LA MAJORITE PRESIDENTIELLE COGITE TOUJOURS
La commission politique du dialogue national a abordé, dans le cadre de ses rencontres périodiques, la question de l’exercice du droit de manifester au Sénégal et celle concernant le cumul des fonctions de président de la République et de chef de parti.
Hier, la commission politique du dialogue national a abordé, dans le cadre de ses rencontres périodiques, la question de l’exercice du droit de manifester au Sénégal et celle concernant le cumul des fonctions de président de la République et de chef de parti. Pour ce deuxième point, la plupart des entités présentes à la table du dialogue ont estimé qu’il fallait se passer, une bonne fois pour toutes, de ce cumul, à l’exception du pôle de la majorité qui vraisemblablement cogite toujours
Les discussions ont été longues sur la question du cumul des fonctions de président de la République et de chef de parti. A en croire le coordonnateur du pôle des non-alignés, contacté hier par «L’AS», ce point n’a pu être épuisé. Déthié Faye espère que la rencontre de mardi prochain permettra d’en finir et de trouver un consensus. Selon Monsieur Faye, cette question est très importante pour la consolidation de la démocratie. Juste que, dit-il, il y a des appréhensions sur son efficacité. Et ces craintes viennent apparemment du pôle de la majorité présente à la table de la commission politique du dialogue national.
En effet, d’après Déthié Faye, le pôle des non-alignés a toujours préconisé une interdiction du cumul des fonctions de président de la République et de chef de parti. Et que c’est une position partagée avec la société civile et l’opposition. Poursuivant, il souligne que même au niveau de la majorité, il n’y a pas un rejet catégorique. Mais il s’avère qu’il y a un certain nombre de questionnements à ce niveau. «Si les membres du pouvoir s’étaient véritablement opposés, on aurait acté aujourd’hui (Ndlr : hier) le désaccord sur ce point », a laissé entendre Déthié Faye. Il faut dire en outre que la révision de l’article 80 de la Constitution, relatif à l’offense au chef de l’Etat, n’était pas à l’ordre du jour, hier.
Toutefois, le coordonnateur du pôle des non-alignés, joint au téléphone, a fait savoir qu’il fait partie des sous-points à aborder. En attendant d’y venir, Déthié Faye a soutenu, hier, que la problématique de l’article 80 est intimement liée à la question sur le cumul des postes de chef de parti et de président de la République. En effet, selon Déthié Faye, «si nous faisons la différence entre ces fonctions, il devient plus aisé de protéger l’Institution qu’est le président de la République. Ainsi, il n’y aura plus de confusion quand on parle au chef de l’Etat », explique-t-il.
ENCADREMENT DU DROIT DE MANIFESTER : UN ACCORD TROUVE
Par ailleurs, toujours lors de cette rencontre de la Commission politique du dialogue national, il a été débattu de l’exercice du droit de manifester au Sénégal. Il a été ainsi convenu entre autres points de revoir la loi de 78 qui régit les réunions politiques, de revoir le mode d’interdiction des manifestations. Et pour cela, Monsieur Faye estime que les lois en vigueur doivent être revisitées et modifiées. Ce, pour permettre à chaque citoyen qui veut organiser une marche d’avoir la réponse de l’autorité administrative dans un délai qui lui permet de saisir éventuellement le juge des référés. Afin que ce dernier tranche sans délai et permette, si les droits du citoyen sont violés par l’autorité administrative, qu’il soit rétabli dans ses droits. Donc, il s’agira, dit-il, de trouver une formulation des dispositions qui vont encadrer ces questions-là. A l’en croire, opposition, majorité comme société civile sont tombés d’accord sur cet encadrement à faire.