LES DÉPUTÉS LISTENT LES DYSFONCTIONNEMENTS
Les députés ont listé les manquements de la Couverture maladie universelle
Un atelier d’orientation sur la Couverture maladie universelle (Cmu) avec les députés de la Commission Santé a été organisé par l’Alliance en faveur de la loi sur la Cmu. La rencontre, qui s’est tenue à l’Assemblée nationale, a été l’occasion pour les députés de la commission de lister les manquements de la Couverture maladie universelle.
Le ministère de la Santé et de l’Action sociale a coordonné l’élaboration d’un avant projet qui sera soumis à l’Assemblée nationale sous peu. En prélude à ce vote, un atelier de mise à niveau a été organisé par les experts de la Cmu, pour que les députés disposent de tous les outils nécessaires leur permettant de porter un plaidoyer en faveur de ce programme. Tout en saluant cette initiative, les parlementaires ont énuméré les défis à relever pour une bonne efficacité de ce programme.
Ainsi, la députée Nadia Sané a invité les responsables du programme à rembourser à temps les hôpitaux. «A Sédhiou, les enfants qui partent à l’hôpital sont certes consultés, mais force est de constater qu’ils ne reçoivent pas de médicaments après. Et si l’Etat consentait à rembourser à temps les hôpitaux, cela nous permettrait de voir l’impact de la Cmu», affirme la parlementaire. Apparemment très sensible à cette question, elle propose aussi de mettre des gardes fous parce qu’il y a des gens qui viennent se soigner pour un oui ou pour un non, juste pour avoir des médicaments. «Il faut essayer de tamiser pour que ceux qui sont bien portants ne défavorisent pas ceux qui en ont besoin», indique Mme Sané. Pour elle, on a beau avoir des programmes, si nos hôpitaux n’ont pas de spécialistes, des plateaux médicaux de qualité, il y aura toujours des problèmes.
A titre d’exemple, elle donne le cas d’un urologue. «Pour trouver un urologue, les patients des régions sont obligés de venir à Dakar, même pour faire la dialyse. Le programme gagnerait à être fortifié et nous voudrions que vous preniez des conventions qui puissent bénéficier aux ayants-droit, parce que cette année les fonds ne sont pas là et les malades souffrent dans les régions», argue la parlementaire. Venu participer à la rencontre, le directeur de la Cmu, Dr Bocar Mamadou Daff, a rassuré les parlementaires par rapport à leurs préoccupations. Selon Dr Daff, «le budget de la Cmu est estimé pour l’année 2018 à plus de 13 milliards Fcfa. Mais pour les remboursements, c’est un processus qui est long».
Pour le budget de 2018, «nous avons remboursés 6 milliards Fcfa aux structures de santé et nous sommes en milieu d’année». Dr Daff souligne, par ailleurs, qu’il n’y a pas de raison de s’inquiéter, car ceci n’est pas important du point de vue de l’impact, parce que le système est organisé. Et depuis la mise en place de ce programme, force est de dire qu’il y a des résultats significatifs dans la réduction de la mortalité maternelle, dans la réduction de la mortalité infantile. Et c’est ce qui est le plus important, parce qu’il faut sauver les gens pour qu’ils soient productifs», affirme le médecin. Rappelons que depuis 2013, l’Etat a mis en place 676 mutuelles de santé à travers le territoire, pour servir de caisses d’assurance maladie aux populations du secteur informel et du monde rural.