POURQUOI VOTER POUR KHALIFA DIMANCHE
Notre attente pour cette nouvelle étape de l’histoire de notre pays est que le prochain président de la République soit un homme assez clairvoyant, responsable et expérimenté pour asseoir de manière durable des règles consensuelles
C’est aujourd’hui une lapalissade de dire que les élections sont piégées au Sénégal. Les trois dernières élections présidentielles qui se seront tenues de 2012 à ce dimanche 24 mars 2024 auront fait l’objet de manipulations qui en ont, sans nul doute, affecté leurs résultats. En 2012, le forçage de la candidature de Wade a favorisé l’arrivée au pouvoir de Macky Sall. En 2019, ce dernier, toujours avec la méthode favorite de l’instrumentalisation des institutions, a éliminé les candidats Khalifa Sall et Karim Wade, pour se faufiler au 1er tour.
En 2024, il tentera le même coup de Wade en mixant son propre ingrédient de neutralisation de candidats, mais la résistance forte du peuple sénégalais l’amena à renoncer à briguer un 3e mandat et faussa son système de sélection de candidats à l’élection présidentielle.
En définitive, si le combat du peuple a fait échec au projet de Macky, il reste que la victoire porte un goût d’inachevé, avec la non-participation d’Ousmane Sonko, qui était un des favoris de l’élection, et son remplacement à la dernière minute par son camarade Diomaye Faye, moins connu des Sénégalais. Ainsi notre élection présidentielle de 2024, pour ne pas dire notre démocratie, est encore piégée. Que faire face à ce piège ? Pour qui voter dimanche ?
Le désir de changement est, et à juste titre (nul besoin de revenir sur les justifications tant la gouvernance de Macky Sall a été destructrice pour le pays), le sentiment le mieux partagé par le peuple sénégalais. Notre expérience des élections nous conforte dans l’idée que, comme dans le passé, le vote utile sera à l’œuvre dans cette élection et nous conduit inexorablement dans un choix entre Khalifa et Diomaye, pour porter le flambeau du changement.
Pour nous, quel que soit celui qui sera choisi, le prochain mandat ne pourra être qu’un mandat de transition : transition vers un vivre-ensemble mieux organisé, avec des institutions fortes, indépendantes et respectables, une effectivité des principes de redevabilité à tous les niveaux de l’Etat, une administration publique restructurée, et une citoyenneté plus éveillée et exigeante.
En effet, le legs Macky Sall est particulièrement lourd, avec un endettement faramineux de plus de 14 000 milliards de FCFA (contre 3 000 milliards en 2012), des investissements couteux en subventions d’exploitation et à la rentabilité économique souvent douteuse (ex. TER), une désorganisation de l’administration et un système éducatif et de santé à l’agonie. Ce legs ne pourra être transformé en « émergence » ou en « développement » en l’espace de 5 ans, et ceci malgré les recettes tirées de l’exploitation du pétrole et du gaz qui ne changeront pas fondamentalement le profil budgétaire du pays.
Aussi, au regard de la situation dans laquelle le Sénégal se trouve, la question du choix se pose surtout en ces termes : faire un saut dans l’inconnu avec un candidat que nous ne connaissons pas bien et espérer qu’il saura naviguer et sortir le bateau Sénégal dans le creux de la vague où l’a mené Macky Sall ; ou choisir un candidat avec qui nous avons eu du vécu, avec qui nous avons travaillé et dont nous connaissons les forces et les faiblesses.
Nous avons retenu cette seconde option en portant notre choix sur Khalifa Sall pour être le prochain président du Sénégal et mener les réformes majeures inspirées des conclusions des Assises nationales, et sur lesquelles nous nous sommes entendues, pour avoir un meilleur vivre-ensemble. Parmi les réformes les plus importantes, on notera une réforme constitutionnelle qui consacre l’effectivité de la séparation des pouvoirs ; l’incompatibilité entre la fonction de président de la République et la fonction de chef de parti politique ; la réforme du Conseil supérieur de la magistrature présidé par le Président de la Cour Suprême ; le renforcement de la Cour des Comptes en la dotant de pouvoir d’initiation de poursuites judiciaires ; l’institution du référendum d’initiative citoyenne ; l’abolition des dispositions attentatoires aux libertés, en particulier toutes celles qui rendent obligatoires la détention sur simple réquisition du procureur ; la fixation des parts minimales pour les dépenses d’éducation, de santé, de l’agriculture selon les standards internationaux ; l’adoption d’une nouvelle réglementation (montant, gestion et contrôle) des Fonds spéciaux conforme à la bonne gouvernance et aux meilleurs standards en vigueur ; et la mise en place d’un système de compétition transparente pour l’accès aux emplois de l’État.
Ces réformes, et bien d’autres, inclues dans le programme du candidat Khalifa permettront, nous pouvons certainement en convenir, d’asseoir des fondations solides pour enclencher un véritable processus de développement économique et social du Sénégal.
Comme toujours quand il s’agit de choisir un candidat, il restera la question de la personne, de ses capacités, de ses valeurs et convictions. Notre expérience de Khalifa Sall est qu’il est un homme qui respecte ses engagements. Dans nos débats budgétaires à la Mairie de Dakar, il tenait toujours à respecter les engagements pris avec les populations, mais également avec les conseillers municipaux que nous étions, en particulier sur les investissements de la Ville de Dakar dans les secteurs éducatif et de la santé. Khalifa a également de grandes capacités de résistance aux différentes pressions venant de toutes parts, en témoigne son adoption de la budgétisation participative, y compris dans les investissements de la Ville de Dakar au niveau des communes, malgré les résistances de plusieurs de ses alliés maires de commune. Sur ce plan, les commerçants qui occupaient de manière anarchique les rues de la ville de Dakar nous confirmeraient certainement sur la capacité de Khalifa à mener jusqu’au bout les initiatives nécessaires à l’intérêt général.
En conclusion, notre attente pour cette nouvelle étape de l’histoire de notre pays est que le prochain président de la République soit un homme assez clairvoyant, responsable et expérimenté pour asseoir de manière durable des règles consensuelles et effectivement appliquées pour la justice, la paix et un plus grand respect des droits humains de tous, contribuant à mobiliser tout notre peuple dans l’effort de développement économique et social du pays. Notre conviction est qu’à cette étape historique, cet homme est Khalifa Sall.
Bon vote et vive le Sénégal !
Ousmane Ndoye est Secrétaire national chargé de l’administration LD Debout.