OSER LA DECENTRALISATION
Je demeure convaincu qu’une décentralisation assez poussée est gage de développement à la base et donc garantissant plus de stabilité et de possibilités de voir les populations bénéficier des retombées tout en étant acteurs à part entière
Au vu de tout ce qui a été développé pour mettre en place une politique de décentralisation accompagnée de lois et règlements, je reste sur ma faim quant à la concrétisation. Je demeure convaincu qu’une décentralisation assez poussée est gage de développement à la base et donc garantissant plus de stabilité et de possibilités de voir les populations bénéficier des retombées tout en étant acteurs à part entière.
Ma réflexion a comme point de départ, le niveau d’opérationnalisation de cette politique de décentralisation avec peut-être un agenda dont le rythme d’exécution reste assez lent. Il est évident que si cette opérationnalisation doit passer uniquement par des mesures et décisions devant concerner l’ensemble des collectivités territoriales en même temps, leur niveau varié en termes de capacités organisationnelles, de gestion (programmatique et financière) et de redevabilité ne permet pas une application simultanée et intégrale.
Ainsi et de manière concrète, il serait plus judicieux de penser à une approche par échelle. Il s’agit en effet de pouvoir stratifier ou catégoriser, les mesures et décisions d’application de la politique et de les mettre en œuvre en fonction des capacités de chaque collectivité territoriale. Cette approche nécessitera d’emblée une concertation et des travaux pour sortir avec une matrice d’application des mesures liées à la décentralisation (domaines et sous domaines liés aux compétences transférées) incluant les programmes prévus par l’Etat et les budgets y afférents, en fonction du niveau de capacité des collectivités territoriales. Les évaluations des collectivités territoriales seront faites pour les catégoriser selon leurs capacités afin de leur allouer des responsabilités accrues en matière de transfert effectif de compétences (programmes et budget pour exécution), mais ce sera aussi l’occasion d’identifier les lacunes et de proposer des actions de remédiation pour permettre à chaque localité, de bénéficier de l’encadrement nécessaire pour progresser. Il sera possible de mettre à contribution les services techniques déconcentrés, la société civile locale pour planifier et réaliser les actions d’évaluation, mais aussi d’encadrement, de suivi et de supervision. Evidemment, la tutelle sera toujours présente pour assurer le lead et un bon déroulement des actions avec les moyens appropriés.
Cela va permettre de progresser dans l’opérationnalisation de la politique de décentralisation avec un accompagnement de ces dernières sous forme d’encadrement afin de progresser et être capable dans le futur, de démontrer les capacités à gérer plus de programmes à exécuter dans la localité concernée. Ainsi, on pourrait progressivement se retrouver avec des collectivités territoriales capables de gérer l’intégralité des programmes (budget et exécution) prévues dans leurs localités et cela va booster la dynamique économique avec une administration locale de plus en plus capable. Au niveau central, les rôles et responsabilités vont progressivement se focaliser sur la supervision, l’encadrement et le suivi de ces programmes que les collectivités territoriales vont gérer. Dans le long terme, il est possible que certaines instances de niveau régional n’aient plus leur raison d’être puisque tout pourra se faire au niveau départemental ou communal.