PLUS DE 150 ENFANTS SUIVIS A L’HOPITAL REGIONAL
Le nombre d’enfants atteints de l’infection du Vih est très inquiétant à Kolda. Rien que pour l’hôpital régional, 150 à 160 enfants sont suivis pour le Vih, selon le pédiatre, Dr Djiby Seck.
Le nombre d’enfants atteints de l’infection du Vih est très inquiétant à Kolda. Rien que pour l’hôpital régional, 150 à 160 enfants sont suivis pour le Vih, selon le pédiatre, Dr Djiby Seck. Des données livrées lors de la tournée organisée, mercredi 20 novembre à Kolda, par le Conseil national de lutte contre le Sida (Cnls), en collaboration avec l’Association des journalistes en santé et développement.
L a prise en charge des enfants vivant avec le Vih est très avancée dans la localité de Kolda. Le protocole de soin mis en place par le Conseil national du Sida permet à ces enfants de vivre plus longtemps avec la maladie mais aussi d’avoir une vie semblable à celle de ceux qui sont normaux. Cependant, dans cette quête de bien-être et de santé, les médecins se trouvent confrontés à des ruptures de médicaments ou encore à un diagnostic tardif.
FOULADOU : LA MAJORITE DES ENFANTS VIVANT AVEC LE VIH SONT ISSUS DE MERES PORTEUSES DU VIRUS
Pour Dr Djiby Seck, pédiatre, la prise en charge au sein de l’hôpital est faite en collaboration avec le service social, du fait que ces enfants sont suivis en consultation régulièrement. «Les enfants vivant avec le Vih sont souvent diagnostiqués positifs lors d’une consultation ou d’une hospitalisation parce qu'ils présentent des complications comme une malnutrition aiguë», a déclaré Dr Seck. Et d’ajouter : «une fois le diagnostic confirmé, ils sont hospitalisés pour la prise en charge de leurs complications. Une fois qu'ils sont stables, ils sont suivis en ambulatoire, en collaboration avec le service social, de façon régulière».
Concernant la fréquence de suivi des enfants infectés par le Vih, Dr Seck renseigne qu’il y en a qui sont suivis tous les mois, mais une fois que l'enfant est bien adapté, la fréquence est de une fois par trois mois. «Cette fréquence dépend de l'observance thérapeutique. Quand on constate qu'elle est bonne, qu’il y a un respect des rendez-vous, on peut les voir chaque trois mois» a-t-il noté. Et d’attester : «il y a d'autres cas où on voit que le suivi n'est pas très optimal. Là, on est obligé de les voir au moins une fois chaque mois, ou parfois même chaque quinze jours, pour essayer d'éduquer, de vérifier pour voir si l'observance y est, avant d'allonger les rendez-vous»
Dans le Fouladou, la majorité de ces enfants sont issus de mères qui sont porteuses du virus. «La transmission verticale est la plus fréquente. Exceptionnellement, on peut retrouver des enfants qui ont été victimes de viols ou d'abus sexuels et qui ont été infectés. Mais sur la cohorte, la majeure partie de ces enfants, c'est une transmission mère-enfant».
LE TAUX DE DECES
Face à cette situation, le médecin a lancé un appel pour l’accouchement dans les structures de santé ainsi que la formation des prestataires afin de rompre la chaine de contamination. «Il y a des accouchements qui se font à domicile. Des femmes infectées se cachent parfois, une fois qu’elles ont découvert leur statut sérologique, mettant ainsi leur progéniture en danger. Et dans cette situation, on ne retrouve l’enfant que quand il va mal. De ce fait la prise en charge devient difficile», a-t-il soutenu. Et de poursuivre : «Kolda est une région pauvre, il y a aussi des femmes sous traitement, mais qui n’ont pas été briffées sur le traitement que l'enfant devrait prendre à la naissance. Par conséquent, l'enfant né est sous allaitement ; donc, il est exposé et cela favorise l'infection».
Aussi, le taux de décès a beaucoup évolué positivement dans la région. Toutefois, avec les protocoles mises en place, les décès se font rares. «Aujourd'hui, de moins en moins on a de décès avec la prise en charge parce que ces enfants sont très tôt hospitalisés. Nous travaillons avec d’autres spécialistes dans le cadre de leur prise en charge. Et, comme la malnutrition est très présente ici, nous avons une nutritionniste pour nous accompagner. Ce qui fait que la mortalité est moins importante».
TAUX DE SUCCES, PAR RAPPORT A LA CHARGE VIRALE
Pour Dr Seck, Kolda a un bon taux de succès concernant la charge virale indétectable. A cet effet, il a renseigné que sur 150 enfants infectés 120 à 130 ont une bonne charge virale. «Pour tous nos enfants qui sont sous traitement, il y a quelques-uns qui traînent encore le pire, qui n'arrivent pas à s'en sortir. Mais pour la grande majorité, ils ont une bonne réponse par rapport au traitement», avance le pédiatre.