EXPLORER A FOND LE TOURISME RELIGIEUX
Le responsable du secteur tourisme religieux à la Sapco a déclaré avoir entamé l’élaboration d’un plan d’actions dans une approche inclusive et participative en incluant les responsables religieux, et qui devrait impliquer des investisseurs privés.
La Société d’aménagement des côtes et zones touristiques (Sapco) a l’idée de créer des résidences d’accueil pour pèlerins dans les différentes cités religieuses. L’idée est de capter la grande masse de fidèles qui se déplacent régulièrement dans des villes comme Touba, Tivaouane, Kaolack, Ndiassane, Porokhane, Popenguine ou Thiénaba, pour ne citer que ces localités. L’idée, pour cette structure, est de favoriser le tourisme religieux dont on dit depuis des années, qu’il pourrait constituer un appoint au tourisme balnéaire, dominant, mais qui pourrait rapidement être en perte de vitesse, au regard des conséquences de l’érosion côtière.
Le responsable du secteur tourisme religieux à la Sapco a déclaré avoir entamé l’élaboration d’un plan d’actions dans une approche inclusive et participative en incluant les responsables religieux, et qui devrait impliquer des investisseurs privés. Le potentiel est énorme. Rien que pour le Magal de Touba, on parle régulièrement de plus de 2 millions de pèlerins lors de cette occasion. Ce qui est tout de même aussi important que le Hajj à La Mecque, soit dit en passant. Si on ajoute les nombreuses personnes qui se rendent dans les autres localités, on peut estimer que c’est une bonne partie de la population sénégalaise qui se déplace à différentes périodes de l’année. Car il y a aussi différentes ziarras auprès de nombreux chefs religieux à travers le pays.
C’est dire que le développement du tourisme religieux ne pourrait se contenter de la mise en place de «résidences d’accueil», et demanderait des structures d’accueil de qualité. Si La Mecque reçoit des millions de pèlerins chaque année, c’est que les gens ont mis en place des structures dignes des meilleurs réceptifs au monde -certains gros labels internationaux gèrent d’ailleurs des hôtels dans la capitale de la Oumma.
Touba, Tivaouane, Popenguine, ainsi que Médina Baye et Médina Gounass pourraient faire la même chose. Il y a bien sûr, bien des préalables, et d’idées préconçues à surmonter. Il y a ici possibilité d’attirer non seulement des croyants et des fidèles, mais le pays aurait là l’occasion de permettre d’abord aux Sénégalais de connaître leur pays à moindres frais, sans avoir à compter toujours sur de vagues connaissances qui pourraient leur fournir le gîte et le couvert. Au-delà, les promoteurs touristiques auront là l’occasion d’attirer des touristes sur d’autres sites.
Depuis des années que les offices de promotion touristique parlent de développer d’autres formes de tourisme, parce que ce secteur est l’un des plus importants de l’économie du Sénégal. Avant la découverte et l’exploitation des hydrocarbures, le tourisme a longtemps constitué, avec la pêche, l’un des principales sources d’emplois et de revenus dans le pays. Néanmoins, avec le temps, le principal site touristique de Saly Portudal a connu une certaine régression du fait des effets de l’érosion côtière et de la décrépitude des réceptifs. Les pouvoirs publics ont fait beaucoup d’efforts, sous l’impulsion, il faut le dire, du Président Macky Sall, qui y a mis les moyens pour relancer le tourisme.
Néanmoins, les pouvoirs publics ne peuvent tout faire dans un secteur qui repose essentiellement sur les efforts du secteur privé. Or, depuis des années, à part les réceptifs qui poussent sur la Corniche de Dakar, et un peu au Plateau, il y a un problème de renouvellement de l’offre. Cela, en plus d’une forte concentration dans la capitale politique, n’est pas de nature à favoriser la déconcentration et le développement du tourisme pour inciter à l’arrivée de nouveaux touristes.
Le développement du tourisme religieux serait une très bonne chose, à condition de ne pas se montrer frileux et de songer à voir grand. Le potentiel des villes comme Touba, Tivaouane, Médina Baye et Popenguine est très important pour ne pas être exploité à fond.