UN FRONT UNIQUE POUR FAIRE RESPECTER LE CALENDRIER RÉPUBLICAIN
Un collectif réunissant organisations de la société civile et partis d'opposition voit le jour. Il a pour ambition de coordonner les actions afin d'empêcher tout report du scrutin au-delà du 2 avril
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Un collectif regroupant la société civile et l'opposition politique a annoncé jeudi la création d'un front commun déterminé à faire respecter la date du 2 avril pour la tenue de l'élection présidentielle. Selon un communiqué de la plateforme de la société civile Aar Sunu Election (“Préservons notre élection”), “cette unité d'action doit permettre de mener des actions collectives, en synergie pour éviter la dispersion des forces qui luttent contre le coup d'État en cours”.
Aar Sunu Election indique avoir formé cette alliance avec le Front des candidats à l'élection présidentielle du 25 février, qui regroupe 16 des 19 candidats, ainsi qu'avec la coalition d'opposition F24 et le Front pour la défense de la démocratie. L'objectif affirmé est de faire pression conjointement pour que le prochain président sénégalais soit élu avant le 2 avril 2022, date officielle de la fin du mandat du président Macky Sall.
Plus tôt dans la journée, Macky Sall avait réaffirmé son intention de quitter le pouvoir à cette date, rejetant ainsi l'une des recommandations du "dialogue national" tenu du 10 au 12 janvier. Selon l'AFP, les conclusions de ces assises avaient préconisé le report du scrutin au 2 juin et le maintien de Macky Sall à la tête de l'État jusqu'à l'intronisation de son successeur.
Interrogé par l'AFP, un responsable d'Aar Sunu Election, qui a requis l'anonymat, a estimé que "Macky Sall persiste dans son refus de respecter le calendrier républicain et la légalité constitutionnelle". L'opposition soupçonne en effet le chef de l'État, réélu en 2019 pour un second mandat de cinq ans mais non candidat en 2024, de vouloir se maintenir au pouvoir de manière illégale.
Le report de la présidentielle annoncé début février par Macky Sall, à quelques heures du début de la campagne, a ouvert une grave crise politique. Des manifestations contre cette décision, durement réprimées, ont fait quatre morts.