BATAILLE RANGÉE POUR LA PRÉSIDENCE DU CESE
Trois femmes pour un poste - C’est le feuilleton qui va rythmer cet été - Aminata Tall, Marième Badiane et Aminata Touré, se livrent une guerre feutrée pour prendre la tête de cette institution
Nous sommes en train de vivre une guerre des «moussors», (foulards en français) au sommet du pouvoir, pour la présidence du Conseil économique, social et environnemental (CESE). Une guerre entre, trois femmes fortes, Aminata Tall, Marième Badiane et Aminata Touré, qui sera, à n’en pas douter, le feuilleton de cet été. Déjà, les femmes de Benno bokk yaakaar sont en train de mettre une pression terrible sur Macky Sall pour qu’il vire la présidente sortante et la remplace par Marième Badiane. En effet, la conférence des présidentes des femmes de Benno Bokk Yaakaar, qui s’est réunie, hier, a demandé au président Macky Sall de débarquer Aminata Tall, la présidente sortante et de la remplacer par Marième Badiane, la présidente des femmes de la coalition Benno Bokk Yaakaar. «Les femmes de Benno Bokk Yaakaar invitent le président de la République Monsieur Sall à confier la présidence du Conseil économique, social et environnemental à la présidente nationale Ndèye Marième Badiane», a déclaré dans un communiqué la Conférence des présidentes pour la coordination nationale des femmes de Benno. «Un tel choix est pertinent et opportun dans la mesure où Mme la présidente nationale des femmes de Benno est investie de la confiance de toutes les femmes du pole présidentiel»,«Marième Badiane a la confiance des femmes de Benno. Elle a aussi la légitimité et la légalité. En plus, c’est elle qui a accueilli Aminata Tall et Aminata Touré à l’APR», poursuit le document.
Et à en croire notre source, le ministre d’Etat Marième Badiane ne badine pas. Et tient à ce poste. D’ailleurs, notre source nous informe qu’elle n’exclut pas de quitter l’APR si elle n’est pas nommée. Les partisanes du ministre d’Etat Marième Badiane accusent Aminata Tall de les snober. «Aminata Tall ne travaille pas avec les femmes de Benno et ne les appuie pas dans leurs activités politiques», disent-elles. Quant à Aminata Touré, l’envoyée spéciale du président de la République, les femmes de Bennoo lui reprochent d’avoir son proche agenda.
Quoi qu’il en soit, cette demande des femmes dirigées par Marième Badiane elle-même intervient au moment où le président de la République serait sur le point de reconduire la présidente sortante. En effet, une source digne de foi rapporte que le président Macky Sall a assuré Aminata Tall de sa reconduction à la tête du Cese. «C’est presque acquis, Aminata Tall a eu l’assurance du président Macky Sall», indique notre interlocuteur. En tout cas, le contexte est favorable à la présidente sortante. A huit mois du scrutin présidentiel, il sera très difficile au président Macky Sall de la mettre sur la touche. Candidat à sa propre succession, il a besoin d’elle pour espérer remporter le vote dans le Baol, fief du PDS. Le chef de l’Etat doit gagner le pays mouride pour espérer remporter la prochaine présidentielle dont le 1e tour est fixé au 24 février 2019.
Le président de la République, Macky Sall, a signé, avant-hier, les décrets portant nomination des 120 membres du Conseil. Et les noms d’Aminata Tall et Aminata Touré n’y figurent pas. Mais, selon un membre du CESEA, c’est bien possible qu’une personne dont le nom ne figure pas sur la liste puisse être nommé à la tête du Conseil. «C’est deux décrets différents ; il y a le décret qui nomme les membres et un autre qui nomme le président de l’institution», explique notre interlocuteur. Un membre de la conférence des présidentes des femmes de Benno Bokk Yaakaar, donc proche de Marième Badiane, nous souffle également que le président de l’Institution peut être nommé indépendamment des membres qui figurent sur la liste signée par le président de la République.
Le mandat du CESE avait pris fin en avril dernier. L’institution est la troisième Assemblée constitutionnelle du Sénégal. C’est une assemblée consultative qui peut être saisie par le président de la République, l’Assemblée nationale ou le premier ministre au nom du gouvernement, de demandes d’avis ou d’études.