REDUCTION DES RISQUES EN SANTE : VERS L’ELABORATION D’UNE CHARTE AFRICAINE SUR LA QUESTION
Les travaux de la 1ère Conférence africaine sur la réduction des risques en santé qui a lieu du 16 au 18 novembre dernier, ont été sanctionnés par la Déclaration de Marrakech qui comprend quatorze recommandations.
Organisée par le ministère marocain de la Santé et de la Protection sociale et l’Association marocaine de médecine addictive et pathologies associées, la 1ère Conférence africaine sur la réduction des risques en santé a pris fin vendredi dernier. A l’issue des travaux, 14 recommandations dont l’élaboration d’une Charte africaine sur la réduction des risques en santé ont été formulées pour le renforcement des systèmes de santé en Afrique.
Les travaux de la 1ère Conférence africaine sur la réduction des risques en santé qui a lieu du 16 au 18 novembre dernier, ont été sanctionnés par la Déclaration de Marrakech qui comprend quatorze recommandations. Elles devront permettre d’avoir des politiques de santé publique souveraines et une feuille de route commune en Afrique.
En effet, les spécialistes en santé publique, les experts en protection sociale, les décideurs politiques et les industriels qui ont pris part à l’évènement ont préconisé l’élaboration d’une charte africaine de la réduction des risques de santé. Elle va être fondée sur une « vision multipartite de la réduction des risques en santé en sa qualité de démarche essentielle pour la transformation souveraine des systèmes de santé dans un environnement africain qui privilégie la solidarité et la coopération au service de la sécurité sanitaire de toutes les citoyennes et tous les citoyens africains fait également partie des recommandations ». Ils ont également recommandé la « promotion du renforcement des systèmes de santé sur le continent africain en utilisant une approche de réduction des risques, l’amélioration des conditions de vie quotidiennes de toutes les citoyennes et de tous les citoyens, à travers l’amélioration de l’environnement, le développement des politiques de soins de santé en Afrique qui sont axées sur une couverture médicale universelle au patient-citoyen et le respect de l’accès équitable à des soins de santé de qualité en tant que droit humain fondamental ».
Pour des systèmes de santé résilients et efficaces, les participants ont appelé à la « promotion des mécanismes de protection sociale et une garantie de l’accès à des services de santé essentiels de qualité et abordables, incluant les médicaments pharmaceutiques et les médecines traditionnelles et naturelles, une présentation des stratégies de riposte face à l’épidémie de Covid-19 et en tirer des enseignements qui serviront d’exemples pour la mise en œuvre d’un système de soins de santé efficace, collaboratif et résilient en Afrique ».
Parmi les 14 recommandations issues de la 1ère Conférence africaine sur la réduction des risques en santé, il y a aussi « l’accélération de la mise en œuvre de la vision et de la stratégie des soins de santé primaires et le développement de la télémédecine et l’utilisation de la santé numérique pour atteindre les populations isolées et vulnérables, l’amélioration de l’accès à des soins en psychiatrie et en santé mentale de qualité, en phase avec le développement des connaissances et des traitements et les besoins spécifiques des patients liés à leur âge, leur condition socio-économique, leur environnement et leurs vulnérabilités ».
Les pays africains misent également sur « la reconnaissance des addictions, avec ou sans substance, comme des maladies éligibles à des soins remboursables et la promotion de l’éducation sur un mode de vie qui soit plus sain basé l’activité physique, une alimentation saine et des choix de vie à moindre risque » pour réduire les risques en santé.
Mieux, ils n’ont manqué de mettre l’accent sur « l’accroissement du financement de la santé en recourant à des mécanismes de financement novateurs et durables, notamment des partenariats public-privé, l’augmentation de l’affectation des ressources nationales et se féliciter de la solidarité mondiale et la promotion du cannabis médical en tant que nouveau traitement contrôlé pour soigner des maladies spécifiques et établir des principes directeurs éthiques pour réglementer le cannabis médical afin d’en faire une mesure de réduction des risques ».
Les participants ont souligné l’importance de la tenue d’une conférence annuelle pour « garantir la poursuite et l’accélération des efforts en vue d’améliorer la couverture médicale universelle pour toutes et pour tous sur le continent africain ». Rendez-vous est donc donné en 2023 à Marrakech pour la deuxième Conférence sur les risques en santé qui portera sur l’eau, l’environnement et la sécurité alimentaire.