position courageuse par rapport à la transition énergétique.
En français facile pour nous faire comprendre, le pétrole et le gaz aux vertus et avantages tant chantés risquent de ne pas servir à grand-chose si nous ne gagnons pas le combat de la transition énergétique. Alors que notre pays s’apprête à exploiter ces deux ressources ô combien importantes, mais surtout stratégiques pour son décollage économique, voilà que certaines puissances économiques et financières veulent nous imposer un autre agenda ! Vos ressources, nous disent-elles en des termes à peine voilés, sont à ranger au musée des «énergies polluantes». Autrement dit, votre pétrole et votre gaz ne sont bons qu’à rester là où ils sont, au fond des océans. Leur trouvaille : interdire «le financement à l’étranger de sources d’énergies fossiles y compris le gaz» ; notre cher gaz. Comme si le charbon que ces puissances continuent d’utiliser pour faire tourner leurs machines et pour vivre tout court était une «énergie propre» !
L’intention est claire. Après avoir pollué la planète, malmené la couche d’ozone, réchauffé et surchauffé le climat, ces chevaliers tardifs de la protection de l’environnement veulent subitement enfourcher un autre cheval : nous priver de notre droit au développement. Inacceptable. Non pas parce que le changement climatique, avec son lot de dérèglements de toutes sortes, ne nous préoccupe pas, mais parce que la question, pour préoccupante qu’elle soit, doit être abordée sous l’angle de la souveraineté, de la justice et de l’équité. Si ce diktat des temps modernes passe, c’est toute notre stratégie basée sur le Gas to Power, Gas to Industry (marché local) et Gas to Export (exportation) qui tomberait à l’eau. Il y aurait alors, sans jeu de mots, de l’eau dans le gaz pour le Sénégal.
Le président Macky Sall l’a dit sans équivoque à ses pairs à Dubaï : «Nos pays ne doivent pas être condamnés à choisir entre le développement et la protection de l’environnement.» Le bon choix, s’est-il empressé d’ajouter, c’est les deux. Après avoir entendu plus d’une fois le chef de l’Etat sur le sujet de la transition énergétique et ses enjeux de développement, je suis fondé à croire en la sincérité de sa position. De plus, il n’a pas tort. Il a même raison. Cette posture courageuse de leadership mérite d’être amplifiée et soutenue pour devenir tout simplement : LA POSITION du Sénégal.
Si elle ne l’est pas davantage, la question d’une transition énergétique juste et équitable est tout au moins aussi importante que la transparence du processus électoral, l’inclusivité de l’élection présidentielle à venir, l’indépendance de la justice, la garantie des droits et libertés ou le respect de l’Etat de droit. Le prochain président de la République héritera à coup sûr de ce brûlant dossier énergétique. Inévitablement. Le développement du Sénégal en dépend.
Le combat n’est pas gagné d’avance. Il n’est pas non plus perdu d’avance. Il requiert à la fois transpiration, inspiration et détermination. Evidemment c’est un combat qui ne se mène pas seul. Parmi les alliés potentiels, figurent des producteurs de pétrole et de gaz qui ne se reconnaissent pas dans la marche vers l’abandon des énergies dites fossiles que certains souhaitent ici et maintenant. L’Arabie Saoudite est de ceux-là. Les pays africains, producteurs ou non producteurs, de même que tous les autres à travers la planète qui aspirent au développement ne devraient pas être en reste. La société civile d’ici et d’ailleurs a également un rôle non négligeable à jouer, nonobstant son attachement au développement durable.
Entendons-nous bien : il n’est pas question ici, de soutenir que les énergies fossiles n’ont aucun impact sur le réchauffement climatique. Il s’agit plutôt de dire sans détour que les pays nouvellement producteurs comme le nôtre, ont le droit d’aller à leur rythme dans la marche vers une transition énergétique qui ne saurait être confondue avec une course de vitesse vers une sortie des énergies fossiles. Une exploitation raisonnable et raisonnée des énergies dites fossiles, tel est l’enjeu. En outre, l’alternative au fossile que sont les énergies renouvelables, coûte très cher. D’où un autre enjeu : celui du financement et de l’accès au financement qui n’est pas des moindres dans le débat sur la transition énergétique.
La transition énergétique est par excellence un bon thème de campagne quand on sait que l’exploitation «des ressources naturelles (qui) appartiennent au peuple» est inscrite dans notre Constitution. Voilà un sujet qui mérite pour aujourd’hui et demain, une CO-CONSTRUCTION avec les Sénégalais.
Macky Sall et la transition énergétique : je soutiens le combat.
«LE PSE A MANQUE D’ARTICULATION ENTRE LA VISION, LES PROGRAMMES, LES PROJETS ET LES ACTIONS»
L’ancien ministre du Budget, Ibrahima Sarr, maître d’œuvre du plan Takkal sous le président Abdoulaye Wade est formel.
L’ancien ministre du Budget, Ibrahima Sarr, maître d’œuvre du plan Takkal sous le président Abdoulaye Wade est formel. Le Plan Sénégal Emergent (Pse), quoique bon référentiel de politique économique et sociale, souffre de l’absence d’un système national de planification devant permettre une bonne articulation entre la vision, les programmes, les projets et les actions. Dans cet entretien accordé à Sud Quotidien, l’ancien inspecteur du Trésor et Expert des Finances publiques qui s’est épanché sur les questions de gouvernance économique a regretté l’influence de la contrainte extérieure sur notre économie, non sans souhaiter voir le Sénégal mettre en place une grande banque semencière pour se prémunir de la guerre semencière mondiale, en sourdine. Dans une approche intimiste qui revisite par ailleurs son parcours dans l’administration, il s’est dit d’avis que le Plan Takkal exécuté vers 2011-2012 a réussi à sortir le pays du cycle des délestages et par conséquent à relancer l’économie Sénégalaise.
Monsieur le ministre, comment êtes-vous entré dans l’administration Sénégalaise?
Tout d’abord, il est bon à rappeler qu’après l’obtention d’une maitrise à la Faculté des sciences économiques et juridique à l’époque à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad), j’ai chômé comme bien d’autres de ma génération. Ce qui était une bonne chose pour moi puisque j’en avais profité pour apprendre l’anglais pendant un an à l’Institut Sénégalo-britannique. Par la suite, j’ai tenté le concours de l’Ecole nationale d’administration et de magistrature (Enam). Et quand je l’ai fait, j’ai réussi en même temps avec Amadou Ba, actuel Premier ministre. Et nous sommes sortis ex aequo. Mais pour nous en départir, il fallait faire un tirage. Et moi, je n’ai pas accepté de faire ce tirage au sort parce que je ne voulais pas aller dans les régies qu’on qualifiait de régies d’argent. Je me suis désisté. Par la suite, j’ai choisi le Trésor public, Amadou Ba a choisi les Impôts et domaines et d’autres ont choisi la douane. Ironie du sort, je suis devenu ministre avant Amadou Ba. Mais, c’est au Trésor que j’ai vraiment fait ma carrière.
Comment s’est faite votre intégration au Trésor public ?
Au Trésor public, j’ai trouvé de grands chefs, notamment Mamadou Lamine Loum, un homme extrêmement brillant, à qui, je rends un vibrant hommage. Parce que pour avoir une grande carrière, il faut avoir un grand chef. Et un grand chef, il vous fait travailler. Il vous pousse à l’excellence, au travail bien fait. Et c’est ça notre chance. Je renseigne que nous sommes entrés à l’Enam au moment où l’Etat ne recrutait plus. Donc, quand vous sortez de l’Enam, vous devenez immédiatement chef. A peine admis à valoir vos compétences au Trésor, vous êtes aussitôt affecté dans une des régions du Sénégal pour une expérience. Après votre retour sur Dakar, vous devenez encore chef. Mais, au Trésor public, majoritairement, nos collaborateurs sont des cadres moyens extrêmement compétents puisqu’ils sont spécialisés en leur domaine. Donc, ils s’y connaissent très bien. Pour preuve, il est difficile de corriger leur travail parce qu’ils y sont spécialisés et compétents. En travaillant avec eux, on apprend énormément. En réalité, ils vous forment en tant que jeune cadre. Je regrette qu’on oublie souvent ces cadres moins qui font un excellent travail. A mon avis, ils méritent plus d’attention.
Quel est votre parcours au Trésor ?
Après avoir gravi des échelons au Trésor public entre 1990 et 1995, passant ainsi d’inspecteur principal, puis chef de division de la statistique et de la gestion prévisionnelle de la trésorerie à la Direction du Trésor public, j’ai quitté le Trésor public pour des études en France au Centre d’études et de recherches sur le développement (Cerdi) où je suis sorti major tout comme à l’Enam. Dans ce Centre d’excellence on y forme des spécialistes du développement. De retour à Dakar, dès les premières notes écrites, le cabinet du ministre de l’Economie et des finances a cherché à savoir qu’est ce qui a écrit de telles notes. Parce qu’il y avait u n e nette différence de qualités de travail. Je précise qu’en son temps, le pays reposait sur le Trésor. Et c’est comme ça que l’actuel président de la Commission de l’Uemoa, Abdoulaye Diop et moi, avons été recrutés en qualité de conseillers techniques, chargés des Finances publiques au Cabinet du ministre de l’Economie et des Finances. Entre temps, le Fonds monétaire international (Fmi) est venu à Dakar faire des tests pour recruter des économistes. J’ai postulé et j’ai réussi à tous les deux tests faits à Dakar. Et après, je suis allé à Washington faire les trois autres tests auxquels j’ai réussi également. En quittant Washington, on m’a dit que «tu es dans le pipeline. Donc, tu vas être recruté». A mon retour de Washington, j’ai informé le ministre de l’Economie et des Finances d’alors Abdoulaye Diop, qui me dit, «non seulement, tu ne partiras pas mais on te donne le poste de directeur de cabinet du ministre Délégué chargé du Budget». Avec Aguibou Soumaré, mon collègue du Trésor, nous avons travaillé en parfaite synergie jusqu’en 2008, date à laquelle j’ai été remercié en tant que ministre du Budget.
Comment et pourquoi vous avez été rappelé dans le gouvernement de Souleymane Ndéné Ndiaye?
En octobre 2010, je fus nommé dans le gouvernement de Souleymane Ndéné Ndiaye comme ministre délégué auprès du ministre de l’Energie Karim Wade, lui-même remplaçant de Samuel Sarr à la tête dudit ministère. Mais cette nomination s’explique par le besoin de trouver un homme qui connaissait bien les questions de l’énergie et les finances pour une bonne mise en œuvre du programme d’urgence de lutte contre les délestages sur initiative du ministre de la Coopération internationale, des transports aériens, chargé de l’Energie. Ma nomination à ce poste gouvernemental a facilité les choses. A peine installé, le travail a marché parce que j’avais beaucoup appris avec les cadres de Senelec que je salue au passage et j’avais une bonne connaissance de la gestion des finances publiques pour avoir occupé des hautes fonctions au ministère de l’Economie et des finances. Je rappelle que nous étions à moins de 2 ans de la Présidentielle de février 2012. Et les délestages étaient intenables. Donc, il fallait aller vite. D’où la juste trouvaille d’un homme alliant les deux à la fois qui n’est rien d’autre que ma personne en son temps.
Donc, vous avez été au cœur du plan Takkal ?
Bien sûr ! Le plan Takkal, c’est une période de ma carrière que j’ai bien aimée. Parce que c’est la première fois que je sors du ministère de l’Economie et des finances pour gérer une question d’urgence extrêmement complexe tant du point de vue de la faisabilité avec moins voire peu de ressources puisque ledit plan nécessité des centaines de milliards de francs CFA. Or, la crise financière de 2008 avait fini de contraindre les gouvernements des pays européens à intervenir pour éviter la récession économique. Donc, difficile de trouver des ressources financières. Cette situation s’est aggravée avec la crise grecque en 2010. D’où toute la complexité de la mise en œuvre dudit plan.
Concrètement, qu’avez-vous fait dans ce plan Takkal ?
Dans la mise en œuvre de ce programme d’urgence ou plan Takkal, en ma qualité de ministre délégué auprès du ministre de la Coopération internationale, des transports aériens, en charge de l’Energie, j’étais la boussole. Je demandais au ministre Karim Wade de ralentir ou d’accélérer quand il le fallait. Je le disais de tourner à gauche ou à droite, d’éviter les dos d’âne et lui exécutait. C’était ainsi fait parce que j’avais la carte de l’économie et la carte des procédures. Toutefois, je ne signais absolument rien en tant que ministre. Tout de même, tout se passait bien.
Et pourquoi ?
Parce qu’à l’époque, je disais qu’on doit mettre en place une roue. Et pour ce faire, nous allons mettre pièce par pièce. Et quand la roue commencera à tourner, nous allons la laisser tourner toute seule. Et c’est de cette façon-là que les problèmes de délestage ont commencé à disparaitre. En somme, je pense qu’à la fin du plan Takkal, certes tout n’était pas réglé, mais nous étions sortis du cycle des délestages qui étaient un frein à l’économie sénégalaise. Curieusement d’ailleurs, j’ai beaucoup aimé l’énergie. A la limite, je peux dire plus l’énergie que le budget, mon domaine de compétence. Je salue au passage les cadres de Senelec qui m’ont beaucoup apporté dans leur domaine. Avec eux, j’ai compris que lorsqu’il y a un problème dans un secteur quelconque, il faut réunir toutes les compétences autour de cette question pour trouver les solutions, premièrement. Deuxièmement, il faut un leadership. Troisièmement, les instructions du ministre doivent être appliquées. C’est seulement de cette façon qu’on peut réussir les progrès.
Après la perte du pouvoir du Président Wade en 2012, qu’êtes-vous devenu?
D’abord, je fais un fait un petit rappel pour préciser ceci : Je ne suis pas politicien. Mais, j’ai servi un pouvoir politique. Entre 2008 et 2010, j’étais dans le privé après avoir quitté le gouvernement de Cheikh Aguibou Soumaré, suite à l’affaire de dépassements budgétaires. Quand le président Wade m’a reçu, il m’a dit ceci : Toi là, tu es le ministre que j’ai remercié, qui rentre dans mon bureau avec un sourire. Et j’ai dit au président parce que j’ai un métier. Je suis inspecteur du Trésor. Deuxièmement, je suis fatigué. Donc, j’ai hâte de me reposer un peu. Et quand j’ai quitté, j’ai créé un cabinet. Six mois après mes congés, quelqu’un de la Banque mondiale m’a appelé pour un poste à Paris de la Banque mondiale, notamment à la Société financière internationale (Sfi) pour 10 000 euros. Mais, pour des raisons de famille notamment ma maman un peu âgée, j’ai décliné l’offre. Par la suite, la Banque mondiale m’a appelé pour me dire tu es la personne dont on a besoin pour ce portefeuille des investisseurs. Mais, j’avoue que je ne m’y connaissais vraiment pas. Après, elle (banque mondiale) m’a envoyé une équipe qui m’a bien reçu. Et puis, on m’a confié deux grands projets de près de deux fois 200 millions de dollars notamment la fameuse centrale de Tobène. Cette même société qui gère les phosphates de Matam. C’est à partir de ce moment que j’ai compris qu’on peut être dans le privé en faisant autant de résultats. Régler un problème d’énergie, tout comme aider un groupe à construire une centrale électrique ou exploiter une mine dans une localité comme Matam ou travaillent plus de 500 personnes relève aussi du développement. Depuis lors, je suis dans le privé notamment dans deux banques de la place, et je suis en même temps vice-président du Conseil d’administration de l’université Cheikh Anta Diop et je gère mon cabinet… Je donne également des conseils au gouvernement sur les questions économiques toutes les fois que je suis consulté.
De l’extérieur, quelle lecture faites-vous de la gouvernance du président de la République Macky Sall durant ces 12 ans de pouvoir?
J’avoue que je connais Macky Sall pour avoir travaillé avec lui. Parce que lorsqu’il (Macky Sall) était Premier ministre, j’étais le directeur de cabinet de Cheikh Hadjibou Soumaré. Donc, chaque matin, je rencontrais soit Macky Sall, soit son directeur de cabinet, Mahammed Boun Abdallah Dionne. Nous échangions. Par conséquent, j’ai beaucoup appuyé Macky Sall en tant que Premier ministre dans la mobilisation des ressources financières pour sortir de terre les grands projets du président Wade. Parce qu’on lui avait confié tous les grands projets de l’Etat. S’agissant de sa gouvernance, je pense qu’il a essayé de continuer dans la même lancée. En revanche, il y a une réalité que bon nombre de Sénégalais ignore. C’est l’influence de la contrainte extérieure. En termes clairs ; quand vous pilotez l’économie sénégalaise ou d’un pays, il y a des forces contraires extérieures qui sont extrêmement vigoureuses et qui s’opposent à vos orientations stratégiques. Ce que les politiques n’expliquent pas souvent. En revanche, le minimum de marge de manœuvre que nous avons doit être utilisé à bon escient.
Alors que peuvent réellement faire des Etats comme le nôtre face à ces forces extérieures vigoureuses, associées aux crises mondiales comme la Covid-19, la crise Russo-ukrainienne entre autres?
Sur cette question, j’avoue que le président Sall s’est beaucoup démêlé. Parce que sous son magistère, le monde a connu beaucoup de crises notamment l’aggravation de la crise alimentaire et nutritionnelle en 2014, la Covid-19 en 2020, la Russo-ukrainienne entre autres ont beaucoup anéanti ces efforts. Ces facteurs contraignants déséquilibrent tout et p a r conséquent entrainent une réallocation des ressources.
Pensez-vous que le PSE est un bon référentiel de politique économique et sociale ?
Sincèrement, je pense que c’est un bon référentiel de politique économique et sociale. Parce qu’il a fait l’objet d’un large partage aussi bien avec les cadres du ministère des Finances et du budget qu’avec les anciens avant toute validation par le gouvernement. Parce que le ministère est une famille.
Mais, sa mise en œuvre semble ne pas donner l’effet escompté. Quel est le maillon manquant de ce référentiel?
Il n’y a pas eu de cadre général de planification et de développement qu’on pourrait appeler système national de planification. Autrement dit, le Pse a manqué d’articulation entre la vision, les programmes, les projets et les actions. D’ailleurs, j’en profite pour rendre un vibrant hommage au défunt ingénieur statisticien, ancien Directeur général de la Direction générale de la planification et des politiques économiques, Pierre Ndiaye, qui était celui qui avait tout compris. Malheureusement, il n’a pas eu le temps de mettre en place le nouveau système de planification qu’il a lui-même initié. Que Dieu ait pitié de son âme et l’accueille dans son paradis ! Tout compte fait, j’insiste là-dessus parce qu’on a vraiment besoin d’un système national de planification.
Pourquoi tenez-vous à la mise en place d’un système national de planification?
J’y tiens, parce que ça évite de faire du pilotage à vue. Avec un système national de planification, on a une lecture nette de l’état des lieux. D’où est-ce qu’on va ? Comment y aller ? Qu’est-ce qu’on va avoir à tel horizon (année) ? Combien va-t-on avoir pour tel investissement ? Autant de précisions sur notre modèle économique qui va nous permettre de pouvoir faire face aux chocs d’où qu’ils viennent. Parce que qui ça puisse être demain, s’il ne comprend pas et ne règle pas les questions de vulnérabilité économique, il n’ira pas loin. Autrement dit, ces promesses seront vaines.
Qu’entendez-vous par vulnérabilité économique ?
Je parle de contraintes extérieures parce qu’on ne produit presque rien. Nous importons tout. Par conséquent, nous sommes importateurs d’inflation. Et cela va de soi! L’inflation est un visiteur qui ne vous quitte pas facilement. A regarder de près, notre balance commerciale est depuis toujours déficitaire. Donc, nous sommes preneurs de prix. Et quand vous l’êtes, vous le prenez en plein figure. L’inflation crée un déficit, mais fondamentalement ça crée un déséquilibre entre ce que vous produisez et ce que vous consommez.
Après plusieurs tentatives notamment d’autosuffisance en riz lancée en 2017, rien de concret jusqu’ici. Comment résorber cette question de dépendance alimentaire?
Permettez-moi de dire ceci : S’il y a quelque chose d’aussi important à régler dare-dare, c’est bien la question agricole. Dans ce pays, on pense que pour régler une crise, il faut mettre de l’argent. Pour ma part, ce n’est pas le plus important. Pour régler une crise, il faut régler le problème de l’efficience du secteur ou on injecte de l’argent. D’abord avant de mettre de l’argent, je dois m’assurer que le secteur marche bien. Penser résoudre le problème d’un secteur en difficulté en injectant des liquidités n’aménage pas forcément les choses. Je veux pour preuve, les subventions aux intrants agricoles. L’Etat intervient sous la forme de subventions mais l’Etat n’est pas sûr que ces subventions aient bénéficié aux vrais agriculteurs.
Nos gouvernants ont-ils vraiment pris conscience du défi alimentaire mondial dans les prochaines années?
Il me semble bien que nous n’avons pas jusqu’ici mesuré ce défi planétaire. D’ailleurs, ils sont nombreux à ignorer que la question alimentaire sera au centre des politiques économiques et sociales dans les prochaines années. Parce que les phénomènes climatiques auxquels nous sommes confrontés sont en train de changer la géographie agricole mondiale. Il faut que nous sachions que les phénomènes actuels font qu’au Sud de l’Europe, précisément en Italie, en Espagne et Portugal, il est possible de cultiver comme nous ici. En Espagne, le gouvernement est en train d’aménager 100 000 hectares pour cultiver de l’arachide, le coton et la banane. Certes, ils ont des terres un peu artificielles mais, ils ont la technique pour adapter les cultures. D’ailleurs, ils l’ont mis sous serre. Il arrivera un moment où ils n’importeront plus. Dans cette optique, ils sont en train de se constituer une banque semencière de très grande envergure. Et il arrivera un moment où si l’on n’y prend pas garde, nous serons tenus d’aller acheter de la semence chez eux pour produire. Présentement, il y a une guerre mondiale sur les semences et peu sont au courant. Donc, nous devons faire tout pour disposer d’une grande banque semencière. Au pôle Nord, il y a une banque semencière qui a presque la superficie de Dakar où ils ont gardé des semences