AUDIOMULTIPLE PHOTOSDJIHAD EN AFRIQUE, LE PROCHAIN GRAND PÉRIL ?
EXCLUSIF SENEPLUS - Économie du Djihad, trafic dans la sous région, le G5 Sahel, motivations socio-culturelles - L'équipe de Confluences lève les contours de l'hydre djihadiste en compagnie de Wassim Nasr et Zachée Betché
Le djihadisme est le phénomène du siècle. C'est quelque chose qui va durer dans le temps, estime Wassim Nasr. Selon le spécialiste, l'implosion de l'Etat libyen a certes favorisé l'implantation du mouvement dans le Sahel, mais cela est parti d'un grand ensemble qui a essaimé toute la région. "Le grand péché en Libye a été de ne pas avoir pensé à l'après Khadafi", relève-t-il. Le journaliste de France24 affirme par ailleurs que la réponse militaire a montré ses limites. "Cette stratégie nourrit plutôt les factions djihadistes. Et généralement, quand des armées étrangères sont engagées hors de leurs frontières, c'est la porte ouverte à des exactions, sans compter que cela est plutôt mal perçu par les populations locales", affirme-t-il.
Sur la question du soufisme comme rempart à l'hydre djihadiste, Mbougar Sarr nuance. Le chroniqueur de Confluences fait remarquer que les premières guerres saintes ont été menées par des soufistes. "L’avantage du soufisme sur les autres mouvements fondamentalistes, c’est sa facette intellectuelle", indique Zachée Betche, ajoutant que la situation est suffisament critique au Nigéria, au Cameroun, au Tchad, entre autres, pour que les Etats s'y penchent plus efficacement.
Bien qu'il puisse y avoir une corrélation entre djihadisme et pauvreté, ce ne sont pas tant les conditions sociales qui détermient l'adhésion des populations au discours fondamentaliste, selon Wassim Nasr. À en croire le journaliste, les populations au-delà de leurs classes sociales, trouvent à travers ces mouvances, un idéal à réaliser. "Ce sont des personnes qui prônent une révolution contre l'institution, y compris en leur propre sein", ajoute-t-il.
Les djihadistes sont-ils des musulmans ?
Pour Wassim Nasr, toute religion est susceptible de basculer dans le fondamentalisme ou la violence. L'invité de Confluences indique que le degré d'acceptation de l'autre varie selon les mouvements et le croisement entre des griefs locaux et une idéologie induit le passage à l’action violente. Les djihadistes ne sont pas fidèles à l’islam, estime de son côté Zachée Betche. De l'avis du théologien, l’ancien djihadisme avait une certaine éthique. "Avec Boko Haram par exemple, l’on assiste à une sorte d’ensauvagement. Nous sommes au paroxysme de la violence", déplore-t-il.
La revue de presse internationale de l'émission a été consacrée aux présidentielles sénégalaise et nigériane avec chaque fois une réélection du président sortant. Magré le désir de changement qui ne s'est pas matérialisé dans les urnes s'agissant du Sénégal, les confluents estiment que le scrutin du 24 février a fait émerger une certaine jeunesse décidée à faire changer les choses.
L'Église catholique engluée dans des scandales de pédopholie était au box des accusés dans la rubrique Guillotine.