UN COLLECTIF DE CANDIDATS CONTESTE LA VALIDATION DES PARRAINAGES
Une quarantaine de personnalités, dont Ousmane Sonko, Idrissa Seck, Aminata Touré ou encore Thierno Alassane Sall, saisissent Macky Sall, dénonçant des "graves manquements" lors du contrôle. Ils réclament d'être rétablis dans leurs droits avant le scrutin
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Les opérations de vérification des parrainages pour l'élection présidentielle sénégalaise du 25 février 2024 laissent un goût amer à de nombreux candidats. Regroupés au sein d'un collectif, une quarantaine d'entre eux jugent avoir été invalidés de manière arbitraire et demandent des clarifications au président Macky Sall.
Par une lettre ouverte, les signataires - parmi lesquels figurent des poids lourds de l'opposition comme Ousmane Sonko, Idrissa Seck ou Bougane Guèye Dany - dénoncent de "graves manquements" lors du contrôle mené par la Commission ad hoc du Conseil constitutionnel. Cette étape cruciale du processus électoral, qui valide ou rejette les parrainages des candidats sur la base du fichier électoral, fait l'objet de vives critiques.
Les griefs soulevés sont nombreux. Tout d'abord, l'absence de mise à disposition par la Commission électorale (CENA) du fichier général des électeurs consolidé de 2023, document de référence pour la vérification. Ensuite, la fiabilité douteuse de ce fichier, qui aurait entraîné le rejet excessif d'"électeurs 'primo-votants'".
Autre point problématique selon les requérants : "la disparition de parrains" entre l'inventaire initial des pièces et le contrôle effectif. Ils dénoncent également des "défaillances techniques" du logiciel utilisé, laissant planer un doute sur l'intégrité des données.
Au-delà des cas individuels, c'est bien la régularité globale de la procédure qui est remise en cause. Les signataires évoquent un "manque de transparence" susceptible de "remettre en cause l'expression du libre choix des Sénégalais".
C'est pourquoi ils ont choisi de saisir Macky Sall, en tant que garant des institutions et président du Conseil supérieur de la magistrature. Ils lui demandent instance d'user de ses prérogatives afin de leur "rétablissement absolu dans leurs droits". L'objectif affiché est de "consolider le principe constitutionnel relatif au respect de l'opposition".