QUAND JE PENSE À ELLE
Du haut de ses belles années que par pudeur, je ne saurai nommer - Une mère qui pourrait être mienne interroge son destin - Son fils prodige tant adoré est livré à une sale vindicte - POÈME À LA MÈRE DE KHALIFA SALL
SenePlus publie ci-dessous, le poème dédié à la mère de Khalifa Sall par le cinéaste Moussa Sène Absa.
”Ce matin, malgré toute la rumeur qui agresse mon esprit, j'ai pensé à cette femme. Mère de Khalifa Sall.
J'ai pensé à ELLE
Quand je pense à ELLE
Du haut de ses belles années que par pudeur, je ne saurai nommer
Une mère qui pourrait être mienne interroge son destin.
Son fils prodige tant adoré est livré à une sale vindicte.
Alors, elle se tait dans un silence qui interpelle.
Alors, elle nous regarde dans le blanc de nos yeux Pour questionner nos âmes devenues si insensibles
A la douleur d’une mère si fragile.
Quand je pense à ELLE.
La voilà assise sur sa natte de grandeur
La tête couverte de toute humilité
Les bras levés au ciel
Un cantique au fond de la gorge
Une prière à Dieu de son front lavé de tout vice.
Elle entonne une longue récitation de sa vie de mère, de femme, d’épouse et de confidente.
Elle se souvient des premiers pas de son enfant
Marchant sur les instants de sa vie.
Une vie de tant de sacrifices
Aux enfants dédiée.
Quand je pense à ELLE
Les clameurs de la Cité n’ont plus d’écho pour cette mère
Elles résonnent sourdes dans les oreilles de renégats qui bombent le torse, la glaive comme salut, le verbe comme manteau de mensonges, sur leurs promesses de bonimenteurs.
Quand je pense à ELLE
Brave Royale jadis si fière,
D’une vie si bien remplie de tant de vertus
Cette femme questionne son monde
Devenu pour elle si étrange.
Alors elle traine ses années de labeur
Sa sueur et son sang
Ses rêves et ses illusions.
Quand je pense à ELLE
Je me sens mal.
Mal pour elle.
Mal pour mon pays.
Mal partout. ”