«YOUSSOU NDOUR ME VOUE UN ÉNORME RESPECT ET IL ME L’A PROUVÉ EN DE NOMBREUSES OCCASIONS»
Thione Seck en toute vérité
Thione Seck a repris du poil de la bête. Bref, le crooner respire la grande forme et vient de sortir un nouveau single qui fait fureur tout en annonçant un coffret de sept albums. Nous l’avons rencontré et Thione se livre à cœur ouvert sans tabou. Pour une fois, Papa Thione y est allé franco et a livré le fond de sa pensée. Une interview vérité comme il ne l’a jamais fait.
Vous venez de sortir un single titré « Artiste » dans lequel vous annoncez une kyrielle d’invités dont des artistes des pays membres de la CEDEAO. Où trouvez-vous les moyens pour réaliser techniquement un tel projet?
La vie est un long chemin parsemé d’embuches. Cependant, il faut tout faire pour apprendre de son parcours. Car, comme je le dis souvent, dans la vie, chaque jour est une leçon. C’est fort de ce postulat que j’ai décidé de lancer cet ambitieux projet consistant à faire enregistrer de nombreux artistes. J’ai lancé ce projet par conviction car je ne dispose ni de moyens encore moins de budget. Dëgër Fitt rek ! (je suis seulement téméraire). Pour cette fois, j’ai ratissé large en ouvrant la porte à mes nombreux collègues de la sousrégion. Ce qui fait que touslestitresseront chantés en français. Toutefois, je préfère que chaque artiste use de sa langue. Au Mali d’où je viens, j’ai voulu que les 20 artistes ciblés chantent en Bambara. Cependant, faute de temps, tous les vingt n’ont pas pu jouer leur partition. Il y a juste cinq qui ont fini d’enregistrer. Vous verrez que nos frères maliens sont de très grands chanteurs. Au Sénégal, quatre- vingt huit artistes ont déjà posé leurs voix. Chacun d’entre –eux doit chanter sur trois morceaux. Si je devrais sortir toutes les versions, cela devrait figurer sur sept albums. Si tu multiplies trois titres par quatre –vingt- huit -artistes cela est vraiment trop lourd.
Mais on peut en savoir sur le coût réel ?
Encore une fois, je ne me soucie pas du coût mais je sais que c’est très lourd. « Dëgër Fiit rek moma ci dougal » (je suis juste téméraire, mais je n’ai pas les moyens). Il faut savoir que chaque artiste aura droit à trois clips. En faisant le calcul, on se rend compte que si vraiment on devrait faire la promotion de tous ces clips en consacrant un mois à chaque artiste, cela prendrait sept ans au minimum. On s’est dit que sept ans, c’est trop lent et cela va finir par lasser les gens. Si on consacrerait une semaine à chaque artiste, cela prendrait trois ans et demi.
Combien avez-vous déjà dépensé.
Pour l’instant, hormis le Sénégal, je me suis assez bien débrouillé pour aller enregistrer au Mali et revenir ?
Mais cela a un cout c’est combien ?
En parlant uniquement du Mali et tout ce que j’ai fait sur place, cela revient aux alentours de quarante millions. C’est pourquoi je lance un appel à toutes les bonnes volontés qui peuvent bien m’accompagner dans cet immense projet.
Mais pourquoi ce besoin de sortir un album panafricain ?
A dire vrai tout est parti de mes problèmes judiciaires. Je ne vais pastrop m’épanchersur une affaire pendante devant la justice. Pour faire simple, au cours de mes ennuis judiciaires. Je dis et répète que j’ai été trompé et victime d’un complot de personnes qui me faisaient miroiter cent six concerts. Bref, on m’a grugé en tant qu’artiste. Pensionnaire de la maison d’arrêt du Cap Manuel, je portais également ma casquette d’artiste. A ma sortie, je suis resté un artiste. C’est donc pour faire savoir à ces gens- là que je suistoujours un artiste. S’ils voulaient détruire mon image, ils n’ont pas réussi. C’est donc pour prouver à tout ce beau monde- là que je suis encore et toujours un artiste. Ils n’ont pas réussi à ternir mon image. Au contraire, je pense que j’ai vraiment franchi un palier supérieur.
Quels seront les thèmes développés ?
J’ai encore parlé de la vie, de l’art, de l’amour et comme d’habitude de Dieu et de la religion. A ce propos, je vais vous parler d’un extrait de la chanson qui s’intitule « Les rapaces ». Je dis dans ce titre ceci : « Toi Le Tout -Puissant, L’Omniscient, Le Patient Créateur des créatures, sans bavure, Dieu de l’univers, l’Eternel, Le Seul Immortel exauce ma prière. Accorde Ta grâce à ce monde de rapaces qui, toujours, se menacent sans pitié, seule règne la violence. Croyance, tolérance, évitons ces vilestendances qui mènent dans les puits de la souffrance. Telles sont les devises de ces diligences qui nous conduiront au paradis céleste de demain. A chacun son jour, à chacun son tour et l’on ne sait quand, où, ni comment nous allons mourir. Ce grand épervier venant du firmament y retournera pourtant chaque jour avec beaucoup d’âmes. »
Ce message est donc destiné à vos ennemis ?
Absolument ! Comme je l’ai dit tantôt, je dois prouver à la face du monde que je suis toujours présent en tant qu’artiste. Je ne connais pas les comploteurs, mais je devais leur faire comprendre que ma capacité à composer reste intacte. Je suis convaincu, en tant que musulman, que cette épreuve est bénéfique pour moi. Elle m’a servi à gravir un autre échelon. Il s’agit d’un escalier supplémentaire que je suis obligé d’escalader. C’est pour cette raison que j’ai lancé ce projet en invitant mes jeunes frères. J’ai fait chanter de jeunes talentsinconnus qui n’ont jamais misles pieds dans un studio. Ce sont des jeunes pétris de talent. Sur un autre plan, j’impose le Mbalax et je rabats le caquet à tous ceux qui pré- tendent que le Mbalax n’était pas exportable. Tous les artistes étrangers invités ont chanté sur le tempo Mbalax et ils ont toustrès bien apprécié. Ils n’ont fait que chanter dans leur langue mais la musique est restée Mbalax.
Peut-on dire que vous voulez laisser une œuvre majeure à la postérité en sortant ce projet ?
Effectivement, car Thione a actuellement soixante-trois ans et il se réfère au prophète Mouhamed(PSL) Notre Réfé- rence a vécu un peu plus de soixante- trois ans. Donc tout musulman qui atteint cet âge doit savoir qu’il est en sursis. Thione est entré dans cette catégorie et il est en train de vivre un bonus. C’est aussi pour cette raison que j’ai décidé de laisser tout cela à la postérité. Ce qui fait que quand arrivera le moment fatidique, cette œuvre sera à la portée du grand public.
Vous avez aussi annoncé que vous inviterez Youssou Ndour ?
Bien sûr que je vais l’inviter dès lors que tous les artistes Sénégalais seront de la partie. Cependant, j’ai toujours pré- cisé que les grands comme : Youssou Ndour, Coumba Gawlo, Fatou Gueweul, Omar Pene, Ismaël Lo et Baba Maal seront tous de la partie. Cependant, j’ai toujours précisé qu’ils seront les derniers à chanter au vu de leur statut. Ils sont tous des talents confirmés qui ont beaucoup œuvré pour notre musique. On ne peut pas lancer un tel projet dédié aux artistes sans pour autant les y associer. Et je le confirme ! Youssou Ndour sera bel et bien invité à chanter sur ce projet à l’instar de tous les chanteurs de ce pays et des pays de la CEDEAO. A la fin du projet, je prendrais neuf artistes qui vont chanter sur l’album et Youssou Ndour sera leur parrain. Baba Maal, Oumar Pene, Ismaël Lo, Coumba Gawlo et Kiné Lam en feront autant.
Avec le temps comment percevez-vous le chemin parcouru ?
Je reconnais que mon destin a été difficile à tous les niveaux. Mais en tant que croyant, je savais que je ne pouvais pas y échapper. Mon parcours a été très difficile. J’étais au Baobab et j’ai lancé un ensemble folklorique. Face à l’ultimatum des membres du Baobab, j’ai choisi de poursuivre mon chemin avec mon ensemble. Après deux ans avec ma troupe folklorique, je me suis lassé et j’ai voulu faire autre chose. C’est ainsi que j’ai entendu parler d’un appel de Paco Rabane qui avait décidé de produire des musiciens Africains. A l’époque, il était trop critiqué maisil leur rétorquait que son argent lui appartenait et qu’il pouvait en faire tout ce qu’il voulait. Je me suis rendu en France pour postuler. Il se trouve qu’il avait une très longue liste et je me suis retrouvé à la place six cent cinquante sur la liste. Après cinq mois d’attente, j’en avais ras le bol - excusez le terme- et je me suis résolu à rentrer. Je suis allé à la SACEM et je me suis présenté comme musicien du Sénégal. Ils m’ont fait un bon de six cent mille et je me suis payé un billet pour rentrer. A mon retour, Demba Ndir vendait le matériel de l’orchestre « Jaloré » qu’il avait créé. Il le vendait à douze millions et je suis allé à la SONAGA où Alioune Diagne Coumba AÏta a tout diligenté le même jour. Ce dernier m’a compris et il m’a aidé en signant le chèque sur le champ. Je lui en serai éternellement reconnaissant car Demba Ndir ne pouvait pas attendre. C’est donc après ce très long parcours du combattant que j’ai lancé le « Raam daan ». J’ai choisi ce nom parce que tout simplement j’ai reçu le matériel durant le mois de ramadan. Par la suite, il a fallu ramer grave car je n’avais pas un kopeck en poche et il fallait recruter des musiciens. J’ai vraiment déjoué beaucoup de pièges, mais je rends grâce à Dieu. Après avoir créé le groupe, les choses n’ont pas marché comme convenu. A l’époque, il n’y avait qu’une seule radio et je préfère ne pas m’épancher sur la manière dont les choses y passaient. Je ne faisais pas partie des privilégiés. Il a fallu la naissance de la première radio privée Sud Fm pour que mes chansons soient régulièrement diffusées. C’est grâce à cette chaine que la musique du Raam Daan a explosé au grand jour avec l’aide de Dieu.
Avec le temps aussi vous avez eu des problèmes avec vos frère
C’est vrai que j’ai eu des bisbilles avec mes frères. C’est parce que tout simplement, ils voulaient tous être à ma place. Tout le monde voulait être calife à la place du calife chez moi. Ce qui est impossible. Heureusement que maintenant, ils ont tous compris et Alhamdoulilah, ça va mieux. J’aitoujours prissur moi de les aider au moment de leslibérer pour qu’ils lancent leurs orchestres. Je l’ai fait pour Mapenda et Ousmane. Je savais tous qu’ils voulaient partir et au moment opportun, je leur ai remis à chacun du matériel pour un coût de plus de trente millions pour Mapenda et plus de vingt millions pour Ousmane. Pourtant mon défunt père leur avait clairement fait savoir qu’ils devaient tous se mettre derrière moi s’ils voulaient vraiment réussir dans la musique.
Et pour Assane Ndiaye ?
Pour lui ce fut autre chose, car il n’a pas attendu d’être libéré. Il était très proche de moi. Il ne faisait rien sans demander mon accord. En plus, il chantait comme moi. Mais comme vous pouvezle constater, il y aura toujours des personnes qui vont te faire croire que le grand t’exploite et que tu es plustalentueux que lui. Son départ m’a fait très mal et cela m’a vraiment surpris. Mais grâce à Dieu, tout cela est derrière nous. Je pense qu’ils ont tous compris que leur intérêt est de se réunir.
Comment avez – vous vécu le fait qu’Assane Ndiaye se soit opposé un jour à la sortie d’un de ses titres dans votre album ?
Il avait simplement subi l’influence d’un ancien promoteur. Ce dernier a quitté le monde de la musique et Assane a fait son jeu. C’est vraiment dommage, mais tout cela est derrière nous
Peut-on s’attendre à ce que tous les chanteurs de la famille Seck se retrouvent sur un album ?
Bien sûr, je réfléchis à tout cela. Cependant, je vais attendre la fin de mon projet pour m’y lancer. Je vais d’ailleurs les réunir tous autour d’un autre grand projet.
Où en êtes-vous avec votre boite de nuit « Penc Mi » ?
A dire vrai, je regrette très sincèrement d’avoir lancé le Penc Mi. Avant de me lancer dans cette aventure, on jouait tous les vendredis, samedi, dimanche et mercredi. Ensuite est arrivée la crise qui nous a obligés à ne jouer que durant les weekends. Par la suite, on ne jouait plus que lessamedis. Cette crise nous a vraiment touchés, mais actuellement les charges sont très lourdes et si on pouvait jouer durant les VSD ce serait mieux. J’ai repris les soirées et j’ai créé un autre groupe le Ram Dan sénior. Ce qui veut dire que les charges ont augmenté.
Avez-vous jamais pensé que vous alliez, un jour, jouer les premières parties de votre fils Waly ?
Cela découle de la volonté de Dieu. « Daxaar du ump ku ko maccoul ». Je n’ai jamais su que Wally savait chanter. Il était footballeur et j’ai tout fait pour qu’il réussisse dans cette voie. J’ai même été grugé par un agent de joueur qui a vécu chez moi pendent trois mois. Il est parti avec mes trois millions. Il avait décidé d’amener Wally, le fils d’un ministre du PDS et un certain Bébéto. A chaque fois que j’appelais Wally, il me disait qu’ils dormaient. A force d’attendre, ils ont été obligés de revenir au bercail. Ensuite, on a tenté la piste anglaise et toujours avec le même résultat. C’est au cours d’une tournée et durant le baptême de ma fille Momy que Wally a fait étalage de sestalents de jeune chanteur. C’est comme ça que j’ai su que Wally chantait. A mon retour, je ne lui ai rien dit et deux mois après, il m’a ramené un single. En l’écoutant j’ai su qu’il s’est inspiré de mon titre « Maan Mi Gnul » et je lui ai dit ceci : « toi tu es un voleur ». Deux semaines après, il m’a ramené un autre single. C’est en ce moment que je l’ai vraiment pris au sérieux.
Où trouvait-il l’argent ?
Il se débrouillait et tapait à gauche et à droite pour trouver des sous et enregistrer. Certains musiciens l’aidaient gracieusement et voilà !
Il affiche des ambitions pour détrôner Youssou Ndour
(Il coupe) Il a clairement dit qu’il a beaucoup de respect et d’estime pour son père Youssou Ndour et il a envie de le dépasser. C’est légitime car tout le monde a droit à avoir de l’ambition. Il veut me dépasser moi son père et tous les autres. Je suis au moins sur d’une chose, Dieu l’a mis dans le cœur des gens. Je ne peux donc que me plier à cette volonté et prier pour lui. Je ne cesse de lui rappeler qu’au vu de son parcours, il doit prier cinq fois plus que tous les autres. A titre d’exemple, je lui dissouvent que depuis que tu as commencé, tu as conduit trois fois plus de bolides que moi. Il y a aussi le fait que lorsque je le voisjouer à un concert, je me rends compte qu’on lui donne presque troisfoisson cachet. C’est pourquoi je lui dis toujours qu’il est verni car je n’ai pas eu tout cela La chanson « Ceebu Seew mo ma geuneul Wakh bou Séew » m’était destiné.
Que répondez- vous à ceux qui affirment que c’est vous qui armiez Wally pour qu’il toise Youssou Ndour ?
Je suis musulman et je vais jurer en disant Bilahi, Walahi wa talahi : Je ne pense pas, je ne veux pas, je n’imagine même pas que je vais envoyer mon fils attaquer Youssou Ndour. Je ne vois vraiment pas ce qu’il peut y gagner. A titre d’exemple, je vais vous raconter une anecdote. Quand un journaliste m’a dit que j’avais interdit à Wally d’aller au Bercy de Youssou Ndour, j’ai répondu tout simplement « Mateey » et on est passé à une autre question. C’est parce que je connais comment fonctionnent les journalistes. Et après cette réponse, on est rapidement passé à autre chose. Quand j’ai dit que si Youssou Ndour a donné les 75 millions aux artistes s’il le fait pour la face de Dieu, il sera bien rétribué par Lui. J’ai aussi dit que s’il le fait par calcul, cela n’engage que lui. Mais dites-moi qu’est -ce qu’il y a de mal à ces propos ? Je ne comprends plus rien avec tout ce tollé autour de ces propos... Si j’avais une quelconque animosité envers Youssou, je n’irais pas à la RFm. Tout le monde sait que pendant plus de 20 ans, les rapports entre Thione et Youssou n’étaient pas les meilleurs. Par la suite, Dieu a fait que nous sommes allés ensemble à Bercy. Il y avait tellement de gens qui pleuraient à Bercy que même moi je n’ai pas pu retenir mes larmes. Au retour, on s‘est retrouvés sur de nombreux plateaux. C’était vraiment beau et tout le monde a apprécié ce rapprochement. Cependant, il y a un moment où vraiment les choses ont dégénéré car son journals’estsubitement mis à m’attaquer. Je pense que lesjournalistes ne doivent pas me jeter en pâture sans avoir mon avis. Je ne dis pas que personne ne doit écrire sur moi, car je n’ai pas cette prétention. On a titré un beau jour que Thione Seck doit cent millions à un promoteur et cela a fait le tour du monde. Je n’ai pas compris qu’ils me réservent un traitement qu’ils ne vont jamais réserver à Youssou Ndour. Ils rétorquent qu’ils l’ont écrit parce que ce sont des professionnels. Pourtant ils ne le feront jamais à Youssou Ndour. Je suis resté deux semaines sans réagir en pensant que Youssou allait réagir. A ma grande surprise, il n’a rien dit et après ma sortie médiatique, il n’a trouvé rien de mieux à faire que de répondre par une chanson. Il disait alors : « Ceebu Seew mo ma geuneul Wakh bou Séew » et je n’ai vraiment rien compris.
Vous voulez dire que Youssou s’adressait à vous ?
Waay ! Je ne suis pas né de la dernière pluie et je saistrès bien décortiquer un message. Youssou est mon jeune frère et il ne sera rien d’autre que mon petit frère. Il y a des bouches qui ont de la baraka. A ce propos, je vais vousraconter une anecdote.Une fois, je jouais avecmon ensemble à Sorano. La salle était comble et quand je l’ai vu, je l’ai fait chanter et aprèsj’ai prisle micro pour dire à l’assistance que ce jeune s’appelle Youssou Ndour et qu’il est pétri de talent. Je leur demandais de le garder à l’œil car il allait faire parler de lui. Ce qui veut dire que mon souhait s’est finalement réalisé car je l’ai dit de bon cœur et je ne peux que rendre grâce à Dieu.
Pour quitter cette page comment avez- vous vécu votre séjour carcéral ?
Cela a juste contribué à renforcer ma foi en Dieu. C’est pour cela que j’ai lancé ce projet... Comprenez que je ne puisse m’épancher sur le sujet.
Êtes-vous prêt à reprendre vos tournées ?
Effectivement, ilse trouve que Faramaréen Productions a décidé de me faire jouer en Europe et au Grand Théâtre. C’est moi qui leur avais demandé de patienter car j’étais trop pris par mes albums. Cependant dès que je serai prêt, je vais donner le signal de départ. Si Youssou doit avoir un concurrent, c’est moi et je l’ai même précédé de quelques années.
Êtes-vous disposé à rejouer dans la formule traditionnelle ?
Parfaitement ! Je vais te révéler que j’ai décidé de faire revivre ma troupe traditionnelle. A cet effet, je vaisjouer en Xalam durant deux heures en première partie de Wally qui jouera en acoustique tous les vendredis au Penc Mi à la fin du mois de mars.
Que répondez aux personnes qui comparent Youssou Ndour et Wally Seck
Toutes les personnes qui opposent Youssou et Wally me font du tort. Encore une fois, Youssou Ndour est le père de Wally. Si Youssou doit avoir un concurrent, c’est moi et je l’ai même précédé de quelques années. Wally ne peut pas égaler Youssou Ndour car c’est son père. C’est comme s’il s’attaquait à moi qui suis son père. Wally a fait son devoir. Il a choisi Youssou Ndour comme parrain à plusieursreprises et il n’a jamais daigné répondre à toutes ces invitations.
Ne pensez-vous pas que c’est vous qui devait jouer au facilitateur ?
(Il coupe) Cela n’en valait pas la peine car Wally a vu plusieursfois Youssou Ndoursans que je ne sois présent. Wally a décidé de faire de Youssou Ndour son parrain à Bercy et il avait choisi de mettre en fond de scène une énorme photo de Youssou Ndour. Pourtant il n’a pas mis la photo de son père Thione Seck. Et voilà que les gens l’interprètent autrement en disant qu’il se moquait de Youssou. J’ai alors dit à Wally « Stop » ! Plus question de faire de Youssou ton parrain. Maintenant, dites-moi où se situe le problème ? Quand on a nommé Youssou Ndour ministre de la Culture, il m’a reçu dans son bureau et on a longuement discuté. En rentrant, il m’a remis une lourde enveloppe avec laquelle je pouvais vivre durant plus d’un mois. C’est vous dire que je suis conscient que Youssou Ndour me voue un énorme respect et il me l’a prouvé en de nombreuses occasions. Ce que je dis là, c’est très sincère en moi et je le jure sur la Grace du Prophète Mohamed(PSL). Il me l’a même dit une fois : « Grand, tu ne sais pas à quel point je t’apprécie ». S’il avait fait ou dit autre chose, je l’aurais publiquement dé- noncé. Je ne sais pas pourquoi les choses ont dégénéré d’un seul coup. Il faut juste que les gens sachent raison garder.
Que pensez-vous du Président Macky Sall et de la situation politique du pays ?
Je n’ai jamais dit du mal ou critiqué un président. C’est parce que tout simplement, je suis musulman et je pense qu’un Président n’est élu que parce que Le Bon Dieu l’a décidé. A partir de ce postulat, je me plie à la volonté divine. Sur un autre registre, je pense sincèrement que le président Macky Sall a pour ambition de réaliser ses promesses. Si jamais le président élu devienne mon ami et me fasse confiance en me prêtant une oreille attentive, je lui dirais toujours la vérité et essaierais de l’aiguillonner à faire du bien. Cependant, tout le monde a vu comment marche le pays avec des hauts et des bas. Ce n’est pas dans l’intérêt du président que les choses ne marchent pas.
Que répondez à ceux qui disent que Thione Seck aime l’argent
(Il s’emporte) Cette question est à la limite incompréhensible pour moi. Tout le monde travaille pour gagner de l’argent. Je vais vous dire une chose : je ne suis pas riche et je ne le serai jamais. Ca j’en suis conscient et cela découle de la volonté de Dieu. Pour revenir à votre question, je l’ai déjà dit dans une chanson. Je suis conscient de ma valeur et je sais exactement ce que je vaux. Et ce même si certains tentent de me cerner. Mais ils n’y arriveront jamais. Je n’accepte pas d’être payé au rabais et je suis exigeant en termes de cachet car je connais ma valeur. Pourtant j’ai dû pardonner des reliquats de cachet à des promoteurs qui avaient subi une perte après m’avoir engagé. Pourquoi ne parle-ton jamais de cela. Je ne comprends pas vraiment tout ce bruit autour de mon addiction à l’argent.