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24 avril 2025
Développement
Par Le Collège des délégués du personnel du Soleil
NOUS NOUS BATTONS POUR SAUVER NOTRE ENTREPRISE
Depuis sa nomination à la tête du journal Le Soleil, M. Yakham Mbaye a installé un climat délétère dans l’entreprise : humiliation, dénigrement, licenciement de ceux qui lui opposent des arguments techniques par rapport au respect des textes
Le Collège des délégués du personnel du Soleil |
Publication 11/08/2022
Pendant trois jours, le quotidien national «Le Soleil» a été absent des kiosques. Un fait inédit que le Collège des délégués de la boîte regrette. Dans cette tribune que nous publions in extenso, ce collège explique le sens de leur combat.
Trois éditions du journal Le Soleil ne seront pas dans les archives du quotidien national. Situation inédite ! C’est avec une immense tristesse que les travailleurs en sont arrivés à cette extrémité. Des mois durant, ils ont usé de tous les ressorts internes et externes pour ne pas arriver à cette situation. Les employés du quotidien national ont frappé à toutes les portes, remué ciel et terre, sans quasiment le moindre écho, la moindre réaction à leurs doléances et revendications. Pourtant, dans ce combat, il n’y a rien de personnel. Notre action est une lutte de principe : la sauvegarde de notre outil de travail et la restauration de la dignité des travailleurs. Depuis sa nomination à la tête du journal Le Soleil, M. Yakham Mbaye a installé un climat délétère dans l’entreprise : humiliation, dénigrement, licenciement de ceux qui lui opposent des arguments techniques par rapport au respect des textes.
Le traitement indigne, dégradant des travailleurs est devenu la règle dans l’entreprise. Toute voix discordante est immédiatement sanctionnée. Et la majorité des travailleurs avait fini par s’accommoder des sautes d’humeur du Directeur général qui se prend pour un «prince». Il se délecte de faire mal, d’humilier, d’insulter d’honnêtes gens. Dans un de ses moments d’euphorie ou de folie (c’est selon), il déclarait disposer de tous les pouvoirs pour «faire et défaire» les carrières. Et notre «prince» ne s’en est pas privé. A son actif : huit (8) licenciements. Sinistre record sous le soleil de Hann ! Aujourd’¬hui, le «prince» est nu. Bien nu. Personne n’en veut. Quatre de ses plus proches collaborateurs sur six ont rendu le tablier. Une autre première dans la longue histoire de notre entreprise.
Malgré ces abus, les travailleurs ont subi, stoïques, ces injustices durant quatre ans, en ne perdant jamais espoir de voir la résilience du personnel raviver l’espoir et la lutte. Ce moment a fini par arriver. En effet, au journal Le Soleil, les travailleurs ont une solide tradition de lutte syndicale. Ils ont conduit des luttes victorieuses contre des directeurs généraux.
Mais ces abus dans le management du personnel cachent de graves errements dans la gestion des ressources de l’entreprise. Du matériel complémentaire a été acquis pour 300 millions de F Cfa pour l’imprimerie afin de diversifier l’offre de service du Soleil, mais jusqu’ici il n’est pas utilisé ; ce qui risque d’être un investissement à perte. Il en est de même de l’acquisition de 7 véhicules à 150 millions de F Cfa dans des conditions nébuleuses. Cinquante ordinateurs de bureau acquis à 50 millions de F Cfa ; des chaises de bureau dont la valeur réelle sur le marché ne dépasse pas 80 mille F Cfa, acquises à 293 820 F Cfa. Une période d’intérim qui dure depuis avril 2020. Des partenaires historiques tournent le dos au Soleil à cause des humeurs vagabondes de Yakham Mbaye. Les colonnes du journal Le Soleil sont même fermées à des ministres de la République pour les mêmes raisons, enfermant ainsi ce patrimoine national dans des clivages. Yakham Mbaye a fait trop de mal.
Pourtant, sous son magistère, Le Soleil aurait pu franchir plusieurs caps. Aucun directeur n’a bénéficié d’autant de soutien de la part des autorités, particulièrement du chef de l’Etat. Chaque fois que le Directeur général a fait appel au Président Macky Sall, il a donné une suite favorable à sa requête. Malheureusement, cet appui de l’Etat ne s’est pas traduit dans la gestion de l’entreprise marquée par un pilotage à vue. Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Le chiffre d’affaires du Soleil est passé de plus de 2 milliards de F Cfa à un peu moins d’1,5 milliard de F Cfa. Conséquence !
Cette chute du chiffre d’affaires fait que la société dépend désormais du Centre des moyennes entreprises au lieu des grandes entreprises comme avant son arrivée. Peu de marchés ont été passés en respectant la procédure normale. Ces exemples ne sont que la partie visible de l’iceberg. Seul un audit pourra montrer l’ampleur de la gestion catastrophique de M. Yakham Mbaye. Un tel management plombe les perspectives. Aucune perspective malgré les nombreuses déclarations d’intention.
A l’heure du digital, le site du Soleil peine à fonctionner malgré les nombreuses propositions du responsable du Soleil digital. Le projet de Soleil Tv, annoncé depuis deux ans, reste à l’état d’intention. Le repositionnement du Soleil dans l’espace médiatique tarde à voir le jour. Pourtant, ce ne sont pas les propositions qui manquent. Le Directeur général lui-même le dit, ce qu’il a vu au Soleil en termes de ressources humaines n’existe dans aucune rédaction.
Ces dérives dans la gestion du personnel et des finances de l’entreprise nous mènent tout droit à la faillite. Voilà pourquoi nous luttons. Et nous sommes déterminés. C’est le prix à payer pour préserver notre outil de travail. Nos principes d’hier restent intacts. Ils sont notre meilleure arme contre l’arbitraire, l’intimidation, la ruse, la gabegie. L’actuel Directeur général sent déjà la puissance de ces principes et, surtout, le poids de notre intersyndicale. Il est prêt à tout, clame-t-il. Nous sommes prêts à tout, nous aussi. Il gère sa carrière «d’emmerdeur» et de politicien. Nous nous battons pour sauver notre entreprise et les emplois en la soustrayant au plus vite à son œuvre de démolition. Oui une entreprise de destruction en règle. Comme il l’a dit lors d’une rencontre avec les responsables de l’entreprise : «Je n’ai jamais aimé Le Soleil.» Ses actes au quotidien le confirment. La gestion du Directeur général ne va pas dans le sens des intérêts de l’entreprise et des travailleurs.
Le Soleil est une institution, un legs, un patrimoine national. L’actuelle génération n’a pas le droit de faire moins que ses devancières. Et c’est au nom de cet héritage et du principe sacro-saint d’une gestion vertueuse des deniers publics que nous luttons pour asseoir un mode de direction et de management qui réponde aux exigences d’une entreprise de presse de service public performante, dans un contexte continu de pluralisme politique et d’émergence sociale.
Le combat risque d’être long, éreintant. Nous en sommes conscients et tout aussi déterminés. En effet, comme l’écrivait notre doyen Amadou Fall dans un article publié le 7 avril 2000, dans le quotidien national, en écho aux propos du nouveau président de la République : «Les aspirations des travailleurs du quotidien national demeurent, aujourd’hui comme hier, pour un Soleil dépouillé de sa camisole de force, libre de traiter objectivement de toutes les informations relatives au quotidien des Sénégalais, à leurs problèmes, réalisations et espérances, à la situation et aux perspectives politiques, économiques, sociales, culturelles et sportives du pays, à la politique et à l’action gouvernementales, avec le monde comme référence.»
Les travailleurs du Soleil sont dans ce même état d’esprit. Ils sont plus que jamais déterminés à mettre leurs compétences au service de l’entreprise et de la Nation, en toute responsabilité, pour que le journal continue à livrer quotidiennement une information fiable, pertinente, équilibrée et accessible. Voilà le sens de notre combat.
Unis, nous vaincrons.
LE SUCCESSEUR DE MANDELA JUGÉ PAR SES COMPATRIOTES TROP BRITISH ET TROP ÉLOIGNÉ DES PRÉOCCUPATIONS DU PEUPLE
Coin d’histoire Thabo Mbeki, ancien président de l’Afrique du sud
Thabo Mbeki est né le 18 juin 1942. C’est un homme d’État sud-africain, membre du Congrès national africain qu’il préside de 1997 à 2007, et président de la République de 1999 à 2008. Il a vu le jour dans le Transkei, dans l’est de la province du Cap, dans le dominion de l’Union d’Afrique du Sud. Ses parents sont enseignants, membres du Congrès national africain (ANC) et du Parti communiste sud-africain (SACP).
L’enfance de Thabo Mbeki est imprégnée de références à Karl Marx et à Mohandas Gandhi (le Mahatma) dont les portraits ornent les murs du foyer familial. Il fréquente l’école primaire d’Idutywa et celle de Butterworth et obtient un diplôme d’études secondaires à Lovedale. En 1959, il est expulsé de l’école pour faits de grève et contraint de poursuivre ses études à la maison. Il entreprend de passer un diplôme en économie en tant qu’étudiant externe à l’université de Londres (1961-1962). Son parcours politique commence alors qu’il n’a que 14 ans lorsqu’il adhère à la Ligue des Jeunes de l’ANC pour lutter contre l’apartheid (1956). Il participe dans ce cadre à l’organisation de manifestations étudiantes contre la proclamation de la République sudafricaine en 1961. En décembre 1961, Thabo Mbeki est élu secrétaire général de l’Association des étudiants africains. Une fois ses diplômes validés, il revient au Cap-oriental comme activiste politique et enrôle une partie de sa famille dans ses activités politiques au sein de l’ANC. Il s’installe ensuite à Johannesburg où il travaille avec Walter Sisulu.
Après l’arrestation et l’emprisonnement de Sisulu, de Mandela et de son père, il quitte l’Afrique du Sud sur instruction de l’ANC (alors clandestine) à la fois pour compléter ses études et pour acquérir une formation politique anti-apartheid et devenir cadre de Umkhonto we Sizwe, la branche armée de l’ANC. Il passe 28 années en exil et ne revient en Afrique du Sud qu’en 1990, après la libération de prison de Nelson Mandela. L’étudiant de 19 ans ! Il a 19 ans quand il débarque en Angleterre pour suivre des études d’économie et d’études africaines à l’université du Sussex tout en représentant localement l’ANC et en motivant la population à s’engager contre l’apartheid en Afrique du Sud. Diplômé en 1966, il travaille au quartier général de l’ANC à Londres puis s’installe en Union soviétique où il suit pendant trois ans des cours à l’école du Parti communiste et reçoit une formation militaire à l’institut Lénine de Moscou (1967-1970).
En 1971, il devient secrétaire adjoint du conseil révolutionnaire de l’ANC, en exil à Lusaka en Zambie où le parti a installé son quartier général. Il représente l’ANC auprès de gouvernements étrangers au Botswana (1973- 1974), où il négocie avec le gouvernement l’ouverture de bureau de l’ANC dans le pays, au Swaziland et au Nigeria (1976-1978). En 1974, il retourne en Angleterre où il épouse Zanele Dlamini, une militante antiapartheid qui sera plus tard une femme d’affaires et une féministe engagée.
En 1975, Thabo Mbeki devient membre du comité national exécutif de l’ANC. En 1984, Mbeki devient chef des services d’information et de propagande du mouvement anti-apartheid. En 1985, il fait partie de la délégation qui rencontre des représentants de la communauté sud-africaine des affaires et en 1987 de celle qui rencontre à Dakar les représentants de la « Institute for a Democratic Alternative for South Africa » (IDASA), un laboratoire d’idées (think tank) progressiste d’Afrique du Sud. Il devient en 1989 chef du département des relations extérieures de l’ANC (concrètement le ministre des Affaires étrangères de l’ANC). La même année, il conduit la délégation de l’ANC qui rencontre secrètement les représentants du gouvernement sud-africain. Ces pourparlers, commencés en 1985, aboutissent à la légalisation de l’ANC et à la libération des prisonniers politiques.
Retour d’exil…
Revenu d’exil, il participe activement aux négociations avec le gouvernement de la minorité blanche sud-africaine, dirigé par Frederik de Klerk, pour mettre un terme à l’apartheid et engager une transition pacifique vers un pouvoir à majorité noire. Il participe notamment aux négociations de Groote Schuur et de Pretoria et à toutes celles suivantes relatives à la rédaction d’une constitution intérimaire pour l’Afrique du Sud.
En 1994, à la suite de la victoire de l’ANC à l’Assemblée d’Afrique du Sud lors des premières élections au suffrage universel, Thabo Mbeki devient vice-président d’Afrique du Sud, fonction qu’il partage avec Frederik de Klerk tandis que Nelson Mandela est porté à la présidence sud-africaine. Il devient progressivement le dauphin de Mandela, après avoir écarté successivement tous les autres prétendants à la succession de Mandela, comme Cyril Ramaphosa ou encore Matthews Phosa.
En 1996, à la suite de la démission de Frederik de Klerk et du retrait du Parti national du gouvernement, Thabo Mbeki devient l’unique vice-président d’Afrique du Sud au côté de Nelson Mandela, lequel lui délègue l’essentiel de ses pouvoirs exécutifs. Il est élu président de l’ANC lors du congrès du parti en décembre 1997. Parallèlement à cette prise de contrôle, il place ses fidèles à tous les postes clefs du gouvernement et de l’état (Banque centrale, services fiscaux, télévision nationale, état-major de l’armée). En juin 1999, Thabo Mbeki est naturellement élu président de la République et succède à Nelson Mandela. Il choisit Jacob Zuma comme vice-président.
En 2005, lors de son second mandat, il le congédie parce que mis en cause dans une affaire de corruption liée à un contrat d’armement de 3,7 milliards d’euros (les charges furent abandonnées en avril 2009). Cela provoque une grave scission au sein du parti au pouvoir, le Congrès national africain (ANC). Thabo Mbeki a été réélu en avril 2004 avec une majorité parlementaire encore plus étendue qui s’accroît encore par la suite avec la fusion-absorption du Nouveau Parti national. En 2007, Mbeki annonça aux deux chambres du Parlement qu’il avait décidé d’accélérer le processus d’amnistie des crimes politiques commis entre 1994 et 1999, en dispensant les criminels de rencontrer leurs victimes.
Dans les affaires internationales, Mbeki a joué un rôle notable dans les mises en œuvre du Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (le Nepad si cher à l’ancien Président Wade) et de l’Union africaine. Il a également tâché de promulguer le concept de « Renaissance africaine ». Son gouvernement a coopéré avec ceux du Brésil sous la présidence de Lula da Silva et de l’Inde sous le gouvernement d’Atal Bihari Vajpayee, constituant une alliance qui est devenue un protagoniste influent pour les intérêts des pays en voie de développement. Thabo Mbeki a également été médiateur dans la crise politico-militaire en Côte d’Ivoire à la demande de l’Union africaine, en 2004 et 2005.
Durant sa présidence, le président Mbeki souffre d’une image d’intellectuel lointain, arrogant, froid, autocratique, voire paranoïaque. Il peine ainsi à faire valoir ses réalisations comme une croissance économique annuelle de 5 à 6 % sur 10 ans, la construction de 2 millions de nouveaux logements depuis 1994, la connexion à l’électricité publique de 4 millions de foyers noirs, l’accès à l’eau potable pour 85 % des 48 millions de citoyens sud-africains. Cependant, le maintien de 10 % de la population dans une misère extrême, le chômage en hausse, estimé à près de 40 %, la forte progression de la criminalité, l’expansion de la pandémie du sida et la dégradation de la qualité de l’enseignement public restent les points noirs de sa politique qui lui sont reprochés par ses adversaires politiques, y compris ceux de l’ANC.
Ainsi, à la fin de son mandat, alors que les inégalités sociales se sont accentuées, le président Mbeki est accusé d’avoir perdu le contact avec le peuple pour privilégier une nouvelle bourgeoisie noire, tout aussi repliée sur ellemême que le fut la bourgeoisie blanche alors que les critiques politiques dénoncent même l’autoritarisme d’un gouvernement tiraillé entre sa propre aile gauche et son aile droite.
L’éloge des Afrikaners
Si ses relations avec le patronat sud-africain sont plutôt bonnes, elles sont plus complexes avec les Blancs en général. En avril 2005, Mbeki fait ainsi l’éloge des Afrikaners alors que ceux-ci ont des doutes sur leur pérennité en Afrique du Sud en raison des atteintes portées par les radicaux de l’ANC contre leur culture et leur patrimoine historique (notamment les changements de noms afrikaners ou la diminution drastique des institutions scolaires de langue afrikaans).
Dans un discours, le président Thabo Mbeki tente de les rassurer en les désignant comme des « catalyseurs qui mettront un terme à la division raciale du pays », n’hésitant pas alors à pointer les Blancs anglophones, moins enclins selon lui « à soutenir la nouvelle Afrique du Sud et l’africanisme ». Il recentre l’ANC et critique ouvertement ses alliés de l’Alliance tripartite (ANC, Cosatu, Parti communiste), qu’il avait qualifiés d’« ultragauchistes ». En juin 2005, il limoge son populaire vice-président, Jacob Zuma, englué dans un scandale politique. Il s’attire alors l’hostilité de la frange la plus populiste de l’ANC, celle qui soutenait Zuma.
L’impossible troisième mandat
En 2007, bien que ne pouvant effectuer de troisième mandat, Thabo Mbeki décide de se présenter de nouveau à la présidence de l’ANC, notamment pour contrer Jacob Zuma. Dans le cadre de sa campagne pour prendre la direction de l’ANC, bien que toujours sous le coup d’une enquête judiciaire pour corruption mais capitalisant sur la déception des plus pauvres face à la politique économique libérale du président Mbeki, Zuma obtenait cependant le soutien de cinq des neuf branches provinciales du Congrès national africain (ANC) et 61 % des votes, contre quatre branches provinciales et 39 % des voix pour le chef de l’état Thabo Mbeki, ce qui lui assurait la majorité relative des délégués.
Lors de la conférence élective du président de l’ANC qui se tint ensuite du 15 au 20 décembre 2007 à Polokwane, Jacob Zuma recevait le soutien de près des trois quarts des 3 900 délégués face au président sortant Thabo Mbeki. L’élection se fait dans un climat tendu entre les deux camps, sur fond de chants et de danses comme « Umshini Wami » (Passe-moi ma mitraillette), chant de la lutte contre l’apartheid, devenu emblème de Jacob Zuma.
Le 18 décembre, à l’issue d’une bataille de procédure qui a retardé de 24 heures le vote, Zuma est élu président de l’ANC par 2 329 voix (60 % des suffrages) contre 1 505 à Thabo Mbeki. La victoire de Zuma est d’autant plus humiliante pour le président sortant que tous les autres sièges du comité directeur soumis ce jour-là au vote des militants sont remportés par des proches de Zuma, ne laissant aucune place au camp sortant.
En 2008, le bilan économique du président Mbeki est menacé par une grave pénurie d’électricité qui plonge périodiquement les grandes villes dans l’obscurité et menace l’économie du pays et de la région. Après avoir utilisé les surplus de capacité hérités des anciennes structures, son gouvernement est contraint de recourir aux rationnements, de renoncer à certains grands projets créateurs d’emplois et de suspendre ses exportations d’électricité à destination de la Zambie et du Zimbabwe, en attendant la mise en service de nouvelles centrales, moins polluantes mais plus coûteuses.
En mai 2008, le gouvernement de Thabo Mbeki est confronté à une vague de violences contre les immigrés, caractérisée notamment par des meurtres, des pillages et des lynchages. Ayant pris naissance dans les quartiers pauvres de Johannesburg, elle s’étend en quelques jours aux grandes villes de 7 des 9 provinces du pays, notamment Le Cap et Durban. Elle occasionne la mort d’une cinquantaine d’immigrés et la fuite de plus de 100 000 autres, réfugiés notamment dans des camps de fortune ou évacués vers leurs pays d’origine.
Certains journaux, comme le Sunday Independent et le Sunday Times, vont alors jusqu’à en appeler à la démission de Thabo Mbeki. Le 23 septembre, par 299 voix contre 10, les députés sud-africains adoptaient une motion avalisant la démission de Thabo Mbeki de la présidence de la République avec effet au 25 septembre 2008. La démission de Thabo Mbeki s’accompagne de celle de la vice-présidente, Phumzile MlamboNgcuka, et de 11 de ses ministres.
Par Babacar Diao
LE BOUCHON A ÉTÉ POUSSÉ TRÈS LOIN À PROPOS DE LE DANTEC
Nous sommes des médecins, des dentistes et des pharmaciens soutenus par un personnel administratif pour faire fonctionner un hôpital et non le concevoir et le construire à notre guise
J’aimerais partager avec vous ces quelques lignes à propos de la reconstruction de Le Dantec. L'État ayant pris une décision l'attitude la plus raisonnable c'est de l’exécuter et de ne jamais prêter le flanc. Prêter le flanc c'est aller au-delà de ses prérogatives. Nous sommes tous employés et payés par l’État, le site appartient à notre employeur. Pouvons-nous avoir des exigences autres que de demander un lieu de travail compatible avec l'exercice de la médecine ? La réponse est non.
Nul ne peut imposer à son employeur un plan archi (qui coûterait au moins un milliard pour ce projet de reconstruction), un plan BA ou la réserve foncière à exploiter. Les enjeux financiers sont énormes pour qu'un employeur laisse son employé décider. Nous sommes des médecins, des dentistes et des pharmaciens soutenus par un personnel administratif pour faire fonctionner un hôpital et non le concevoir et le construire à notre guise. Le terme " négocier" a manqué dans l'attitude de certains d'entre nous qui peut-être par ignorance ont voulu s'arroger les prérogatives de l'employeur.
1. Est ce que l'arrêt des activités peut-être empêché par un employé de la État? C'est non.
2. Ne devrions nous pas être là à réfléchir sur les projets de soins, de recherches et d'innovation à mettre en œuvre dans le futur hôpital ? Certainement oui.
3. Ne devrions nous pas être là à discuter du profil du personnel qui peut réaliser ces projets ?
Certainement oui. Je suis triste de constater que des amis d'hier sont entrain de se chamailler pour un projet de reconstruction qui devait plus réunir que diviser. Comment mettre en place une équipe dans ces conditions? Sans équipe il n'y aura pas d'hôpital mais des électrons libres dans une entité qui se veut uniforme pour la réalisation des objectifs. Attention ! Attention !
Le bouchon a été poussé très et même trop loin. Passons aux choses utiles qui réunissent dans l'intérêt des patients qui représentent notre raison de vivre.
Puisse Dieu ramener tout le monde sur le chemin de la sagesse et faciliter la reconstruction de cet hôpital mythique qui fait notre fierté. J'ai tout obtenu dans cet hôpital. Mon âme y est, mon cœur y est et ils y resteront toujours.
Wa Salam
par l'éditorialiste de seneplus, jean-claude djéréké
THOMAS SANKARA, FRÈRE ET AVOCAT DES HUMILIÉS
EXCLSUIF SENEPLUS - L’Afrique a perdu, le 15 octobre 1987, un héros, un leader qui savait allier le verbe et l’action, un homme qui a durablement marqué l’histoire de son pays et de son continent, un vrai révolutionnaire
Jean-Claude Djéréké de SenePlus |
Publication 10/08/2022
Trente-cinq ans après sa mort, Thomas Sankara continue d’être adulé et cité alors qu’il n’a gouverné que pendant quatre ans (1983-1987). Pourquoi est-il resté dans le cœur des Africains ? À quoi tient sa popularité ? Y a-t-il des domaines où il se distingua des autres chefs d’État africains ? Pourquoi la jeunesse africaine lui voue-t-elle la même admiration qu’à Patrice Lumumba ?
Thomas Sankara naît le 21 décembre 1949 à Yako dans un pays qui s’appelle encore la Haute-Volta. Son père est un peul et sa mère une moaga (singulier de “mossi”). Il fréquente tour à tour le lycée Ouezzin Coulibaly de Bobo-Dioulasso et le Prytanée militaire de Ouagadougou. Plus tard, il bénéficie, en même temps que Blaise Compaoré, d’une formation d’officier à l’École militaire inter-armes (EMIA) de Yaoundé (Cameroun), puis à l’Académie militaire d’Antsirabe (Madagascar). La révolution malgache de 1972, qui balaie le régime de Philibert Tsiranana, a lieu devant lui. L’année suivante, il rentre en Haute-Volta avec le grade de sous-lieutenant. Affecté à la formation des jeunes recrues, il se fait remarquer en introduisant dans la formation militaire un enseignement sur les droits et les devoirs du citoyen car, pour lui, “sans formation politique patriotique, un militaire n’est qu’un criminel en puissance”.
En 1974, un conflit éclate entre le Mali et la Haute-Volta. Sankara s’illustre positivement au cours de ce conflit. Après la “guerre des pauvres”, il noue des contacts avec des militants d’extrême gauche en même temps qu’il lit beaucoup. En 1976, il devient commandant du Centre national d’entraînement commando de Pô. La même année, lui et Compaoré font un stage d’aguerrissement au Maroc. Les deux hommes créent le Regroupement des officiers communistes (ROC). Henri Zongo, Boukary Kaboré et Jean-Baptiste Boukary Lingani feront partie du ROC.
En novembre 1980, l’armée prend le pouvoir mais, très vite, le nouveau régime tombe dans les travers de celui qu’il a renversé (répression des syndicats et scandales financiers). En septembre 1981, Sankara, qui jouit d’une grande popularité, est nommé secrétaire d’État à l’Information dans le gouvernement du colonel Saye Zerbo. Il en démissionne quelques mois plus tard pour condamner la suppression du droit de grève. Le 21 avril 1982, en effet, il met en garde ceux qui bâillonnent le peuple. Il est immédiatement dégradé et éloigné de la capitale.
Le 7 novembre 1982, Saye Zerbo est renversé. Le médecin militaire Jean-Baptiste Ouédraogo est porté au pouvoir, pas parce que le coup d’État avait été fait pour lui, mais parce que Sankara s’était désisté au dernier moment. En janvier 1983, Sankara est nommé Premier ministre du Conseil de salut du peuple (CSP). Sans tarder, il souhaite la rupture du rapport néocolonial qui lie la Haute-Volta à la France et promet d’enterrer l’impérialisme. En avril 1983, il invite le Libyen Mouammar Kadhafi à Ougadougou. Le 17 mai, il est démis de ses fonctions et mis en résidence surveillée. Mais, devant les manifestations populaires soutenues par les partis de gauche et les syndicats, le pouvoir est obligé de le libérer. Le 4 août 1983, la garnison de Pô débarque à Ouagadougou. Elle est ovationnée par une foule en liesse. Placé à la tête du Conseil national révolutionnaire, Thomas Sankara forme un gouvernement avec le Parti africain de l’indépendance (PAI) et l’Union des luttes communistes - reconstruite (ULC-R). Mais que compte-t-il faire avec le pouvoir ? “Refuser l’état de survie, desserrer les pressions, libérer nos campagnes d’un immobilisme moyenâgeux ou d’une régression, démocratiser notre société, ouvrir les esprits sur un univers de responsabilité collective pour oser inventer l’avenir, briser et reconstruire l’administration à travers une autre image du fonctionnaire, plonger notre armée dans le peuple par le travail productif”. Le 4 août 1984, il change le nom du pays : la Haute-Volta est rebaptisée Burkina Faso (deux mots moré et dioula qui signifient “la patrie des hommes intègres”). Il donne les pouvoirs des chefs traditionnels aux Comités de défense de la révolution (CDR), inspirés de l’expérience cubaine et chargés d’exercer localement le pouvoir au nom du peuple. Les CDR commettront malheureusement des excès qui seront condamnés par Sankara. Le régime lui-même viole les droits de l’homme en exécutant 7 personnes impliquées dans le putsch manqué du 28 mai. À l’actif du bilan du gouvernement, on peut citer la construction de retenues d’eau par les paysans, le port de l’habit traditionnel (faso dan fani) par les fonctionnaires, l’interdiction de la dot, des mariages forcés et de l’excision, la fin des coupes de bois abusives, la diminution des dépenses de fonctionnement, la gratuité des loyers pendant un an, le refus des aides alimentaires “qui installent dans nos esprits des réflexes de mendiant, d’assisté” et la fin des importations de fruits et légumes. L’aide économique française est réduite de 80 % entre 1983 et 1985. En 1986, le pays est capable d’offrir deux repas et dix litres d’eau par jour à chaque citoyen, ce qui vaut à Sankara d’être félicité par le Rapporteur spécial pour le droit à l’alimentation pour les Nations unies en ces termes : “Il a vaincu la faim, il a fait que le Burkina, en quatre ans, est devenu alimentairement autosuffisant.” Pour donner l’exemple, Thomas Sankara vit modestement en se déplaçant dans une Renault 5, en voyageant peu et en percevant un petit salaire.
Au niveau international, il dénonce les injustices de la mondialisation, le système financier qui enrichit une minorité et le poids de la dette des pays du Sud, une dette dont il conteste la légitimité à Addis-Abeba en 1987 et qu’il appelle les pays africains à ne pas rembourser. Sankara se définissait comme un anti-impérialiste. Lorsque François Mitterrand arrive au Burkina Faso en novembre 1986, il lui reproche publiquement d’avoir reçu Pieter Botha, le Premier ministre sud-africain, et Jonas Savimbi, chef de l’UNITA, l’un et l’autre couverts de sang, des pieds jusqu’à la tête”. Il coopère étroitement avec Cuba où il envoie, en septembre 1986, 600 jeunes qui, après une formation professionnelle, devaient participer au développement du Burkina. Il dénonce le soutien des États-Unis à Israël et à l’Afrique du Sud, l’invasion de la Grenade par les États-Unis, demande la fin du droit de veto accordé aux grandes puissances, se prononce en faveur du Sahara occidental, de la Palestine, des sandinistes nicaraguayens et de l’ANC.
Dès lors, la France, à travers le socialiste Guy Penne, et plusieurs régimes africains proches de Paris vont s’employer à le renverser. Compaoré et Sankara se parlent de moins en moins. La méfiance commence à s’installer entre les deux frères et amis. Le 15 octobre 1987, Sankara est assassiné. D’après le témoignage d’Alouna Traoré, le seul survivant, Thomas Sankara sortit de la salle où il était en réunion avec 12 autres personnes, les mains en l'air, en disant aux membres de son cabinet : “Ne bougez pas, c’est de moi qu’ils ont besoin.” Treize jours avant le drame, il déclarait : “Notre révolution n’aura de valeur que si, en regardant derrière nous, en regardant à nos côtés et en regardant devant nous, nous pouvons dire que les Burkinabè sont, grâce à elle, un peu plus heureux. Parce qu’ils ont de l’eau saine à boire, parce qu’ils ont une alimentation abondante, suffisante, parce qu’ils ont une santé resplendissante, parce qu’ils ont l’éducation, parce qu’ils ont des logements décents, parce qu’ils sont mieux vêtus, parce qu’ils ont droit aux loisirs, parce qu’ils ont l’occasion de jouir de plus de liberté, de plus de démocratie, de plus de dignité. La révolution, c’est le bonheur. Sans le bonheur, nous ne pouvons pas parler de succès.”
Est-ce pour apporter ce bonheur que Compaoré fit passer Sankara de vie à trépas ? Pendant les 27 ans de son règne sans partage, l’ancien dictateur fit-il de ses compatriotes des gens heureux ? On ne peut qu’en douter quand on sait que les mêmes compatriotes le chassèrent du pouvoir en octobre 2014. Compaoré, qui estimait, dans ‘Jeune Afrique’ du 30 mai 1989, que Thomas Sankara avait trahi la révolution d’août 1983 et qu’il n’avait pas à avoir pitié des traîtres, a récemment demandé pardon à la famille de Sankara et au peuple burkinabè. L’ancien homme fort de Ouaga éprouve-t-il un sincère remords ou bien s’agit-il d’une ruse de sa part pour échapper à la prison à perpétuité et revenir au pouvoir ? Une chose est certaine : L’Afrique a perdu, le 15 octobre 1987, un héros, un leader qui savait allier le verbe et l’action (cf. Bruno Jaffré, ‘Thomas Sankara, la liberté contre le destin’, Paris, Syllepse, 2017), un homme qui a durablement marqué l’histoire de son pays et de son continent, un vrai révolutionnaire, un panafricaniste convaincu et convaincant. Sankara était tout cela mais il était, d’abord et avant tout, le frère, le compagnon et le paraclet (l’avocat) des humiliés et des défavorisés.
Le président engage le gouvernement à formuler, avant décembre 2022, un nouveau programme d’investissements massifs en matière d’assainissement (eaux pluviales), intégrant des projets et zones prioritaires - COMMUNIQUÉ DU CONSEIL DES MINISTRES
SenePlus publie ci-dessous, le communiqué du Conseil des ministres du 10 août 2022.
"Le Président de la République, Son Excellence Macky SALL, a présidé le Conseil des Ministres, au Palais de la République, ce mercredi 10 août 2022.
A l’entame de sa communication, le Chef de l’Etat a présenté, à nouveau, ses meilleurs vœux à la Oumah Islamique, à l’occasion de la célébration de l’avènement du nouvel an musulman (Tamkharite).
Le Chef de l’Etat s’est, par ailleurs, réjoui de la signature, le vendredi 04 août 2022, à Bissau, sous l’égide du Président Umaro Sissoco Embalo, de l’accord relatif à la consolidation de la paix dans la région naturelle de Casamance, en demandant au Gouvernement de prendre toutes les dispositions nécessaires à sa mise en œuvre dans les meilleures conditions.
Abordant les inondations constatées, particulièrement dans la région de Dakar, suite aux fortes pluies du 05 août 2022, le Président de la République présente ses condoléances aux familles éplorées et exprime sa solidarité aux populations sinistrées, en demandant au Gouvernement de mobiliser tous les moyens requis, dans le cadre du Plan national d’organisation des Secours (ORSEC) déclenché, en vue d’intensifier les actions de pompage des eaux pour libérer les habitations, axes routiers, équipements publics et sites inondés.
Le Chef de l’Etat a, également, rappelé au Gouvernement, la nécessité d’accentuer les actions de prévention des inondations par le respect scrupuleux des dispositions des Codes respectifs de l’Urbanisme, de la Construction, de l’Assainissement et de l’Environnement, en cohérence avec le Plan national d’Aménagement et de Développement des Territoires (PNADT).
Le Président de la République a ainsi indiqué, l’urgence d’accélérer la mise en œuvre de la dernière phase du Programme décennal de Lutte Contre les inondations (2012-2022).
Le Chef de l’Etat engage, en même temps, le Gouvernement à formuler, avant décembre 2022, un nouveau programme d’investissements massifs en matière d’assainissement (eaux pluviales), intégrant des projets et zones prioritaires, selon la cartographie nationale des inondations, disponible, et les évaluations techniques et financières, réalisées.
Poursuivant sa communication, le Président de la République a insisté sur l’impératif d’asseoir durablement, une Ecole de la réussite et de l’Excellence à travers, notamment, la maitrise de la carte scolaire, le respect du quantum horaire, l’encadrement de qualité des apprenants, par le recours accru aux opportunités du numérique, et l’amélioration du cadre de vie scolaire.
Le Chef de l’Etat a informé le Conseil, qu’il présidera le jeudi 11 août 2022, la cérémonie de remise des prix aux lauréats 2022 du Concours général.
Cette grande manifestation du calendrier républicain, sera l’occasion de récompenser, devant la Nation, les élèves méritants que le Président de la République félicite pour leur abnégation et leur exemplarité.
Sur le climat social et le suivi des affaires intérieures, le Chef de l’Etat a évoqué les points suivants :
1. la préparation de l’orientation des nouveaux bacheliers, en invitant le Ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation à prendre, en relation avec les Recteurs et Directeurs d’établissements d’enseignement supérieur, toutes les mesures adéquates à cette fin.
2. l’amélioration de la mobilité urbaine, en demandant aux Ministres en charge de l’Intérieur et des Transports terrestres de finaliser, avec les autorités territoriales, la mise en œuvre d’un nouveau plan de circulation générale dans l’agglomération de Dakar et dans certaines villes de l’intérieur (Thiès et Mbour en particulier).
Le Président de la République a clos sa communication sur son agenda diplomatique et le suivi de la coopération et des partenariats.
AU TITRE DES COMMUNICATIONS
Le Ministre, Secrétaire général de la Présidence de la République a fait une communication sur le suivi des directives et instructions présidentielles ;
Le Ministre des Finances et du Budget a fait une communication sur la situation d’exécution budgétaire ;
Le Ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais extérieur a fait une communication sur la situation internationale ;
Le Ministre de l’Intérieur a rendu compte des actions exécutées dans le cadre du Plan ORSEC ;
Le Ministre de la Santé et de l’Action sociale a fait une communication sur le plan de redéploiement des activités du Centre hospitalier national Aristide Le Dantec ;
Le Ministre de l’Agriculture et de l’Equipement rural a fait une communication sur la campagne agricole ;
Le Ministre auprès du Président de la République chargé du Suivi du Plan Sénégal Emergent a fait une communication sur les projets et réformes phares du PSE."
DES ONG RÉCLAMENT LE BILAN DU HCCT
Le Collectif des organisations de la société civile pour les élections (COSCE) réclame le bilan des six ans d’existence du Haut conseil des Collectivités territoriales (HCCT) avant le renouvellement de cette institution prévue le 4 septembre
Le Collectif des organisations de la société civile pour les élections (COSCE) réclame le bilan des six ans d’existence du Haut conseil des Collectivités territoriales (HCCT) avant le renouvellement de cette institution prévue le 4 septembre.
Dans un communiqué, l’ONG 3D, la RADDHO, le Réseau Siggil Jigen, la LSDH, l’ONDH, le Forum du justiciable, l’URAC, l’AJED, l’ANAFA, CERAC, Handicap forum educ interpellent ’’les acteurs politiques de l’opposition comme du pouvoir à s’assoir autour d’une table pour se pencher sur la nécessité d’aller ou non à des élections pour le choix des Hauts conseillers des collectivités territoriales, le 4 septembre 2022’’.
Le HCCT est une Assemblée consultative qui complète l’architecture institutionnelle afin d’accompagner le processus de développement des territoires.
’’En cette veille de renouvellement des membres de cette instance, le COSCE tient à rappeler sa position et invite les parties prenantes à faire le bilan des six ans d’existence de cette assemblée consultative, dont l’utilité a toujours été remise en cause par une bonne partie des Sénégalais’’.
Dans le communiqué reçu à l’APS, le COSCE rappelle qu’en 2016, ’’lors de la création de cette institution à travers le référendum du 20 mars 2016 et la Loi organique n 2016-24 du 14 juillet 2016, la société civile tout comme l’opposition avaient défendu l’impertinence d’une telle structure qui, de surcroit, devait coûter plusieurs milliards de francs CFA au Budget de l’Etat, dans un contexte de raréfaction des ressources’’.
’’Malgré ces voix discordantes, le pouvoir alors fort de sa majorité confortable avait jugé utile d’aller jusqu’au bout de sa logique. Au-delà de cette problématique, il est question de repenser le modèle institutionnel que nous avons, en veillant non seulement sur sa rationalisation, mais aussi sur celle des dépenses publiques’’, précise la même source.
Le Cosce dit attendre des nouveaux députés qu’ils ’’puissent débattre de ces thématiques, en ne mettant en avant que les intérêts exclusifs des populations’’.
Le HCCT compte 150 Hauts Conseillers désignés pour un mandat de cinq ans. Les instances et structures du HCCT sont l’assemblée plénière, le Bureau, la conférence des Présidents, les commissions et les services administratifs.
Les 80 conseillers sont élus au suffrage universel indirect et les 70 sont désignés par le chef de l’Etat parmi les membres de la société civile, les organisations socioprofessionnelles et diverses catégories de la société.
L'OPPOSITION NE FERA PAS DE RECOURS CONTRE LES RÉSULTATS DES LÉGISLATIVES
L'alliance de l'opposition gagne 80 sièges de députés au total, avec respectivement 56 pour la coalition "Yewwi Askan Wi" dirigée par le principal opposant Ousmane Sonko et 24 pour celle de "Wallu Sénégal", menée par l'ex-président Abdoulaye Wade
La principale alliance de l'opposition sénégalaise a annoncé mercredi qu'elle ne ferait pas de recours contre les élections législatives du 31 juillet dans l'attente des résultats définitifs de ce scrutin.
Ces chiffres définitifs doivent être publiés au plus tard jeudi à minuit par le Conseil constitutionnel s'il n'y a pas de recours, selon une source proche de cette juridiction. Les résultats provisoires publiés le 4 août avaient donné une courte avance à la formation au pouvoir qui perdait néanmoins la majorité absolue, une première dans ce pays d'Afrique de l'Ouest
La coalition du président Macky Sall est passée de 125 députés en 2017 à 82 à l'issue des élections du 31 juillet, sur les 165 que compte l'Assemblée, selon les résultats provisoires de la Commission nationale de recensement des votes (CNRV).
L'alliance de l'opposition gagne 80 sièges de députés au total, avec respectivement 56 pour la coalition "Yewwi Askan Wi" dirigée par le principal opposant Ousmane Sonko et 24 pour celle de "Wallu Sénégal", menée par l'ex-président Abdoulaye Wade (2000-2012).
Trois autres députés sont issus des rangs de trois autres petites coalitions de partis.
"L'inter coalition Yewwi-Wallu ne fera pas de recours au niveau du Conseil constitutionnel", a déclaré mercredi Déthié Fall, un de ses responsables, lors d'une conférence de presse. Il a dit ne pas avoir confiance en cette juridiction que des opposants présentent comme étant sous la coupe du pouvoir, qui a toujours rejeté cette allégation.
La coalition Yewwi Askan wi s'était notamment plainte le 4 août du "refus" de la CNRV de la laisser "vérifier" les procès-verbaux de votes dans quatre localités dans le nord du pays, un fief du président Sall.
M. Fall a également annoncé que l'alliance de l'opposition va boycotter les élections des membres du Haut conseil des collectivités territoriales (HCCT), une institution consultative comprenant 150 membres, dont 70 sont nommés par le président de la République et 80 élus au suffrage indirect par les élus locaux, pour cinq ans.
Ce scrutin, prévu le 4 septembre, suscite peu d'intérêt auprès de la population. Plusieurs responsables de l'opposition ont appelé à la suppression de cette institution qui est, selon eux, un organe servant à "caser" des personnes favorables au pouvoir.
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YEWWI-WALLU LANCE UNE OFFENSIVE CONTRE LE HCCT
L'inter-coalition d'opposition annonce le boycott de l'élection prochaine des membres de l'institution. Un projet de loi est également en gestation afin de supprimer cette structure jugée "inutile et budgétivore"
L’inter-coalition Yewwi-Wallu ne participera pas à l’élection prochaine des hauts conseillers des collectivités territoriales (HCCT). La décision a été rendue publique par l’inter-coalition de l’opposition lors d’un point de presse, ce mercredi 10 août 2022.
« L’inter-coalition Wallu-Yewwi est une inter-coalition très sérieuse, composée de personnalités soucieuses des conditions pénibles de vie des Sénégalais. Ce haut conseil ne sert à rien et les fonds qui lui sont alloués peuvent servir à soulager les souffrances des Sénégalais. C’est pour cela que l’inter-coalition a décidé à l’unanimité de ne pas participer à ces élections au HCCT », a déclaré le mandataire de Yewwi Askan wi, Déthié Fall.
Pour Cheikh Tidiane Dièye, il ne s’agit pas d’un « boycott » mais il s’agit d’une posture de constance puisque dans son programme de législature l’inter-coalition s’était engagée une fois majoritaire à l’assemblée nationale, de supprimer le HCCT. « Nous n’avons aucun intérêt à y aller », lâche-t-il.
Il faut rappeler que le renouvellement des hauts conseillers est prévu le 4 septembre 2022.
La structure est notamment jugée inutile et budgétivore, dans ce contexte de crise économique.
par Farid Bathily
LES BOULANGERS AFRICAINS CONCOTENT UNE ALTERNATIVE AU BLÉ
Avec la guerre en Ukraine, qui est le principal fournisseur des pays d’Afrique de l’Ouest, les prix du blé ont subi une seconde hausse qu’il est impossible, selon les boulangers, de répercuter totalement sur le consommateur
Réunis le jeudi 22 juillet à Dakar, les délégués du secteur de la boulangerie et de la pâtisserie de neuf pays d’Afrique de l’Ouest se sont constitués en une Confédération ouest-africaine de la boulangerie et de la pâtisserie (COABP).
La COABP, qui réunit des représentants de Côte d’Ivoire, du Togo, du Mali, du Bénin, de Guinée, du Burkina Faso, du Niger, de Guinée-Bissau et du Sénégal, est préoccupée par la situation de la filière marquée par une hausse constante de prix du blé qui augmente le prix du pain.
Au cours de la période allant du dernier trimestre 2021 au premier trimestre 2022, le prix du pain a subi une hausse de 25% en moyenne dans les pays de la région.
Avec la guerre en Ukraine, qui est le principal fournisseur des pays d’Afrique de l’Ouest, les prix du blé ont subi une seconde hausse qu’il est impossible, selon les boulangers, de répercuter totalement sur le consommateur. En accord avec les autorités politiques de leurs pays respectifs, les boulangers ont ainsi procédé à la réduction poids du pain pour maintenir les prix ou en modérer l’augmentation.
Prix stables, poids en baisse
Ainsi en Côte d'Ivoire, la baguette de pain qui se vend encore à 150 francs CFA pèse désormais 174 g au lieu de 193. De même, au Burkina, le prix de la baguette est maintenu à 150 francs CFA, mais elle ne pèse plus que 160 g contre 200. Au Sénégal, le prix de la baguette de 196 g a augmenté de 25 francs CFA, passant ainsi de 150 à 175 francs CFA. Au Mali, la baguette de 400 g est passée de 250 à 300 francs CFA en début avril 2022.
Les représentants des associations et organisations professionnelles membres de la Confédération ouest-africaine de la boulangerie et de la pâtisserie considèrent cependant que la suspension de la TVA, le contrôle des prix et la diminution du poids du pain ne sauraient constituer une solution durable à l’inflation du prix de ce produit alimentaire tant prisé par les ménages.
Le fonio, la banane plantain et le sorgho comme alternatives
Les boulangers africains ne recommandent pas pour autant de se lancer dans le développement de la culture du blé dont l’acclimatation en Afrique serait longue et couteuse.
Ils appellent plutôt les pays de la région à se tourner vers le développement de cultures locales, comme le fonio, la banane plantain et le sorgho que l’on substituera progressivement au blé. Il s’agit d’encourager les États à augmenter rapidement la production de ces cultures et à en organiser les échanges dans la sous-région. "Le Mali et le Sénégal doivent, par exemple, fournir du fonio aux autres pays, le Togo peut proposer son sorgho aux autres, et la Côte d’Ivoire faire de même avec sa farine de banane…"
Ce commerce interafricain profiterait des dispositions de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) qui contribueraient au développement d’une économie régionale auto centrée ainsi qu’au renforcement de la sécurité alimentaire des populations des pays ouest-africains.
DE NOUVELLES ATTEINTES AUX LIBERTÉS D’EXPRESSION ET D’ASSOCIATION EN GUINÉE
Amnesty International appelle les autorités guinéennes à respecter le droit de la population et de la société civile guinéennes d’exprimer librement leurs opinions, y compris dans les médias - COMMUNIQUÉ
SenePlus publie ci-dessous, le communiqué d’Amnesty International daté du 10 août accusant le pouvoir guinéen de restriction des libertés.
« En réaction à la dissolution du Front National pour la Défense de la Constitution (FNDC) et à la convocation d’un journaliste dans un camp militaire, Habibatou Gologo, Directrice adjointe du bureau d’Amnesty International pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre, a déclaré :
« Les autorités de la transition guinéenne ont décidé, le lundi 8 août, de dissoudre le Front National pour la Défense de la Constitution (FNDC) qu’elles qualifient de « mouvement de fait » et l’accusent de s’être « toujours illustré par la voie de la violence sur les personnes, la dégradation et la destruction des biens publics et privés, des actes d’incitations à la haine […] ». Amnesty International est surpris par ces accusations car elle a toujours suivi et documenté les récentes manifestations du FNDC qui étaient de nature pacifique. Elle note toutefois l’usage excessif de la force et de la répression lors de ces manifestations.
« Cette dissolution du FNDC est une grave atteinte aux libertés d’association et de réunion pacifique reconnues par la Constitution guinéenne. Le rôle du FNDC a été déterminant dans la promotion et l’avancement des droits humains en Guinée. Amnesty International appelle les autorités à rétablir le FNDC et à garantir la liberté d’expression et d’association qui sont des droits consacrés par des conventions et traités internationaux relatifs aux droits humains que la Guinée a ratifiés, ainsi que par la Charte de la transition.
« Cette décision vient au moment où Mohamed Bangoura, directeur de publication du site d’information « Mosaïque » a été sommé le week-end dernier de se présenter dans les locaux de la direction du renseignement militaire de l’Etat Major des armées suite à la publication d’un article qui incriminait l’armée dans la disparition d’un camion contenant du médicament antalgique dans un camp. Au même moment, un autre journaliste Mamoudou Boulère Diallo d’Espace TV a été physiquement agressé par une équipe militaire. Ces agissements constituent une régression de la liberté de presse et d’expression.
« Amnesty International appelle les autorités guinéennes à mettre immédiatement un terme aux restrictions disproportionnées des droits à la liberté d’expression et à la liberté d’association et à respecter le droit de la population et de la société civile guinéennes d’exprimer librement leurs opinions, y compris dans les médias. »
Complément d’informations
Le Mouvement FNDC (Front National pour la Défense de la Constitution) est une coalition d’organisations de la société civile et partis politiques qui est à l'origine d'une série de manifestations entamées en octobre 2019 en Guinée pour protester contre la modification ou l'adoption d'une nouvelle Constitution. Depuis lors, le FNDC a été au cœur de la plupart des manifestations pour dénoncer plusieurs violations des droits humains dont la dernière remonte à fin juillet, malgré son interdiction par les autorités. Contestant cette dissolution, le FNDC prévoit à nouveau des manifestations pour le 17 août 2022. Il y a un fort risque que cela soit interdit car les autorités avaient décidé en mai 2022 de bannir toute manifestation dans la rue et les places publiques. »