LES BOUILLONS A L’ORIGINE DE MALADIES CARDIO-VASCULAIRES
ETUDE SUR LA CONSOMMATION DES CUBES D’ASSAISONNEMENT
Une consommation non modérée des bouillons de cuisine expose aux risques des maladies cardiovasculaires. La cause est due à une forte présence de sel. Le résultat est de l’étude sur les risques liés aux bouillons alimentaires d’assaisonnement. Une rencontre de partage de la recherche a eu lieu hier, lundi 14 novembre 2016.
Une étude d’experts sur les risques liés à la consommation des bouillons dirigée par le professeur de toxicologie, Mamadou Fall de la faculté de médecine de pharmacie et d’odontologie de l’Ucad, révèle que l’usage non modéré des cubes d’assaisonnement, a des conséquences graves sur la santé humaine.
La consommation excessive de sel peut entrainer des maladies cardiovasculaires telles que l’hypertension et les accidents vasculaires cérébraux. Cette forte consommation de sel présente des risques sur les os. Les personnes les plus exposées sont les sujets en âge avancée et les femmes enceintes. Le taux important de sel a des conséquences sur l’estomac. Il peut déboucher sur un cancer de cet organe.
La raison est due à l’excès de consommation de sel ou plutôt à une charge importante de chlorure de sodium (Nacl). Par conséquent, le professeur Mamadou Fall trouve qu’une « attention particulière doit être apportée à la contribution des bouillons cube pour source de chlorure de sodium dans l’alimentation des Sénégalais ». L’étude montre que la teneur en sel apportée par les simples bouillons varie entre 3,57 à 4, 52 g/j pour le consommateur moyen est de 8,75 à 10,95 g par jour pour le gros consommateur. En plus de cela, il y’a aussi le sel de cuisine ajouté dans les repas. Il peut être estimé à 4, 82 à 8,52 g/j pour le consommateur moyen de bouillon est de 9,9 à 14,95 g/ j pour le gros consommateur de bouillon. Selon la méthode probabiliste utilisée par l’équipe de chercheurs, le bouillon peut constituer 60 à 90% de l’apport de sel ajouté.
20% des Sénégalais ont une consommation dépassant les normes de l’Oms
Les résultats de l’étude montrent que 20% de la population consomment plus de 8g de sel/j. Une proportion qui est bien au-delà de la norme de l’Organisation mondiale de la santé (Oms) estimée à 6g/j. Et mieux, précisent les chercheurs, cette proportion de Sénégalais à forte consommation de sel pourrait être réduite à environ 15%, si la proportion de sel dans le bouillon est de 30%.
Pendant ce temps, l’Organisation mondiale de la santé recommande de réduire les apports de sel alimentaire en les ramenant à moins de 6g/j équivalent à moins d’une cuillère à café pour prévenir les maladies chroniques, premières causes de décès. Les résultats ont été obtenus sur la base de deux enquêtes qui ont été réalisées dans plusieurs quartiers de la capitale. Elles ont été faites en 2014. La première est faite sur 150 ménages et l’autre sur 100 ménages. Ils montrent que 84% des enquêtés sont des consommateurs de bouillon. La moyenne de consommation est de 5 au minimum. Les plus grands consommateurs utilisent 12 cubes/ j.
Les recommandations de l’étude
Suite à un manque de données fiables sur la consommation et la qualité des bouillons au Sénégal, les chercheurs recommandent la mise sur pied d’un plan de surveillance et de contrôle permettant de déterminer les quantités d’ingrédients dans ces bouillons. Les chercheurs pensent aussi qu’il est nécessaire d’avoir un plan de communication et de sensibilisation des populations sur les risques sanitaires liés à une utilisation abusive des bouillons en mettant en perceptive l’analogie entre l’excès de sucre de sel avec certaines maladies chroniques. Un plan de surveillance et de contrôle des bouillons commercialisés au Sénégal notamment en ce qui concerne leur teneur en sel est aussi recommandé. Ce plan de surveillance sera une campagne d’analyse qui a pour objectif principal d’évaluer la teneur en sel des échantillons de bouillons alors que le plan de contrôle permettrait de vérifier la conformité de la composition des bouillons commercialisés, par rapport aux fiches techniques remises dans les dossiers de demandes d’autorisation de fabrication et aux spécifications de la norme sénégalaise en vigueur dans les bouillons.