CHRONIQUE DE L'ASSEMBLÉE NATIONALE
En effet, de 80 députés en 1960, lors de la première législature, la composition passera à 165 députés à l’occasion de la treizième législature dont l’élection était prévue le 30 juillet 2017
De 80 députés en 1960, la composition de l’Assemblée nationale a connu plusieurs variations. Dans le cadre de la campagne électorale des législatives anticipées du 17 novembre prochain, Sud quotidien revient sur les différentes étapes de cette évolution de l’effectif de cette chambre monocamérale sénégalaise.
Depuis l’indépendance, la composition de l’Assemblée nationale a connu plusieurs variations. De 1960 à 2017, l’effectif est passé du simple au double. En effet, de 80 députés en 1960, lors de la première législature, la composition passera à 165 députés à l’occasion de la treizième législature dont l’élection était prévue le 30 juillet 2017. La première variation du nombre des députés à l’Assemblée nationale est intervenue en 1978. Le président de la République d’alors, Léopold Sedar Senghor, après avoir institué en 1974 le multipartisme limité à 3 courants dont la conséquence immédiate fut l’entrée du Parti démocratique sénégalais (Pds) dans l’hémicycle, a décidé de faire passer de 80 à 100 députés l’effectif de la chambre monocamérale sénégalaise. S’agissant de la deuxième hausse du nombre des députés, elle est intervenue en 1983 sous l’égide du président Abdou Diouf. Ancien Premier ministre du président Senghor, arrivé au pouvoir en 1980 en la faveur de la démission de ce dernier, Abdou Diouf va profiter de son accession au pouvoir pour renforcer la réforme des partis politiques initiée par son prédécesseur en passant du multipartisme limité au multipartisme intégral. Pour accompagner cette mesure de libéralisation des conditions de création des partis politiques, il décida ainsi de porter le nombre de la représentation nationale de 100 à 120 députés. Mais, à partir de 1998, soit 15 ans après la deuxième hausse, l’effectif des députés est de nouveau revu à la hausse de 120 à 140 par le Président Diouf. Les raisons évoquées pour justifier cette troisième augmentation du nombre de députés sont notamment, la réforme des collectivités locales de 1996 avec l’instauration de la région et l’accroissement de la population sénégalaise. Mais, en 2001, avec l’arrivée du Président Abdoulaye Wade au pouvoir en 2000, ce nombre de député va connaitre une baisse pour une première fois de l’histoire politique sénégalaise. De 140 députés, l’effectif de l’Assemblée nationale est ramené à 120 à la veille des législatives de 2001 par le Président Wade qui supprime par ailleurs le Sénat conformément à son engagement électoral vis-à-vis du peuple sénégalais.
En effet, opposant qu’il était, le Secrétaire général du Pds accusait les députés d’être des caisses de résonnance du Parti socialiste au pouvoir et de son chef, le Président Abdou Diouf. Mais, au gré des appétits du pouvoir, le pape du Sopi revient sur toutes ces décisions concernant la réduction du nombre des députés et la suppression du Senat. Ainsi, à la veille des législatives du 3 juin 2007, il décide non seulement de faire passer le nombre des députés de la 11ème Législature de 120 à 150 malgré le boycott des partis de l’opposition dite « significative », Ps, Afp, Ld et autres mais aussi de ressusciter le Sénat qui sera de nouveau supprimé en septembre 2012 par l’actuel régime. Cependant, avec les réformes constitutionnelles adoptées lors du référendum du 20 mars dernier et qui consacrent des députés dédiés aux Sénégalais de l’extérieur, l’effectif de l’Assemblée nationale connaitra une hausse de 15 parlementaires sous la 13e législature. Ainsi de 150 députés, le nombre de députés de l’Assemblée nationale du Sénégal est passé à 165 députés.