LE DÉBUT DE CAMPAGNE ASSOMBRI PAR DES INCONNUES
Le démarrage du ramadan vient compliquer l'organisation des meetings, tandis que Bassirou Diiomaye Faye reste en prison. Sa libération sera-t-elle effective à temps ? Par ailleurs, la campagne ne durera que 12 jours au lieu des trois semaines prévues
Alors que les 19 candidats à l'élection présidentielle du 24 mars prochain s'activent depuis jeudi 7 mars pour peaufiner leur campagne électorale, de nombreuses zones d'ombre demeurent à quelques heures seulement du top départ officiel, prévu ce samedi 9 mars à 23h59.
En cause notamment, le démarrage du jeûne du ramadan ce lundi 11 mars, qui complique l'organisation de grands meetings comme le veut la tradition électorale au Sénégal. "Les rassemblements vont donc plutôt avoir lieu en fin de journée, à partir de la rupture du jeûne", a expliqué un candidat à RFI. Autre fait sans précédent, la campagne ne durera que 12 jours au lieu des 21 jours prévus par la loi, après le report surprises du scrutin annoncé par le président Macky Sall.
Par ailleurs, l'incertitude demeure sur le sort d'un des prétendants à la magistrature suprême. Bassirou Diomaye Faye, candidat du Parti des Patriotes du Sénégal pour le Travail, l'Ethique et la Fraternité (PASTEF) désormais dissous, se trouve toujours en détention provisoire pour "outrage à magistrat". Or ce "candidat de substitution" d'Ousmane Sonko, figure de proue de l'opposition également détenue, pourrait bénéficier de la récente loi d'amnistie votée à l'Assemblée nationale.
Contacté par la radio française, un membre de la coalition de l'opposition Yewwi Askan Wi a indiqué ne pas savoir si M. Faye pourrait être libéré à temps pour enregistrer sa vidéo de campagne de 3 minutes comme les autres prétendants, devant être diffusée à partir de dimanche 10 mars sur la RTS, la chaîne publique sénégalaise qui a convié les 19 candidats vendredi 8 mars. Le flou demeure donc sur les conditions dans lesquelles cet opposant incarcéré pourra mener sa campagne.
Autant d'interrogations qui viennent alourdir le climat d'incertitude ayant précédé ce scrutin présidentiel, dans un pays secoué depuis plusieurs mois par une crise politique majeure.