LE SENEGAL TOUT PROCHE MAIS ENCORE LOIN DE L'ÉRADICATION DU MARCHÉ PARALLÈLE DE MÉDICAMENTS
Le marché parallèle de médicaments au Sénégal cause beaucoup de dommages aux pharmaciens mais aussi aux professionnels de la santé qui enregistrent plus de malades chroniques.
Le marché parallèle de médicaments au Sénégal cause beaucoup de dommages aux pharmaciens mais aussi aux professionnels de la santé qui enregistrent plus de malades chroniques. Cette situation qui continue de perdurer dans le pays a été décriée par plusieurs professionnels du médicament et la dernière dénonciation date du jeudi 13 avril dernier lors du point de presse du comité d’organisation du forum international pharmaceutique qui se tiendra à Dakar au mois de juin prochain.
L a cité religieuse de Touba située dans la région de Diourbel et Keur Serigne Bi à Dakar préoccupent les acteurs de ce secteur. Pour Dr Assane Diop, président du Syndicat des pharmaciens privés du Sénégal, les juridictions du Sénégal permettent de lutter efficacement contre ce marché. « Si l’Etat a la volonté, il y arrivera » a-t-il fait comprendre. Tout comme le pharmacien Assane Diop, son confrère Dr Ameth Niang, président de l’Ordre des pharmaciens du Sénégal estime fermement qu’ « il y’a un manque de volonté politique à Touba ».
Au niveau du ministère de la Santé et de l’action sociale (Msas), le conseiller spécial de la ministre en pharmacie Dr Aboukrine Sarr, a tenté de rassurer. Selon ce dernier, la création de l’Agence de réglementation pharmaceutique (Arp) mise en place par l’Etat du Sénégal va prendre en charge tous ces aspects. « Il y a un projet de loi qui a été fait, il a déjà été présenté en conseil des ministres, au niveau de l’Assemblée nationale si les députés le votent, beaucoup de choses vont changer. L’idée est d’arriver à ce que le médicament reste dans les mains des professionnels du médicament. Et cette agence a été renforcée afin de jouer pleinement ses missions dont la réglementation dudit secteur » a-t-il fait comprendre.
Pour le cas de Touba avec ses multiples dépôts pharmaceutiques qui fleurissent dans chaque coin de la rue, le conseiller de madame le ministre de la Santé du Sénégal, a souligné : « il y a un travail qui est entamé dans cette cité religieuse. Par l’autorisation d’ouvrir des officines de pharmacie, des pharmaciens seront très bientôt dans ce site. D’ailleurs, cela a déjà commencé et va se poursuivre afin d’avoir un maillage de la zone comme dans d’autres régions ».
Si à Dakar, malgré la pléthore de pharmacies, des Sénégalais continuent de se ravitailler au niveau de Keur Serigne Bi situé en pleine capitale Sénégalaise, les habitants de Touba habitués à se ravitailler dans les dépôts illégaux pourraient bien poursuivre. Cette démarche du ministère de la Santé et de l’action sociale pourrait-elle éradiquer le fléau dans la zone de Touba, rien n’est encore gagné mais il vaut mieux que de ne pas poser des jalons. Toutefois, des professionnels du médicament pensent que seule une ferme volonté politique avec l’application sans complaisance des lois pourrait régler le problème.