MIMI TOURÉ, MEILLEURE AVOCATE DU PRÉSIDENT SALL ?
Elle n’avance jamais masquée. Les batailles, elle les mène de façon frontale avec de fortes convictions chevillées au corps. Quand les autres sont dans le temps du bavardage stérile, Aminata Touré préfère celui de l’action.
Elle n’avance jamais masquée. Les batailles, elle les mène de façon frontale avec de fortes convictions chevillées au corps. Quand les autres sont dans le temps du bavardage stérile, Mimi Touré préfère celui de l’action. Normal puisque la présidente du Conseil Economique, Social et Environnemental (CESE) peut se targuer d’un vécu politique de plus de 25 ans qui l’a fait cheminer de la gauche trotskyste au libéralisme mâtiné de socialisme de l’Alliance Pour la République (APR), un parti dont elle est le numéro deux de fait. Trajectoire d’une militante expérimentée mais aussi collaboratrice fidèle et loyale du président de la République.
Mimi Touré, derrière l’apparence gracile et le sourire avenant, cache un caractère trempé. A l’ong Asbef (Association sénégalaise pour le Bien -Être Familial) où elle officiait dans les années quatre-vingt- dix, elle recevait son monde dans un modeste bureau, en « Blue jean », les cheveux en bataille. Bien avant, elle s’était illustrée au sein du Mouvement pour le Socialisme et l’unité (MSu) du défunt « Premier Mawdo » Mamadou Dia. Elle se distinguait par son engagement politique. Avec son allure de garçon manqué, elle savait se faire respecter dans l’univers maso que constituait l’opposition d’alors, plus particulièrement sa frange extrémiste. Après des années de clandestinité, le grand public la découvrit alors qu’elle était Directrice de Campagne de Landing Savané alors candidat « sans illusions » de la présidentielle de l’année 1993. Celle que l’on surnommait affectueusement « Mimi » joua admirablement son rôle par la force de ses idées.
A l’école des esprits libres, elle s’était construit une identité dans le cercle des étudiants en France, pendant que ses camarades de Dakar menaient des batailles idéologiques épiques. C’était à une époque où la religion n’avait pas encore pénétré le campus universitaire avec un certain dogmatisme qui y fait aujourd’hui autorité. Pour s’imposer, elle a dû se battre face à des hommes tout en revendiquant son féminisme. Quelques années après, plus rien… Appelée à servir l’Afrique dans des organisations onusiennes, elle participait de loin à la vie politique du pays. Elle rentre en 2010 et s’engage auprès de Macky Sall alors forcé à démissionner de l’Assemblée nationale.
Directrice de campagne du candidat Macky Sall à la présidentielle de 2012, Mimi Touré joue sa belle partition avec efficacité et rigueur sans jamais faire de l’ombre à son candidat finalement élu 4ème président de la République du Sénégal. A la formation du premier gouvernement de Macky Sall, elle hérite du département de la Justice. Les Sénégalais la découvrent forte, confiante et expérimentée, et l’apprécient dans son rôle à travers la traque des biens supposés mal acquis. Ministre de la Justice de 2012 à 2013, elle fut en effet intransigeante dans son combat visant à faire rendre gorge aux prédateurs. On la surnomme alors la « Dame de fer ». Un surnom dont elle ne veut pas. Elle se veut plutôt une femme de devoir qui fait corps avec ses convictions. « Pas de sentimentalisme, ni de passe-droit quand il s’agit des deniers publics ». Telle semble être sa devise !
Dans le temps de l’action
Au départ d’Abdoul Mbaye de la Primature, le président Macky Sall en fait son deuxième Premier ministre en 2013. Elle embraye au quart de tour et se met aussitôt au travail. Quand ça jase, elle préfère rester dans son coin pour travailler. Accélérer la cadence fut son slogan et sa philosophie. Bref, Aminata Touré préférait l’action à la parole. Ce qui lui valut bien des inimitiés. Mais elle est un « roc ». Une carapace solide qui sait encaisser des coups, mais aussi en donner. On ne lui fait pas lâcher le morceau. Elle tient à la parole donnée et reste loyale jusqu’au bout. Ce qui est rare en politique. Elle était intransigeante quand d’aucuns disaient qu’elle gênait l’action de son chef qui voulait mettre la pédale douce dans la traque des biens supposés mal acquis.
Emportée par les élections locales après avoir perdu devant Khalifa Sall dans la commune de Grand Yoff, elle quitte la Primature en 2014 et cède le fauteuil à Mahammad Boun Abdallah Dionne. On lui fit porter des habits de rebelle. La rue prétendit même qu’elle était en bisbilles avec le Président Sall. Elle tentait également de lui faire porter de force une camisole d’opposante. C’est mal la connaître ! On l’a déjà dit, Mimi, c’est un « roc » qui sait endurer. Elle milite au lieu de sa résidence, Grand Yoff, tout en apportant un coup de main à ses camarades de Kaolack, la ville de sa naissance. Bien sûr, y en a parmi ces habitants de la ville de Mbossé, parmi les responsables locaux de l’APR plus précisément, qui pensent qu’elle était venue pour les combattre. Et leur piquer le leadership. Les voix montent, elle tempère et continue de massifier le parti.
Le chef de l’Etat la nomme le 10 février 2015 Envoyée spéciale. D’autres, moins coriaces, auraient boudé. Elle, elle joue son rôle dans la discrétion, sans tambour ni trompettes en attendant le moment propice pour rebondir. Son expérience dans les structures onusiennes fait qu’elle est souvent sollicitée dans des foyers de tensions ou lors d’élections qu’elle supervise. Là aussi, elle joue son rôle avec efficacité tout en restant attachée à son pays. Une expérience si solide qu’elle est pressentie au poste de Vice- Secrétaire Générale de l’Onu. Mais, patriote jusqu’au bout des ongles, elle décline l’offre préférant son pays alors qu’elle pouvait être dans une position fort confortable. Pendant ce temps, d’autres menaient des batailles souterraines pour être dans ce confort. Mais tout cela montre son engagement à soutenir le chef de l’Etat à n’importe quelle station où qu’elle puisse se trouver.
L’essentiel, c’est d’être auprès du peuple qu’elle éclaire face à des pyromanes prêts à mettre le feu pour leurs intérêts bassement personnels. Mimi Touré, elle, mène un autre combat. La réussite de Macky Sall. Lors de la dernière présidentielle, elle s’est investie pour porter partout à l’intérieur du pays la vision du président Sall. Rien n’a pu la dévier de son engagement à servir loyalement le chef de l’Etat sans rien attendre en retour.
Fidélité et loyauté
Nommée présidente du Conseil économique, social et environnemental (Cese) en mai 2019, elle donne un contenu à sa mission. Elle aurait pu se suffire de cette fonction et manger son fromage. Mais c’est mal connaître cette battante dont la vie est faite d’engagement. Dans un contexte si difficile de la vie de la nation avec la pandémie de la Covid-19, pendant que ses camarades de parti se terrent, elle est au front. Elle s’expose, reçoit des coups, mais rien ne l’empêche de développer sa vision. Sa ligne de conduite : fidélité et loyauté au président Sall. C’est certainement ce qui explique sa sortie de mercredi dernier.
Un numéro deux de fait qui ne fuit jamais le combat des idées. Elle le mène avec courage et endurance. Et en face de l’ennemi, qui n’est pas toujours celui que l’on croit. Au front pour défendre le président quand d’autres se cachent vautrés dans le confort. Dans ces moments où le chef de l’Etat est acculé de toutes parts, Mimi monte au créneau, s’érige en bouclier et investit les plateaux de télés et les studios de radios pour défendre les mesures prises par le chef de l’Etat. Elle le fait avec des concepts forts et une grande rigueur intellectuelle. Mimi, telle quelle !
Engagée, loyale et percutante d’idées ! Forte de son vécu politique riche de plus de vingt-cinq ans comparé à ses camarades de parti au parcours vierge, Mimi Touré, par son leadership au niveau de sa formation, son engagement politique et sa loyauté envers Macky Sall, se présente de fait comme le numéro deux de l’APR, celle sur qui il faudra compter pour de nouvelles conquêtes politiques.