LES RÉPARATIONS, UN CONCEPT AFRICAIN
Même si le peuple Noir est toujours dominé, cette exigence de justice doit faire son chemin et revenir au fil du temps comme un leitmotiv, tant qu’elle ne sera pas honorée !
J’ai entendu parler pour la première fois du MIR (Mouvement International des Réparations)en 2017. Lorsque le président du MIR Martinique Garcin Malsa, fondateur du mouvement, ayant remarqué mon fort engagement panafricain, mes livres et conférences, ainsi que la création de la maison d’édition diasporas Noires, a souhaité que je sois l’invitée d’honneur du 17e Konvwa Pou Réparasyon en Martinique. J’ai été très honorée par cette invitation, et très touchée par l’engagement farouche et constant pour cette cause du Président patriarche Malsa, et j’avoue avoir pris une grosse claque durant ce voyage en découvrant une oppression terrible et sournoise sur le peuple Martiniquais, et qui n’était en fait qu’une continuité sous diverses formes plus softs de l’esclavage et du Code Noir, après la « soi-disant » abolition de l’esclavage1 . C’est d’ailleurs, le même colonialisme et la même oppression qui perdurent sous d’autres formes après les « soi-disant » indépendances dans quasiment tous les pays Africains dits « francophones ».
Depuis cette rencontre marquante, malgré mes nombreuses activités militantes sur divers sujets liés au Panafricanisme et au social en Afrique, j’essaie d’apporter mon énergie et ma force de conviction à l’édifice du MIR. J’ai organisé le premier Konvwa Pou Reparasyon en Terre d’Afrique avec le MIR ; aidée de ma petite sœur de Martinique Myriam Malsa, une centaine de personnes ont fait le déplacement au Sénégal à Gorée pendant une dizaine de jours. Le MIR Sénégal a vu le jour en Mai 2019, créé par de jeunes panafricanistes engagés, puis le 2e Konvwa en Terre d’Afrique a eu lieu en aout 2019 au Benin avec son lot de très fortes émotions…
Grâce à ces actions du MIR, de plus en plus de Panafricanistes du Continent découvrent, soutiennent et adhérent à ces revendications de réparations portées par nos frères et sœurs Africains descendants des AFRĒS (Africains Réduits en Esclavage, car la première des réparations prônées par le CIPN Comité International des Peuples Noirs, consiste à ne plus appeler nos Ancêtres des « esclaves »).
Les crimes à réparer
Guerres de domination, razzias, massacres, déportation, mise en esclavage, tortures et atrocités en tout genre, colonialisme, néocolonialisme, pillage économique, racisme épistémique, discrimination, apartheid, empoisonnement de masses, génocide par substitution, épistémicide, négationnisme, révisionnisme, etc., avec des conséquences psychiques irréparables sur plusieurs siècles et souvent irréversibles…
Une de ces conséquences est l’aliénation terrible de la plupart des Africains conditionnés depuis l’enfance par les mensonges et le complexe de supériorité de leurs oppresseurs, éduqués par leur école de l’aliénation, leur « école des otages » (nom donné à l’école coloniale à ses débuts en Afrique, car destinée aux fils de chefs et de rois qui y étaient pris de force en otages par les colons, et aujourd’hui les otages étant les élites africaines). « Le colonisé réussit également, par l’intermédiaire de la religion, à ne pas tenir compte du colon. Par le fatalisme, toute initiative est enlevée à l’oppresseur, la cause des maux, de la misère, du destin revenant à Dieu. L’individu accepte ainsi la dissolution décidée par Dieu, s’aplatit devant le colon et devant le sort et, par une sorte de rééquilibration intérieure, accède à une sérénité de pierre. »
Frantz Fanon dans « Les damnés de la terre ». Aujourd’hui, le Peuple Noir, partout dans le monde, malgré une indéniable résistance, est dans une situation de vulnérabilité excessive où tout est à réparer, à restaurer : son esprit, son âme, son AdN et son lien avec ses Ancêtres, sa spiritualité, sa culture, son Histoire, sa méthodologie de réflexion, son rapport à la science, son rapport à la Nature, sa philosophie, son estime de soi, etc. Tout ce qu’il avait acquis depuis des centaines de milliers d’années, en fait depuis l’apparition de l’homme moderne (Homo sapiens sapiens) en Afrique et qui faisait de lui le plus ancien guide de l’Humanité sur le chemin de l’évolution humaine a été volé, caché, saccagé, falsifié, effacé sciemment de sa mémoire, mais plus grave encore de la mémoire de l’Humanité tout entière. « Le Nègre ignore que ses Ancêtres, qui se sont adaptés aux conditions matérielles de la vallée du Nil, sont les plus anciens guides de l’Humanité dans la voie de la civilisation ; que ce sont eux qui ont créé les Arts, la religion (en particulier le monothéisme), la littérature, les premiers systèmes philosophiques, l’écriture, les sciences exactes (physique, mathématiques, mécanique, astronomie, calendrier...), la médecine, l’architecture, l’agriculture, etc. à une époque où le reste de la Terre (Asie, Europe : Grèce, Rome...) était plongé dans la barbarie. » Cheikh Anta diop alerte sous les tropiques, Présence Africaine 2006, Les criminels contre l’Humanité ne se sont donc pas contentés de traquer le Peuple Noir, de l’asservir, de l’humilier, de le nier en tant qu’humain... Ils ont aussi commis le crime d’épistémicide. « Ainsi l’impérialisme, tel le chasseur de la préhistoire, tue d’abord spirituellement et culturellement l’être, avant de chercher à l’éliminer physiquement. La négation de l’histoire et des réalisations intellectuelles des Peuples Africains Noirs est le meurtre culturel, mental, qui a déjà précédé et préparé le génocide ici et là dans le monde. » « Je crois que, le mal, que l’occupant nous a fait, n’est pas encore guéri, voilà le fond du problème. L’aliénation culturelle finit par être partie intégrante de notre substance, de notre âme, et quand on croit s’en être débarrassée, on ne l’a pas encore fait complètement.
Le combat qu’on nous livre est un des combats les plus violents. (…) On vous nie en tant qu’être moral on vous nie en tant qu’être culturel on ne voit pas l’évidence, on ferme les yeux, on compte sur votre aliénation, sur votre complexe, sur le conditionnement et les réflexes de subordination et sur tant de facteurs de ce genre. Et si nous ne savons pas nous émanciper d’une telle situation par nos propres moyens mais il n’y a pas de salut. » Cheikh Anta diop, Civilisation ou barbarie, Présence Africaine, Paris, 1981. Le sociologue portugais Boaventura De Sousa Santos utilise très souvent le terme épistémicide dans son œuvre dès 1994 dans plusieurs de ses articles ou ouvrages : « Le nouveau paradigme constitue une alternative à chacun de ces traits. En premier lieu, il n’y a pas une forme unique de connaissance valide. Il y a beaucoup de formes de connaissances, autant que les pratiques sociales qui les génèrent et les soutiennent. La science moderne s’appuie sur une pratique de division technique professionnelle et sociale du travail et sur le développement technologique infini des forces productives dont le capitalisme est aujourd’hui l’unique exemple. (…)
Le génocide qui caractérise tant de fois l’expansion européenne fut également un épistémicide : on a éliminé des peuples étranges parce qu’ils avaient également des formes de connaissances étranges et l’on a éliminé ces formes de connaissances étranges parce qu’elles se fondaient sur des pratiques sociales et des peuples étranges. Mais l’épistémicide a été beaucoup plus étendu que le génocide parce qu’il a toujours prétendu subalterniser, subordonner, marginaliser ou illégaliser des pratiques et des groupes sociaux qui pourraient constituer une menace pour l’expansion capitaliste, ou durant une bonne partie de notre siècle pour l’expansion communiste (sur ce point aussi moderne que le capitalisme), et aussi parce que cela est arrivé aussi bien dans l’espace périphérique et extra-nord-américain du système monde que dans l’espace central européen et nord-américain, contre les travailleurs, les indigènes, les Noirs, les femmes et les minorités en général (ethniques, religieuses, sexuelles).
Le nouveau paradigme considère l’épistémicide comme un des grands crimes contre l’Humanité. » Leur but était d’effacer leurs motivations, les preuves, de minimiser le plus possible leurs responsabilités, de falsifier les mémoires, en niant l’Humanité du peuple Noir, le déclarant maudit par dieu, le désignant comme actif et co-responsable de son propre malheur. Ils ont donc falsifié l’Histoire avant, pendant et après leurs crimes, cela afin d’anéantir et de compliquer toute possibilité d’identification de ces crimes, de leurs motivations, de leurs responsabilités, des préjudices et des réparations appropriées, leur but était de créer une SITUATION A JAMAIS IRREPARABLE, DES CRIMES PARFAITS À JAMAIS IMPUNIS ! Ils étaient sur le point d’atteindre ces objectifs, mais c’était sans compter sur l’extraordinaire combativité du peuple Noir sur la durée, qui malgré son état général de vulnérabilité de peuple opprimé et dominé depuis des siècles, est aujourd’hui en voie de recouvrer son patrimoine historique et spirituel grâce principalement au grand et courageux savant Cheikh Anta diop et à ses disciples historiens Africains de plus en plus nombreux, ce peuple est en voie de renaissance malgré ces longs siècles d’asservissement, d’atrocités, de falsifications et de mensonges dans tous les domaines.
Ce miracle de résilience est, indéniablement dû, en grande partie, au mouvement du Panafricanisme, à ses nombreux leaders sur tous les continents, et à tous nos Ancêtres résistants connus ou anonymes, à travers le monde et à travers le temps… Je note que selon le sesh Coovi Rekhmiré, un des plus grands savants Kemitologues, disciple de Cheikh Anta diop, initiateur de l’Université Panafricaine des savoirs, le concept de panafricanisme date de l’égypte Antique et du Pharaon Naré Mari (Narmer) et s’appelait « sematawy », processus de réunification de Kemet. « Je ne vois guère d’autres exemples dans l’histoire d’une telle force de caractère, d’un tel courage, d’une telle foi chez un peuple qui, victime d’une telle oppression si totalement inhumaine, a non seulement sauvé, mais épanoui sa culture en terre étrangère.» Jean Ziegler (1980 : 79) dans la Revue E t h i o p i q u e s http://ethiopiques.refer.sn/spip.php?article1789.
Faut-il réparer ?
Beaucoup d’Africains du continent et de la diaspora pensent que les réparations exigées envers les criminels contre l’humanité, de quelques natures qu’elles puissent être, ne peuvent réparer l’immensité et l’énormité des préjudices subis durant des siècles. Ou encore, que nous ne pouvons pas nous rabaisser à leur demander, quémander, une reconnaissance ou des réparations de leurs crimes. Ou encore, que c’est une traitrise que de monnayer les souffrances incommensurables de nos ancêtres, etc.
Au-delà des arguments compréhensibles des uns et des autres, au-delà de l’impuissance d’un peuple dominé face à celui qui le domine toujours, encore et encore depuis des siècles, cette impuissance face à leur mépris ne doit en aucun cas empêcher cette exigence forte et courageuse de justice et de réparation pour la dignité humaine, quitte à crier dans le désert, le but étant de ne pas les laisser dormir tranquilles dans leurs tribunaux autistes, car ce cri trouvera tôt ou tard un écho dans leur conscience barricadée. d’ailleurs, leur reconnaissance de leurs crimes comme crimes contre l’Humanité est venue tardivement, sous les coups de boutoir de l’exigence de militants Noirs, les réparations suivront ce même chemin inexorablement, tôt ou tard, surtout lorsque les criminels contre l’Humanité ont été eux « réparés » au lendemain de la « soi-disant » abolition de l’esclavage. Même si le peuple Noir est toujours dominé, cette exigence de justice doit faire son chemin et revenir au fil du temps comme un leitmotiv, tant qu’elle ne sera pas honorée !
Si cette exigence continue d’être méprisée par les occidentaux, il viendra bien un moment où le Peuple Africain redevenu souverain, créera ses propres tribunaux pour juger les criminels contre l’Humanité, pour ENFIN solder ces crimes odieux et rétablir l’Harmonie pour toute l’Humanité… Cela est une exigence urgente qui dépasse le devenir du seul Peuple Noir ! Comme le dit Frantz Fanon dans « Les damnés de la terre » : « la grande confrontation ne pourra être indéfiniment reportée ».
La réparation, une sagesse ancestrale africaine pour rétablir l’Harmonie
Depuis la nuit des temps, le concept de justice en Afrique noire, est invariablement accompagné par le concept de réparation. Ces réparations doivent être arbitrées, prononcées, proposées aux victimes, acceptées par les criminels, afin de pouvoir atteindre un retour à la paix, à l’harmonie et pourquoi pas la réconciliation.
Dans la présentation du livre « Pouvoir et justice dans la tradition des Peuples Noirs - Philosophie et pratique » éd. Harmattan, de Fatou Kiné Camara, docteur en droit, enseignante-chercheuse à la Faculté de droit de l’université de Dakar, disciple du professeur Cheikh Anta diop, on peut lire ceci : « Peut-on se contenter de ne voir en la justice qu’une machine à distribuer des peines et des châtiments ? Dans la conception négro-africaine de la justice, juger n’est pas condamner, c’est faire en sorte de rétablir une harmonie rompue. » Puis à la page 48 de l’ouvrage dans le chapitre « la justice fille du bien » : « Qui peut encore nier la remarquable avance du droit pénal négro-africain en matière d’humanisme et de rationalité ? La loi du Talion si chère à certaines civilisations ne vaut en Afrique Noire que tant qu’elle permet au responsable de savoir à quoi il s’expose s’il ne verse pas des dommages et intérêts à sa victime. De fait, nous avons cité des exemples, la plupart de ces peines se ramenaient à une seule, la réparation pécuniaire ou en nature. Quant aux châtiments corporels qui sont prévus dans le Droit pénal Noir, ils ne sont énoncés qu’à titre comminatoire. Ils ne servent qu’à évaluer le montant de l’indemnisation due. La réparation, peine de substitution à toutes les autres. Mise en demeure de choisir entre une compensation financière ou en nature (têtes de bétail par exemple) et que l’on crève un œil à celui qui a crevé le sien, la victime n’hésite pas longtemps. Elle hésite d’autant moins qu’elle a été imprégnée depuis l’enfance par une morale omniprésente dans les contes, proverbes, chants, art pictural, etc. qui condamne en le tournant en ridicule ce type de comportement. Stigmatisée comme étant le fait d’un être bête et méchant, la vengeance est simplement tolérée et fermement découragée. L’enseignement du sage zafricain est que la vengeance est stérile. »
Toujours dans ce livre « Pouvoir et justice dans la tradition des Peuples Noirs » (page 53, chapitre « la Justice fille du bien ») le concept de réparation peut être résumé par cette phrase de Olawale Elias, Nigérian, agrégé en droit et docteur de Philosophie : « Le droit africain est un droit visant à préserver un équilibre social et l’harmonie de la communauté, alors que le droit européen en général, est de façon très marquée, un Droit de sanctions. (…) L’idée qui est au centre du Droit africain est une idée de compensation et non de châtiment ». Un autre juriste africain, l’ivoirien T. Ehui enfonce le clou en notant cette différence de taille entre les fondements des juridictions occidentale et africaine (page 54, chapitre « la Justice fille du bien ») : « Le procès, dans les sociétés traditionnelles africaines, avait pour objectif majeur, la conciliation entre le coupable et la victime. Dans ce sens on recherchait avant tout à indemniser la victime et à faire prendre conscience au délinquant de la gravité de son acte. La conciliation s’opérait donc à un triple point de vue, la réconciliation du délinquant avec lui-même, du délinquant avec la victime, du délinquant avec la société… »
Pour finir, notons cette remarquable conclusion « La finalité des jugements : la restauration de l’harmonie ; s’il est une valeur au cœur des civilisations noires, c’est l’Harmonie, tous les moyens sont bons pour l’instaurer, la préserver et la rétablir à chaque fois qu’elle est ébranlée… Les juges ne sont pas là pour punir, mais pour aider à l’établissement de la vérité, préalable à la réconciliation des adversaires et à la réparation des désordres sociaux que le conflit a dévoilés. » Je remercie Fatou Kiné Camara, ma sœur et amie, l’Auteure de ce livre « Pouvoir et justice dans la tradition des Peuples Noirs - Philosophie et pratique » éd. Harmattan, que je remercie d’avoir accepté d’être largement citée dans ce texte et de m’avoir fourni des extraits de son ouvrage.
Le Panafricanisme, l’outil d’autoréparation ultime du peuple Noir !
« Toutes les personnes d’ascendance africaine, qu’elles vivent en Amérique du Nord ou du Sud, dans la Caraïbe et dans n’importe quelle autre partie du monde sont des Africains et appartiennent à la Nation africaine. » disait Kwame Nkrumah ancien président du Ghana et un des pères du panafricanisme. « Le destin de toutes les personnes noires où qu’elles se trouvent dans le Monde est lié à l’Afrique. Tant que l’Afrique ne sera pas respectée, les Noirs ne seront pas respectés » ajoute Nana Akufo Addo président actuel du Ghana. « Il existe une personnalité africaine qui est commune à tous les hommes, toutes les femmes de race noire ; cette personnalité recèle des valeurs spécifiques de sagesse, d’intelligence, de sensibilité.
Les Peuples Noirs sont les peuples les plus anciens de la terre. Ils sont voués à l’unité et à un avenir commun de puissance et de gloire. Cette idéologie panafricaine refuse par conséquent toute idée d’assimilation, d’intégration à l’univers du dominateur. Cette idéologie du refus de toute assimilation est une force motivationnelle d’une extraordinaire puissance. L’histoire retient que le mouvement nationaliste africain a pris une ampleur extraordinaire à la suite du panafricanisme ». (Jean Ziegler, 1980 : 78). La réparation ultime portée par le Panafricanisme est l’unité des peuples noirs, leur solidarité fraternelle, culturelle et politique, et si nécessaire et souhaité, le retour légitime sur leur continent d’origine, leur Terre Mère. Pour cela, il faut que les Africains de tous pays s’attellent à la Réunification, à la création de l’Etat fédéral des états Africains Unis (états se trouvant dans et hors du Continent africain). d’autre part, dès à présent, les pays Africains du Continent ont le devoir impératif de mettre en place le plus rapidement possible, un dispositif d’accueil des descendants des déportés Africains du monde entier, à l’instar du Ghana, de leur donner la nationalité sans aucune condition, et de leur octroyer gratuitement des terres, des moyens logistiques et une assistance fraternelle pour s’installer à leur demande, et là où ils le désirent.
L’Humanisme africain, le concept d’UBUNTU : « Je suis parce que nous sommes »
Pour réaliser ce rêve d’unité, nous avons à notre disposition un concept exceptionnel, issu de notre sagesse ancestrale, qui est le concept d’UBUNTU qui trouve son origine dans les langues bantu. Ubuntu veut dire « Je suis parce que nous sommes » ou « je suis ce que je suis, grâce à ce que nous sommes tous ». Quelqu’un d’Ubuntu est ouvert et disponible pour les autres, car il a conscience d’appartenir à quelque chose de plus grand. Disons que c’est une responsabilité sociale et humaine à l’Africaine et qui englobe tous les êtres humains, y compris les criminels contre l’Humanité ! d’où cette exigence de rétablissement de l’Harmonie au sein de l’Humanité avec un concept de réparations et non de sanctions et de punitions des criminels. Voici l’humanisme européen d’après Frantz Fanon, dans Les damnés de la terre (1961) : « Cette Europe qui jamais ne cessa de parler de l’homme, jamais de proclamer qu’elle n’était inquiète que de l’homme, nous savons aujourd’hui de quelles souffrances l’Humanité a payé chacune des victoires de son esprit. » Revenons à notre sagesse africaine ancestrale !
EXIGEONS REPARATION !
Contribution dans le cadre du livre collectif international de 18 auteurs
« REPARATIONS – Une exigence urgente pour l’Humanité »
Avril 2020 éd. diasporas Noires, ouvrage coordonné par le MIR 1 Lire le livre « Zaïre & Théophile - Pas de pitié pour les nègres» de Imaniyé Dalila Daniel, qui raconte comment ce simulacre d’abolition a abouti à la mise en place d’un travail forcé et la séquestration des nègres libres dans les plantations sous peine d’emprisonnement pour vagabondage s’ils en sortaient.
Mame Hulo est écrivain, Directrice de Diasporas Noires Editions, membre du Mouvement Fédéraliste Pan Africain Ambassadrice Afrique du MIR