DJINN EUREKA
Tata « d’un bon s’est élevée » criant à tue-tête « Eureka, j’ai trouvé ! Eureka, J’ai trouvé ! ». Tons écarquilla des yeux et s’interrogea, si cet Eureka-ci n’était pas ce Djinn, dont on lui avait parlé et qui viendrait hanter le sommeil de Tata
Tata « d’un bon s’est élevée » criant à tue-tête « Eureka, j’ai trouvé ! Eureka, J’ai trouvé ! ». Tons écarquilla des yeux et s’interrogea, si cet Eureka-ci n’était pas ce Djinn, dont on lui avait parlé et qui viendrait hanter le sommeil de Tata. Il empoigna sous le lit sa bouteille de safara(1), qu’il agita énergiquement, la débouchonna et s’approcha de Tata qui le stoppa sans s’embarrasser de précaution. Sous l’effet de la surprise, Tons resta coi.
Tôt le matin, Tata ouvrit large les battants de son armoire. Elle en tira un lafa (2) aux couleurs nationales, puis un faaru mbam (3) vert -jaune-rouge frappé de l’étoile verte et en dessous, elle mit un tiaya(4) peul, des bas et crampons de même couleur
. Tata avait les allures du drapeau national sur courtes pattes, quelque peu ventru. La voici déguisée en Yaye Fall, calebasse et mégaphone en main, remontant la grand-rue. Elle se disait envoyée spéciale de Djinné Eureka pour la victoire des Lions de la Teranga contre le Pays-Bas.
Les pièces et les billets tombaient dans la sébile. Elle rentra à la maison aussi vite qu’elle en était sortie. Tons de hurler : « Akassa Djinné ! Euréka dil gneuwe goudi gou nek » (5)
1- Safara : Eau bénite
2- Lafa : bonnet
3- Faru Mbam : habit sans couture sur les cotés
4- Tiya : pantalon bouffant
5- Merci Djinn Eureka, reviens tous les soirs