EXIT LE PSE, PLACE AU PROJET
Le président Diomaye Faye a annoncé, lors du premier Conseil des ministres tenu ce mardi 9 avril 2024, le changement de référentiel de politique économique et sociale consacrant le Projet
La rupture se poursuite. Le Président Diomaye Faye a annoncé, lors du premier Conseil des ministres tenu ce mardi 9 avril 2024, le changement de référentiel de politique économique et sociale consacrant le Projet. Donc, la fin du Plan Sénégal émergent de Macky Sall qui visait 2035. Il reste l’épineuse question du financement de son programme. Mais pourra-t-il se passer du Groupe consultatifs de Paris comme ses prédécesseurs ?
Le Président Bassirou Diomaye Faye prend ses marques. Il va, à son tour, écrire l’histoire par son programme politique que les Sénégalais ont validé le 24 mars 2024 au premier tour. Le programme de son Premier ministre aussi, président de Pastef, Ousmane Sonko. Le premier Conseil des ministres a annoncé l’une des grandes décisions qui vont faire oublier le régime de Macky Sall. Il s’agit de la mise en œuvre du «Projet de transformation systémique du Sénégal» qui sera «le référentiel de politique économique et sociale». Il va remplacer le Plan Sénégal émergent (Pse) du Président Macky Sall qui avait fixé le cap jusqu’en 2035. Un projet décliné en 5 orientations majeures qui seront érigées en axes prioritaires de l’action gouvernementale. Il s’agit de «la jeunesse, l’éducation, la formation, l’entreprenariat et l’emploi des jeunes et des femmes ; la lutte contre la cherté du coût de la vie et l’augmentation du pouvoir d’achat des ménages ; la modernisation de la Justice, la protection des droits humains, la bonne gouvernance, la transparence, la reddition des comptes et l’amélioration de notre système démocratique et électoral ; la souveraineté économique et la prospérité du Sénégal, l’exploitation optimale des ressources naturelles et le développement endogène durable des territoires ; la consolidation de l’unité nationale et des solidarités dans un renforcement de la sécurité, de la paix et de la stabilité du pays.» En outre, ajoute le communiqué, le Président Faye a demandé au Premier ministre, «sur la base du Projet et des orientations présidentielles sus indiquées, de finaliser, avant la fin du mois d’avril 2024, le Plan d’actions du gouvernement, avec un agenda précis de réalisation des objectifs fixés».
Le Pse et ses milliards Exit donc, le Pse qui, en 2014, inspiré en partie de Yoonu yokkuté du Président Macky Sall, avait été adopté comme document de référence de sa politique économique, sociale et environnementale. Il y a eu d’abord le Programme d’actions prioritaires (Pap I, 2014-2018), le Pap II (2019-2023) réaménagé en 2020 en Pap 2A (aménagé et ajusté) et enfin le Pap3A (2024-2028) que le gouvernement comptait mettre en place au cours des cinq (5) prochaines années, et qui avait été porté par le candidat de Benno bokk yaakaar, Amadou Ba dans le cadre de son programme de continuité. Le Pse a été soutenu par les partenaires techniques et financiers du Groupe consultatif ou Club de Paris. Pour le premier Groupe consultatif, en février 2014, le Sénégal, qui recherchait 1 853 milliards FCFA, avait obtenu des engagements de plus de 3.729 milliards de francs CFA. En 2018, le Sénégal est retourné à Paris pour le financement de la phase 2 du Pse (2019-2023) et avait pu lever 7356 milliards de F CFA auprès des partenaires techniques et financiers.
Le Projet fera-t-il appel au Groupe consultatif ?
L’enjeu aujourd’hui, avec le régime de Diomaye Faye, c’est de voir si le Premier ministre va perpétuer cette tradition comme avec Idrissa Seck, Premier ministre de Abdoulaye Wade, qui avait jubilé pour les 846 milliards «ramenés» du Club de Paris. Dans un contexte où le Sénégal s’apprête à commercialiser ses premiers barils de pétrole ou son gaz, et au nom de la souveraineté prônée par le Projet, le rendez-vous de Paris pour mobiliser des ressources à même de financer le Projet reste une incertitude. La rupture pourrait passer par là. Même si le chef de l’Etat, dans ses différents messages a rassuré les partenaires techniques et financiers. Dans son discours du 26, son premier après sa victoire, il avait assuré : «Le Sénégal restera le pays ami et l’allié sûr et fiable pour tout partenaire qui s’engagera, avec nous, dans une coopération vertueuse, respectueuse et mutuellement productive.»